Je te prie de m’excuser mais un doute m’habite : n’aurais-tu pas une nana dans ta vie ? Tu sais cette personne que tu vois régulièrement avec qui tu partages des voyages, des visites culturelles (ou pas remarque), des passions, des moments de complicité, des prises de tête, des baisers langoureux, des douches endiablées, tes tee-shirts/sweats et accessoirement ton lit. Ah oui pardon c’est vrai tu sais de quoi je parle…
D’ailleurs j’ai pu comprendre que vous vivez ensemble. Tu dois bien voir où je veux en venir maintenant ? Pourtant j’ai cru un instant que tu avais perdu la mémoire. Ou alors peut-être as-tu été enlevé hâtivement et discrètement par des extraterrestres qui t’ont fait subir un lavage de cerveau dans leur vaisseau spatial hyper lumineux (j’espère pour toi que le bloc opératoire était aseptisé, ça serait dommage que tu reviennes d’outre-ciel avec des virus non identifiés et surtout insoignables). Hop tes souvenirs envolés comme par magie ! Le David Copperfield made in France. Mais heureusement que le destin m’a mise sur ton chemin. Je m’en viens te reconduire à la ta réalité.
Bon allé arrête de faire semblant… J’évoque là ta situation de garçon en couple, en concubinage pour être précise ! C’est beau l’amour hein. Surtout qu’elle a l’air dingue de toi ! Toi un peu moins ? Ah bon… Parmi les dizaines de photos qu’elle poste sur les réseaux sociaux de ta tête (oui oui en plus je suis physionomiste, une de mes nombreuses qualités mais quel dommage tu n’auras pas l’occasion de découvrir les autres) tu sembles heureux au point d’afficher ton sourire lèvres retroussées.
Étrange comportement que celui de rester à ses côtés et de proposer à d’autres filles, que tu ne connais finalement pas tant que ça, de partager un déjeuner. En toute innocence, vraiment ? Pourquoi insister alors ? T’as pas de vie ? Pas d’ami ? Pire tu t’ennuies avec Mademoiselle ? Si tu veux je peux te donner des conseils pour pimenter ton existence, autrement que par l’infidélité ou par la drague. Ah tu veux « élargir ton réseau ». Je vois. Pour cela tu sais il existe LinkedIn, Facebook et même Instagram.
Des possibilités virtuelles qui ne semblent pas combler tes envies de prendre le large. Je t’avoue, j’ai tout de même pris peur un instant : j’ai cru que tu t’imaginais pouvoir accéder à tout ce que tu souhaitais sans penser aux conséquences de tes actes ? C’est dingue ce que l’égo ne nous ferait pas croire… Si j’écoutais le mien je serais partie aux USA me blottir dans les bras de Robert Pattinson (parce que forcément s’il m’avait vue il serait tombé fou de moi), mais bref, j’ai finalement décidé de viser des objectifs français réalisables (Vincent Cassel m’ira tout aussi bien).
Bon tu voudras bien m’excuser si je décline tes invitations gastronomiques et alcooliques (d’ailleurs pourquoi tu n’exposes pas plutôt ton but final, ça ferait gagner du temps à tout le monde), je crois que je me respecte trop pour faire face à un coureur de jupons. Je n’ai plus l’envie de gâcher mon énergie. Puis j’ai remarqué que le dégoût donnait des rides. J’ai franchement pas envie de fiche mes économies, à mon âge, chez le chirurgien plastique en vogue de la Capitale. Allez bon app’ et prends soin d’elle, ça serait cool. (j’ai quand même envie de conclure que la vie n’a rien de bizarre, c’est ce qu’on l’en fait qui est étonnant.)