CamilleG

30 ans : alors ça change un truc ou pas ?

Heureux hasard (ou sujet à la mode), je tombe de plus en plus, et sans le vouloir, sur des articles évoquant la « crise de la trentaine ». Dernièrement je publiais un billet sur « 30 ans : le début de la fin ? » et bien me voilà fraîchement trentenaire depuis 5 mois. Alors ça fait quoi ?

Dans la conscience collective les gens s’imaginent qu’à chaque étape majeure de leur vie ils connaitront une crise.

13 à 16 ans : la crise d’ados où tu réponds à tes parents, où tu trouves tes profs débiles, où t’en as marre de percer tes fucking boutons et où tu commences à découvrir que la bouche ne sert pas qu’à manger. #CoucouLaMononucléose

18 à 21 : la crise d’adulescence. C’est une sorte de crise d’ados plus forte parce que tu as plus de pouvoirs. Tu te crois le plus fort, le futur Président et tu t’imagines même que tu es capable de tout. Bref tu as la grosse tête et les chevilles enflées sans avoir rien fait de ta life. Et si tu te barres de chez tes parents avec ton amoureux, tu ne seras plus considéré comme fugueur et personne ne pourra te courir après. De toute façon d’ici 5 jours tu seras rentré à la casba. Tes (vrais) premiers chagrins d’amour font leur apparition, tu te demandes d’ailleurs ce qui se passera si tu sautes du balcon du 1er étage. #CrisesRomantiques

28 à 31 ans : la fameuse crise de la trentaine. Genre tu attends 30 piges pour remettre ta vie en question. Quelque soit ton statut, plus rien ne va. Tu es en couple ? Tu te dis que tu mérites mieux que ce mec. Tu es célibataire ? Tu te renseignes sur l’insémination artificielle parce que tous les hommes sont des pauvres nazes lâches-égoïstes-égocentriques-voire misogynes (bla bla). Subitement tu trouves ton job clairement nul, tu as des envies de sauver le monde (pense à te sauver toi avant, ça sera déjà un bon début). En attendant de partir faire de l’humanitaire (oui tu repousses l’idée car tu ne te sens pas encore prête à abimer ta manucure et encore moins à sortir de ta zone de confort) le moment est venu d’investir dans un chat, ton moyen de te prouver que tu as de l’amour à donner et que tu peux t’occuper de quelqu’un d’autre que toi, et surtout te sentir moins seule. Tu décides également de consommer des alcools chics et tu commandes du Champagne en ligne. #PasLeCourageDeChangerLesChoses

Vers 40 : la crise de la quarantaine. Tout allait (plus ou moins) bien mais 70% de ton entourage ont fait leur petite crise au changement de dizaine alors il faut bien que toi aussi tu te crées de nouveaux soucis dans ta vie. Tu commences à jalouser les filles de 20 ans. C’est le moment où tu tapes « avocat divorce » dans Google. Tes gosses te gonflent, d’ailleurs tu ne comprends toujours pas pourquoi le petit dernier fait autant de fautes à ses dictées. Tu as la hantise de vieillir, tout ton pognon passe dans des soins anti-âge qui ne semblent pas fonctionner (une belle arnaque marketing). Tu aimerais te mettre (ou te remettre) au sport de manière régulière mais tu te trouves des excuses : les enfants ci, le boulot cela… #FaisGaffeTuVasDevenirCouguar

Bref il semblerait que l’on se trouve toujours des excuses de tranches d’âge pour remettre tout en cause (et même quand tout va bien). Les crises existentielles sont devenues une mode.

Fermons la parenthèse des changements de vie. Le passé on s’en moque et le futur on verra bien. Concrètement qu’est-ce que 30 ans changent dans une vie ?

NOTHING. Rien. Que dalle ! En revanche ce passage rappelle ô combien les années filent, qu’il serait temps de mette en action certains de nos projets (oui tout n’est pas non plus réalisable, comme par exemple se marier à Robert Pattinson).

En fait si, je me rends compte de certains détails que je voudrais bien oublier :
 

– Les copines accouchent et accessoirement la fraterie asure la descendance de la famille. 
– Se coucher après 23h30 = mort assurée le lendemain au boulot.
– Les siestes ? Une nouvelle passion.

– On ne veut plus perdre de temps avec les mecs coureurs de jupons.
– On se renseigne sur le processus d’insémination artificielle des pays où c’est légal de le faire seule.
– On ne ne comprend rien aux délires de Snap et de Periscope.
– La trousse de médicaments est blindée quand on voyage.
– D’ailleurs on passe des heures à comparer les assurances voyages, ne sait-on jamais.
– La géopolitique on a fini par aimer ça.
– On a fait le tri dans les fringues. Les tee shirts à imprimés / micro-shorts = poubelle.
– On se penche sérieusement sur le cas des placements financiers (coucou le pouvoir d’achat).
– On emploie « quand j’étais jeune » et « à mon époque »…
On songe à passer un week-end en thalasso pour recharger les batteries.
– On préfère se poser en soirée chez les potes que d’aller se trémousser en boite de night.
– On utilise les smileys bisous coeur dans nos échanges SMS / Whatsapp (au secours).
– D’ailleurs ça peut arriver de conclure un message par « je t’embrasse » (au secours bis).
– On perd moins facilement des kilos et ça c’est la véritable catastrophe.
– On flippe de savoir que la prochaine étape c’est 40 piges. Pour un peu qu’on se fasse la crise en plus…
– On pense à suivre une psychothérapie.
– On s’assume tellement mieux que le regard des autres compte de moins en moins.
– Les astuces pour faire craquer les mecs ? On les connait assez bien et en plus on ose !
– On voit  nos proches vieillir et ça nous fait drôle de les considérer comme moins « forts qu’avant ».
– Les amis envoient des faire-parts de mariage.
– Et si on est célibataire on se dit que soit on a un souci, soit que les autres célibataires sont à côté de la plaque (donc aucune chance que l’un d’entre eux nous corresponde).
– Bordel on va commencer à faner… Terminée la fraîcheur de nos 20 ans.
– C’est cher le botox ?

Les filles c'est comme les roses, ça fane !