Fatigués d’être insultés d’égoïstes, d’individualistes et j’en passe, nous voilà confrontés à un vent contraire : l’acceptation de soi et de l’autre tel qu’il est. Retour au monde des Bisounours, du moins sur le papier. Mais dans les faits, vous allez vite comprendre que l’Humain n’a pas vocation à devenir sympa, sinon ça se saurait.
La notion de BodyPositive afflue sur les réseaux sociaux et même dans la presse féminine. Le hashtag a le vent en poupe. Lassés du #healthy et des salades à 30 calories, les instagrameuses/twitteuses/facebookeuses ont voulu voir plus grand, plus honorable, plus original. Il faut dire que la verdure commençait à les rendre chèvres. Et en plus, elles ne perdaient pas forcément leurs kilos superflus, ni leur cellulite. #TropDommage. Dans le fond, pas sûr qu’elles mangeaient uniquement ce qu’elles affichaient à leurs followers, mais là n’est pas le débat.
Heureusement (ou pas) pour elles, un nouveau concept est né en 1996 (notez le temps de délai pour devenir à la mode). Des activistes, certainement un peu féministes et communautaires faut pas se mentir, se sont rebellées contre les diktats de beauté. Adieu feuilles verte, corps maigrichons, bonjour peau d’orange et hamburgers (à volonté). Apprenez à vous aimer et à ne pas tomber dans les vices de la société avec le mouvement du BodyPositive.
Petite parenthèse culturelle, connaissez-vous d'ailleurs le #FatPositive ? Acceptez vos formes, vos kilos, voire votre obésité et oubliez les jugements sociaux. Attention, si vous êtes jugés trop minces, vous récolterez le doux nom de « connasse de skinny ». C’est cadeau. Cela s’appelle l’ouverture d’esprit…
La santé ? Les problématiques de diabète ? Les maladies cardiaques ? Là n’est pas le propos. Pour le reste il y’a la carte vitale et le trou de la sécu. Et surtout, l’enrichissement des laboratoires pharmaceutiques (et in fino, celui des pompes funèbres).
Histoire de faire plaisir à tout le monde et d’éviter les prises de tête entre nanas, le #BodyPositive est finalement à mi-chemin entre les « trop maigres qui carburent à la salade » et les « trop grosses qui affirment que le gras c’est la vie». Le mantra part du principe que tous les corps sont bons, beaux et cool.
Pourquoi avoir des complexes ? Pourquoi perdre 10 heures de son temps à faire du sport et essayer de ressembler aux filles des magazines ? La vie devient plus simple. On peut enfin s’exposer sur la toile à moitié nue juste pour montrer que nous aussi nous sommes bien dans notre peau. Certaines instagrammeuses vont même jusqu’à publier des photos d’elles non photoshopées et elles s'en vantent. Les gens likent, commentent et partagent. Qu’on se le dise, les spectateurs, du moment qu’ils voient un peu de peau, ils sont ravis ! Ce ne sont pas des publics dits « difficiles ». S’exhiber devient un acte banal. Rien de malsain. Non bien sûr. Sauf que personne n’a demandé à tomber sur sa collègue à moitié à poile sur Facebook. Ni d’apprendre qu’untel a décidé de ne plus s’épiler les jambes ; en plus elles le prouvent en photos.
Les femmes et les hommes trans rejoignent même le mouvement. Tout le monde est libre de s’accepter tel qu’il est puisque l’Homme est devenu bienveillant avec son "frère".
Dans le prochain épisode on terminera toutes et tous en tenue d’Eve et d'Adam. En attendant, je peux vous garantir qu'il n'y effectivement plus de saisons : été comme hiver, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il fasse 30 degrés, sur les réseaux sociaux ils font tous tomber la chemise, le soutif et le jean.