Sacré Eram !

La marque de chaussures/accessoires ERAM revient en force après 6 années de silence publicitaire. Budget confié à la (nouvelle) agence de communication Les Ateliers Devarrieux

Lorsque je parle de cette campagne pub (qui est sortie courant septembre 2010) les gens n’en n’ont généralement pas eu d’échos  ! Tu parles d’un buzz… Eram reste encore considérée comme la boutique pestiférée, celle où pour rien au monde on m’y mettrait les pieds. Pourtant j’ai bien envie de revenir sur ces visuels sarcastiques qui continuent de me donner le sourire.

Les idées reçues sur le milieu du mannequinat ne sont pas toujours fausses… Je pourrai en témoigner même si je n’ai pas fait le tour des agences mondiales ou décroché des jobs aux budgets faramineux.

Photographe demande une fortune. Pour avoir bossé comme « agent » au sein d’une agence de photographes j’ai pu remarquer que ces artistes n’aiment pas vraiment faire de concessions au niveau de leur tarif journalier (pouvant varier entre 2 500 à 7 000 euros et beaucoup plus si le photographe est renommé) sauf si l’annonceur en vaut la peine. 

Mannequins sous antidépresseur. Pas toutes non plus ! Dans cette phrase voyez y plutôt un moyen détourné de dénoncer l’utilisation abusive de la population mannequine. Des bookeurs niais qui mettent la pression pour perdre 5 kg juste avant la Fashion Week, un cadre de vie pas si idyllique que ça : les agences se fichent de caser 6 filles dans une pièce de 10 mètres carré  et de leur faire payer un loyer exorbitant ! Des nanas qui arrivent de l’étranger de plus en plus jeunes (14 ans parfois !) et qui se retrouvent balader de castings en castings avec leur plan de Paris… Une forte pression en somme. De quoi parfois craquer… Il n’y a qu’à se pencher sur les cas des mannequins Tom Nicon, Daul Kim, Ambrose Olsen, la liste est longue. Remarquez chez Renault et France Telecom ce n’est pas que c’est « pire » c’est juste davantage médiatisé !

Je ne cherche pas à inspirer la pitié ou à faire pleurer les ménagères, je veux juste dire par là que derrière les strass & paillettes se cache une effroyable vérité. Pour les plus intéressés, je vous conseille de visionner le film « Picture Me » où la top model Sara Ziff a filmé l’envers du décors du mannequinat durant 5 années.

Le styliste fait semblant d’être gay. Ceci a suscité l’esclandre de certains internautes. Lorsque je lis leurs avis sur la campagne, ils y voient là de l’homophobie. Pourquoi ne pas y déceler de l’ironie tout simplement ? Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie mais tous les stylistes hommes avec lesquels j’ai collaboré, étaient tous homosexuels (ou bisexuels).

Je ne vais pas épiloguer sur chaque visuel car je trouve que le premier est de loin le plus représentatif des stéréotypes.

Pour ce qui est des coucheries j’ai bien envie de dire que dans chaque métier on entend des commérages au sujet des « promotions canapés ». J’ai eu ouï de la réputation de certaines filles qui se mettaient limite nues aux castings pour attirer l’attention du client mais je ne peux pas confirmer (zut). Connaissant ces nanas, ça ne m’étonnerait même pas. Puis il y a ces agences parisiennes, en particulier une (je modifie le nom, c’est facile à retrouver), Miss Agency, qui plonge ses mannequins de l’Est dans des histoires sordides (escort, détournement de mineurs), bref rien de beau sur leur ardoise !

Celle ci me faire sourire. Je vais peut-être vous apprendre un truc mais les mannequins françaises sont réputées pour être des nanas chiantes qui  l’ouvrent et qui ne se laissent pas faire. Il est vrai que comparé à celles qui, pour échapper à la misère de leur pays, arrivent sur la capitale pour devenir mannequin, leurs comportements ne seront pas les mêmes. Généralement plus jeunes que nous, plus faibles et plus craintives, elles n’osent pas faire de vagues de peur de se voir repartir chez elles…  

Copyright ©2011 – Camille G