Quoi, tu n’as pas encore ton tshirt Roukeys ?

Tout Paris en parle et moi je découvre ça que maintenant ? WFT, je me fais tellement vieille que je passe à côté de la tendance Roukeys. La marque la plus folle de la capitale, la plus perchée de France, la plus addictive, pire que Tinder : Quand on commence à scroller le site, on ne peut plus s’arrêter, on veut tout découvrir, tout mater, tout acheter. Bref, un concept bien pensé par une nana qui n’a pas sa langue et son humour dans sa poche.

Roukeys, c’est l’histoire de t-shirts kitchs que finalement on porte fièrement en assumant chaque message. J’ai réussi à interviewer la créatrice et ce qui suit vaut le détour 😉

(J’ai craqué et j’ai dégoté la perle rare, le t-shirt qui fait référence à… Je vous laisse deviner, n’hésitez pas à me dire si vous avez trouvé en commentaire).

Le marché des t-shirts n »est pas si facile à introduire, le marché du textile est hyper concurrentiel. Pourtant tu sembles fidéliser une clientèle et rencontrer un certain succès. Comment expliques-tu ce phénomène ?

Je pense que j’ai eu la chance de me lancer très tôt (en 2013 !) et à l’époque, il y avait beaucoup moins de concurrence, et moins de monde sur Instagram aussi, donc ça a dû jouer. Ensuite, je pense que le fait de partager pas mal de choses sur mon quotidien, au delà des t-shirts, aide à créer une certaine proximité avec les gens, et c’est super cool ! Souvent, les personnes qui me suivent sur Insta me disent qu’ils se sont abonnés pour les t-shirts mais qu’ils sont restés pour suivre mon contenu en story haha.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, on veut une présentation de la big boss !!! Who are you ?

Je m’appelle Marine et j’ai 30 ans, j’ai crée la marque Roukeys il y a un peu plus de 10 ans. C’est une marque de t-shirts et accessoires plutôt décalée et fun et je fais ça à temps plein depuis début 2024.

Comment est venue cette idée de lancement de marque ?

C’est un peu sorti de nul part haha. L’été 2013, j’ai vu le film Springbreakers, avec James Franco et Selena Gomez. J’ai flashé sur une cagoule rose avec une licorne que les héroïnes portent dans le film. J’ai retourné internet pour m’en procurer une, mais impossible d’en trouver, nul part. Je suis tombée sur un site américain qui vendait des bonnets roses (plus facile à porter qu’une cagoule j’avoue) et des patch licornes, à ajouter soi même au bonnet. J’ai commandé direct, j’ai fait mon petit bonnet et là je me suis dit “si je suis prête à acheter ça, d’autres seraient intéressés aussi”, donc j’ai ouvert une boutique sur Etsy, et le bonnet s’est vendu en 3 jours, acheté par quelqu’un aux États-Unis. Là je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire : j’ai recommandé 5 bonnets, je les ai mis en ligne, et pareil ils se sont vendus dans la semaine. Donc j’ai continué, et j’ai profité de ce début de visibilité pour créer un compte Insta, et mettre en ligne des designs de t-shirts auxquels je pensais. Par chance, à l’époque j’habitais à Bordeaux, et il y avait un atelier de sérigraphie dans ma rue. Les t-shirts ont commencé à se vendre, sur Etsy, et je les faisais produire par ce petit atelier. Tout a démarré comme ça et tout s’est enchaîné rapidement.

D’où vient le nom Roukeys ?

Quand j’ai ouvert ma boutique sur Etsy, il fallait que je trouve un nom ! Je voulais quelque chose qui sonne anglophone, du coup je suis partie de mon nom de famille et ça a donné Roukeys. Je suis ravie de ce choix car je trouve que ça sonne trop bien et c’est facilement devenu mon surnom depuis !

Tu es seule aux commandes ou bien tu es épaulée ? (Les stagiaires comptent ahah).

J’ai toujours été seule aux commandes ! Je trouve que c’est un projet tellement personnel, que c’est difficile pour moi d’envisager de le partager avec quelqu’un haha. Pendant les périodes de rush, notamment à Noël, des amis ou ma mère viennent m’aider à préparer les commandes, mais ça s’arrête là haha.

Désormais tu élargis ton offre de produits (bravo au passage) allant du sweat, au tote-bag en passant par les t-shirts, forcément. Comment vois-tu la suite ?

Maintenant que je bosse sur Roukeys à temps plein, c’était important pour moi d’élargir la gamme et de proposer des choses au delà des t-shirts. La prochaine étape est de lancer Roukids, les mêmes modèles mais sur des t-shirts enfants et des body bébés. En fait, la marque évolue en même temps que moi : j’ai de plus en plus d’amis qui deviennent parents, ça me semble donc logique de proposer des choses pour les enfants (et surtout ça me ferait trop rire de voir des gamins avec des teesh Roukeys).

Quelle est ta meilleure création, et la pire ?

Haha c’est trop dur de choisir ! C’est comme choisir entre mes enfants, c’est IMPOSSIBLE. Mon t-shirt préféré c’est toujours le dernier que je crée. Et je pourrais pas en choisir un pire, je les aime tous franchement !

As-tu réussi à profiler celles et ceux qui portent tes créations ? Il semblerait que ton public soit varié ?

Si je regarde les stats sur Instagram, mon public semble être légèrement plus féminin, dans une tranche d’âge assez large, de 18-35. Après, sur le site, je vois une certaine parité dans les commandes. Je pense franchement que tout le monde peut se retrouver dans les t-shirts Roukeys, donc c’est effectivement assez varié 🙂

C’est comment de gérer le service client ? Tu dois avoir de sacrées pépites… Pire que Vinted ?

Haha je pense franchement que j’ai de la chance, ça m’arrive rarement d’avoir des clients relou, c’est anecdotique. Les gens sont globalement très compréhensifs et sympas, ils savent que je suis seule à bord pour tout gérer ! Ça m’arrive parfois d’avoir des gens TRÈS malpolis, et je sens direct que ce sont des personnes qui ne me suivent pas sur Insta et qui voient tous les sites de e-commerce comme Amazon, donc qui s’attendent à être livrés dans la minute de leur commande.

J’ai cru comprendre que tu avais bazardé ton job pour te lancer à 100% dans Roukeys. Ton conseil aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat ?

Oui, ça y est, après 10 ans, je me lance enfin à temps plein haha, je vois l’année 2024 comme un test, pour voir si c’est vraiment réalisable / vivable. Mon conseil serait à la fois de se lancer mais aussi de prendre le temps, je m’explique : quand j’ai démarré roukeys, je n’avais aucun business plan ou quoi, j’ai vraiment fait ça par pur kiff, c’était plus pour montrer mes créations et partager mes idées plutôt que pour vendre. Certains mois je ne vendais pas beaucoup mais pour autant j’ai toujours continué à créer, parce que c’est ça qui me drive je pense. Donc il faut se lancer, partager, créer et voir ce qu’il se passe. Ensuite, j’ai pris le temps, même quand ça a commencé à bien marcher, je n’ai pas quitté mon job de suite, je voulais avoir la certitude que ce n’était pas passager, et que c’était solide ! Ça a été une réflexion sur plusieurs années, avant d’arriver au moment où je me suis dit “ça y est, je me sens prête” donc je pense qu’il ne faut rien forcer, quand c’est le bon moment, on le sent, et il faut suivre son intuition 🙂

Pour baver devant les produits, suivez le guide : https://www.roukeys.com/

Et vous, connaissiez-vous cette marque ?