Marrakech Round 3 « La princesse ne déchantera pas cette fois-ci »

« Les filles se réveilleront plus tôt pour la coiffure-maquillage et prendront la route avec un 4×4 à 8h. Il y a 45 min de trajet et elles feront le vol retour après le shooting en hélicoptère… Je vous invite à faire un tour sur le site La Pause Marrakech… C’est tout simplement idyllique!!!! »

2 mots qui suffirent à me motiver.

Les mésaventures ça ne durent qu’un temps. À ce qu’on dit la roue tourne. Je ne sais pas quelle main malicieuse a eu « pitié » ou a lu je ne sais quelles de mes péripéties mais elle a décidé d’interagir pour l’année 2010.

Contexte posé.
Désolée cher(s) lecteur(s) – en espérant vous voir toujours aussi nombreux et que je ne vous ai pas perdu en route, au Maroc par exemple – cette fois ci l’aventure sera celle de la « positive attitude ». Terminé l’escortisme et les interminables journées emprisonnées dans les églises… Place au rêve !

Accrochez vos ceintures on redécolle pour Marrakech …

NB : cette introduction a été rédigée deux jours avant le départ pour ce job en freelance.

Samedi – 4h07 am
Derniers préparatifs, contrôle de la situation de grève (pour ceux qui ont loupé l’actualité : les contrôleurs aériens boudent depuis mercredi, mais pour que ça soit encore plus drôle, vendredi les pilotes d’Air France ont décidé de s’y mettre aussi). Le mouvement social des aiguilleurs prend fin samedi à 8h, notre vol étant prévu pour 7h10, et nous voyageons sur la compagnie low coast… d’Air France je vous le donne dans le mille.

Autant donner dans l’incertitude dès le début !

Les 50 min de retard annoncées n’ont pas pour autant affecté notre enthousiasme. Voyager avec une make-up artist ça a du bon : session de maquillage improvisée en salle d’embarquement sous les yeux des 170 passagers. Mais quelle classe !

Se faire belle pour au final prendre place dans le Bouiboui Transavia et y finir sa nuit … On est artiste ou on ne l’est pas à vrai dire !

Au moment de l’atterrissage, d’énormes secousses et turbulences nous sortent du sommeil. Les gens poussaient des cris (surtout moi en fait) et au bout de 15 min d’un interminable supplice, le commandement s’est adressé à nous

« Chers passagers, ici votre commandement, comme vous l’avez constaté nous traversons une zone de turbulences (c’est vrai ?). Pour atterrir la limite de vitesse est de 35 nœuds et nous étions près des 50. Nous allons donc devoir rejoindre l’aéroport de Casablanca pour nous y poser d’ici 20 minutes. »

On n’avait pas dit que la roue était censée tourner ?! Et c’est reparti mon kiki !

Une fois sur la piste d’atterrissage de Casa, nous sommes bloqués dans Bouiboui dans l’attente d’une amélioration météorologique.

Il est 11 heures locale, nous étions censés rejoindre Marrakech pour 9h15.

Voyons le côté positif de la chose : à tant stresser (14 sur une échelle de 1 à 10) j’en ai « mouillé le maillot ». Ça élimine combien de calories vous pensez ? La maquilleuse a lu dans mes pensées et a pris soin de finir notre paquet de choco BN. Autrement dit, je ne regagnerai pas les glucides perdus.

Il est 12h, toujours sagement assises dans Bouiboui, l’hôtesse passe une annonce pour nous demander de rester assis – vous imaginez bien qu’on était effectivement en train de faire un footing dans l’allée centrale – car nous allons êtes servis.

Chouette, le commandant offre la tournée générale du repas ?!

Le steward se dirige vers nous, une bouteille d’eau minérale à la main :
« Un verre d’eau ? »
Moi toute pimpante (dès qu’il s’agit de nourriture) :« Non merci, je ne prendrai pas d’apéro je me réserve pour le sandwich »

Il a souri et est reparti avec ses gobelets comme si de rien était. Bon et bien je suis fixée…
Transavia ce sont vraiment des rats !

À 12h30 nous redécollons enfin pour Marrakech. Au moins on pourra dire qu’on en a eu pour notre argent, tous ces atterrissages et (re)décollages ça coutent cher en kérosène…… Je reçois un sms du créateur pour qui nous allons travailler : son chauffeur nous attend à l’aéroport avec une pancarte.


Ce dernier nous conduit au parking en nous indiquant dans quelle voiture monter. Au final changement de chauffeur et de véhicule.

Au cours du trajet, le boss de la compagnie des chauffeurs a appelé au moins 4 fois son employé en demandant à nous parler. Il voulait connaître notre destination. Bonne question on ne le sait pas nous même.

Petit coup de stress : la veille nous avons regardé « Taken » (vous savez, les teenagers qui se font kidnapper et embarquer dans un réseau de prostitution…)

Oué mais nous on est pas des teenargers héhé ! Nous apprenons au final que nous sommes attendues au restaurant « La Terrasse des Epices ». Une fois déposée à proximité de la place Jemaa El Fna le chauffeur nous conseille gentiment de demander notre chemin aux passants.

Restituons : valises en main (6kg pour moi et 16 pour la maquilleuse), vêtue d’une jupe et de talons, traversant, cheveux au vent, le souk.

Jeunes femmes cherchent désespérément point de RDV.

On était censé, à la base, se rendre au show room donc ne faites pas de gros yeux pour ma jupe en vous disant « ah bah elle l’a bien cherché » !! En l’occurrence je cherche un restaurant là ! Pas à heurter les foules !

J’en tire malgré tout du positif : je peux désormais choisir parmi 34 prétendants. Une bonne moyenne pour 20 minutes de traversée, héhé ! Amis réalisateurs je tiens un concept d’émission ! Calculer combien de mecs par mètres (voir par centimètres si vous êtes jambes nues) vous accostent… On pourrait même lancer un concours ! Pensez-y !

Suivant les indications de 5 marocains différents nous nous retrouvons face au « Café des épices ». À un mot près on y était. On avait dit terrasse !! Pas CAFE !!!! Et nous revoilà reparties dans les labyrinthes du souk.

Suite à cette expédition, en guise de récompense un copieux déjeuner nous est servi, en terrasse vous l’aurez deviné 😉

Restons dans le domaine gastronomique. Pour le diner nous sommes conviées à la soirée de la remise du 4L Trophy. Une soirée ?!!!! Je le savais bien qu’il fallait que je prenne ma robe noire ! En plus à cette course ont participé près de 2 000 jeunes !!! Donc oui faut que je sois présentable !! Ma robe plage n’ira pas !! Oulalalalala paniqueeeeeeeeee !!!!! Ok je suis venue en touriste je l’avoue… Mais Cendrillon on lui a bien prêté une pure robe ?! Alors pourquoi pas à moi ?! En plus je suis avec un fantastique créateur ! Hop hop me voilà vêtue d’une parfaite toilette avec la pochette dans les tons !

À 01h nous regagnons nos lits. Le réveil est mis pour 5h20

Qui a dit qu’on était au Club Med hein ?! Oui oui le shooting est censé commencer à 8h il faut donc passer aux artifices : maquillage et coiffure.

Petite pensée pour le 4×4 et l’hélicoptère, le jour J approche…

Le lendemain matin, une fois prêtes, il est près de 7h. Le photographe et le créateur se lèvent à leur tour.

« Mais il pleut à saut là !!!!! » fit remarquer le créateur.

Verbe pleuvoir… Conjuguer à la 3ème personne du singulier… Je ne vois pas d’autre signification là…

« Je vais appeler tout de suite pour trouver une solution de secours »

Solution de secours ?! Oui bon on grimpe dans l’hélico et on en reparle hein !

« C’est foutu pour l’hélico mon chou et pour le 4×4 aussi, ou il faut que l’on reporte le shoot à demain ils ont prévu du beau temps »

C’est pas comme ci on avait un avion à 10h… Et je dis quoi au bureau si je ne reviens pas mardi ? Bah écoutez j’ai la tourista je reste chez moi ?!

À la trappe le 4×4 et le tour en hélicoptère… à moins de reporter le shooting à lundi. Journée double ? Salaire double ! C’est comme ça que ça passe dans la politique française !

« C’est bon mon ami de Milan nous prête son Riad, allé on file ! »

Nous décollons vers 8h (en voiture et non pas autrement, je précise pour ceux qui joueront sur les mots) direction le Riad.

Déposés à une porte de la ville, nous empruntons à pied le reste du chemin sous une pluie battante. En bonne touriste j’ai eu la bonne idée de sortir les sandalettes… Les petites ruelles gazouilleuses me l’ont parfaitement rappelé.

Toute l’équipe se suit à la queuleuleu. Petite réflexion de mon suiveur :
« Il faudrait penser à avancer »
Sous entendu : marche plus vite avec tes vieux pieds boueux.

Et moi : « ça tombe bien je ne comptais pas reculer »
Ok elle est facile mais dit avec le ton d’une nana qui a cumulé 7h de sommeil en 2 jours, je vous garantis que ça fait son effet.

Y voyez-vous une ombre de pessimisme ? Aucunement ! Et je vous rappelle qu’il n’y aucun rayon de soleil ! Je suis juste quelque peu frustrée de la tournure des événements.

Je m’y voyais déjà le casque sur les oreilles, vue sur le Maroc avec le bruits des hélices, hurlant dans le micro les coordonnées latitude/longitude au pilote.
Oui… Camille la copilote dépliant l’immense carte, un peu comme dans l’émission « La Carte aux Trésors ». Au final ça ressemblera plutôt à Camille et son plan de métro. Une dimension on ne peut plus réaliste, je vous l’accorde.

Retournons à nos moutons (un méchoui ça vous dit ?), toute cette humidité a mis en vrac la coiffure et le maquillage. La maquilleuse a l’air enchanté…

J’ouvre une parenthèse. Ma très bonne amie make up que j’ai mis sur le coup (en lui ventant l’expérience inoubliable de l’hélicoptère) a été la pièce maitresse de ce séjour : mon ange gardien. Merci ! Je ne vais pas m’étaler, comme pour les oscars les récompensés ont un timing très serré pour leur discours.

Vous l’aurez donc compris, il faut alors recommencer coiffure et compagnie… C’est pas comme si on s’était levé exprès à 5h20 !


De 9h30 à 13h se déroule la première partie du shooting. Assez simple : il s’agissait de s’étendre par terre comme étant « morte d’un coup ». Non non … Je vous voir venir… Mannequin n’est pas un métier de feignasse, attendez de voir mes contorsions mortuaires !

Reprise du boulot après un délicieux lunch, y’a que dans ce pays qu’on prend plaisir à manger des légumes… La 2ème partie de la prise de vue fut, comment dire… Quelque peu hors du commun.

Elle eu lieu dans les petites ruelles prises le matin même. Les premières images se font accompagnées d’un …âne !!! Alors là l’hélicoptère, oublié ! ça ne fait plus le poids ! Sincèrement poser avec un animal, pour moi future BB, c’est comme poser pour Vogue pour certaines filles.

« Camille on commence par toi »

Youhouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu uu on ne va pas me le répéter deux fois ! ça serait super si je pouvais monter dessus ! Un âne !! C’est tellement … chou !

J’ai très vite déchanter. Bouiboui numéro 2, appelons le ainsi : le poil pas du tout saillant, une odeur corporelle assez nauséabonde dira t’on, et un comportement proche de la skyzophrénie.

« Prends-le par le cou »

Allé hop que je te l’enlace en moins de 3 secondes ! Je sais y faire avec les bêtes ! à peine touché Bouiboui tente de me niaker.

« Camille essaie d’être plus naturelle, approche toi davantage de lui » me conseilla le photographe.

Certainement avec plaisir ! Je vais même coller ma tête contre la sienne tant qu’on y est ! Histoire qu’il prenne mes cheveux blonds pour de la paille !

« On continue encore deux tenues avec l’âne et ça sera bon »

Mon dieu non ! Stop le tyrannosaure !

1 doigt, 1 oreille et la joue en moins plus tard, nous passons à un autre lieu.

En fait je ne sais pas ce qui a été le plus difficile. Etre vêtue de tenues blanches transparentes sans soutif, observée de très près par une dizaine d’enfants, quelques seniors et une bande d’ados ou bien éviter les attaques de crocs de Bouiboui numéro 2


Nous terminons sur les coups de 18h, avec un délicieux thé à la menthe 🙂

De retour au domicile du créateur, la maquilleuse et moi sommes conviées à nous rendre dans son bureau. C’est le moment où tu sens le business. Comme convenu nos billets d’avion nous sont remboursés.

« Et puis vous irez faire un tour au show room pour prendre quelques habits »

Ah dis donc, c’est sympa ça ! En plus du cachet on nous offre des vêtements. Je sens le regard insistant de la maquilleuse sur moi. Je tourne la tête vers elle. Soudainement la télépathie prend tout son sens !

Le silence fut brisé. « Oui, enfin… J’étais partie sur une rémunération financière » s’exclama super maquilleuse !

« Ah oui. Il en est quoi justement ? on se tient à ce qu’on a dit.»
Bon bah j’en rajoute une couche aussi.

Naivement je me demandais déjà comment les tenues allaient rentrer dans la valise… Pour le coup l’enveloppe prendra moins de place c’est clair !

Etrangement, après ça, on a plus entendu le mot « show room ».

« Demain matin je vous remettrai l’argent en dirham et vous le changerez à l’aéroport »

Je ne vais pas retranscrire toute la conversation (et ainsi éviter de dévoiler nos fines techniques commerciales) mais nous n’avons pas omis de soulever la question de la commission des bureaux de change.

Parisiennes oui ! Mais gringos non !

La 3ème aventure du Maroc prendra fin ici.
Pays que j’affectionne énormément au passage.

Quatre jours après cette épisode je tiens à préciser que je ne regrette rien de ce qui c’est passé et que quelque part je suis vraiment heureuse qu’il m’arrive autant de péripéties parce que sinon je ne vous aurai pas comme lecteurs !!!

Je vous dis à la prochaine… qui sait bientôt ! J’ai pas mal de jobs en vue 😉

Copyright ©2010 – Camille G

2 Commentaires

  1. mounin,a
    24 octobre 2010 / 4 h 11 min

    Franchement camille bravo ton blog me fascine j aime tes mots utilisés tes phrases… ca me fait trop marré et je te dit juste chapeau bravo tu me donne la joie tellement que je passe une bonne
    soirée un samedi soir sous ma couette entrain de lire ton blog que du bonheur

    • Camille G
      28 octobre 2010 / 18 h 46 min

      oh merci !!!!!!!!

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