Suite à de profondes carences affectives installées dès l’enfance, les dépendants affectifs ne s’aiment pas et, puisqu’ils ne s’aiment pas, cherchent à l’extérieur ce qu’ils ne trouvent pas en eux. Ce désamour profond les entraîne dans le cercle vicieux de la dépendance affective, foutue pathologie !
Mais comment naît cette pathologie ?
Les psy diront que tout est lié à l’enfance et à la famille (comme d’habitude). Des parents au ton méprisant et aux réflexions dures « tu es stupide tais-toi, tu n’es qu’une petite conne, tu n’auras jamais ton bac, tu es une bonne à rien… »
Résultats en grandissant, ils deviennent à l’affût de signes de reconnaissance, d’amour et de gratification. Ces trois points leur confèrent un sentiment de confirmation de leur existence. Vous me suivez ? Ils ont été empêchés de s’aimer (on les rabaissait par exemple) et ils cherchent alors cet amour chez les autres. Une façon de repousser leur terre de la solitude. Ils sont narcissiques, sans le savoir, ils veulent des marques de reconnaissance et d’approbation qui les rassurent afin de faire naître une estime de soi.
Pourtant, ils ne parviennent pas à être totalement satisfaits et un jour ou l’autre où ils décident de consulter on les met sous antidépresseur ou anxiolytique (la France est d’ailleurs le premier pays consommateur de ces médicaments). Ils ne sont pas guéris pour autant, juste soulagés. Ils ne prennent pas conscience de l’origine de cette incapacité à être heureux, pas plus que leur besoin de leur aliénation à l’autre dans l’espoir de combler leur manque. Leurs demandes peuvent devenir excessives. Ils attendent toutes les attentions et toutes les preuves d’amour qui leur prouveront qu’ils sont aimés ! Ils veulent que les autres les fasses exister !
Être aimé de tous !
Ce manque se transforme en enfer : dépression, crise d’angoisse, insomnies… Cette dépendance est une forme de toxicomanie. Les dépendants affectifs se noient sans leur quête désespérée d’amour en devenant étranger à soi même. Ils sont tellement occupés à vouloir plaire aux autres qu’ils se coupent de leur véritable personnalité.
Leur besoin d’amour est maladif. Leur amoureux est idéalisé, il n’est pas aimé tel qu’il est. Il est réduit à un « fournisseur de drogue », un dealer de marque d’affection. Nous retrouvons là le mythe du « prince charmant » qui saura apporter à la femme tout qu’elle désire ! Ceci est également valable pour les hommes qui attendant après la femme idéale. Leurs relations sont souvent courtes et successives. Un dépendant affectif se satisfait de relations superficielles mais au fond de lui il ne comprend pas pourquoi il tombe sur des hommes que ne sont pas disponibles, pourquoi il est toujours le « second » et pourquoi finalement il se retrouve toujours seul.
Cet acharnement dans la quête de l’amour et de reconnaissance est proportionnelle à la peur de la solitude.
Un dépendant affectif préfère maintenir une relation, même destructrice, plutôt que subir la solitude. Nous avons tous déjà rencontré des individus malheureux en amour ou en relations amicales ou même familiales. Nous avons beau essayer de leur faire comprendre qu’il faudrait envisager une rupture, rien y fait ! Nous serons considérés comme un ennemi ! Un dépendant affectif confond ses sentiments avec sa terreur de l’isolement. Il dira tout et son contraire à celui qu’il aime « je t’aime, tu me saoules, je te quitte, non tu es l’homme de ma vie »… Bref on s’y perd !! Et il s’y paume !
« La vie n’a aucune valeur tant que l’on ne vit pas en couple« . Voilà ce qu’ils pensent. (Merde je suis dépendante affective alors). L’idée que le couple est une valeur sûre et sécurisante est enfouie si profondément dans les inconscients collectifs qu’elle ne risque pas de perdre en puissance !
Cet article est succinct. Je vous invite, si vous souhaitez en savoir plus, à lire :
« Vaincre la dépendance affective » de Sylvie Tenenbaum.
« Vers l’amour vrai » de Marie Lise Labonté.