Plaire aux autres et faire adhérer à ses idées. N'est-ce finalement pas les buts (réseaux) sociaux recherchés par tous ?
J'ai commencé l'aventure du blogging en 2009. L'écriture est ma passion première, juste après celle de manger des pâtes crues #FilleChelou. J'écrivais à l'époque sur Facebook via le module "articles". Je faisais marrer mon entourage et je commençais même à développer une petite popularité. Des amis m'ont alors conseillée d'ouvrir un blog. Et voilà déjà huit années que CamilleG sévit gentiment sur la toile.
J'ai suivi de près l'évolution du petit monde de la blogosphère.
A cette époque, bon nombre d'entre nous écrivions par plaisir et pour partager notre vision de la vie. Une sorte de journal intime revisité. Mais ça c'était avant. Avant la professionnalisation des blogs.
S'attirer les foudres du Diable.
Le milieu de la blogo, c'est un peu comme l'univers politique. Vous attisez la curiosité, vous plaisez (ou pas), vous faites parfois le buzz et récoltez des encouragements. Mais attention, au moindre faux pas, une déferlante de trolls débarquera et des inconnus vous tourneront le dos. Ils se désabonneront de votre newsletter, de vos réseaux sociaux et ne vous laisseront plus jamais de commentaires parce que votre article ne partage absolument pas leur avis. #RIP #FinDuGame
Je peux vous garantir que, même si tout ceci n'est pas réel, cela fait toujours un petit quelque chose. Difficile de ne pas le prendre contre "soi". Cela affecte notre âme de blogueur. Quel être sensible alors ! Parce qu'au fond, un blog c'est une partie de nous, c'est d'ailleurs grâce à notre (fort) investissement personnel qu'il existe. Mais c'est le jeu. Surtout pour les blogs "humeurs" qui rédigent des articles engagés.
Mes articles n'engagent que moi.
Et pourtant je reste fidèle et je continue de poser… ma prose, mes pensées sur le papier. Et les critiques perdureront négatives (comme positives). Vous savez quoi ? Tant pis pour les fâchés. Parce que, clairement, je me moque de plaire à la terre entière. On ne pourra jamais contenter et partager l'opinion publique. Zemmour arrive bien à faire face à tous ceux qui crachent leur venin. Alors pourquoi pas moi ? 😉
Pour plaire sur la blogo, c'est simple c'est comme dans la vie. Il suffit de respecter 4 points.
Ne surtout pas prendre position.
Parler du soleil, de ses vacances, de ses cours de yoga (ou de son bodypump) et du super restaurant hors de prix découvert le week-end dernier.
Infantiliser ses lecteurs pour créer du lien et de l'affect (le pouvoir du surnom ridicule).
Donner l'impression d'être la super bonne copine du coin.
Sourire. Faire croire que la vie est toujours belle et que l'on est au top du top.
Vous pensiez vraiment que nous donnions dans l’originalité ?
Peu de blogueurs sortent du lot et vivent de leur « passion ». Les plus connus surfent principalement sur deux lignes éditoriales qui ont toujours eu le vent en poule : fashion & cosmétique. Pas de surprise. C’est ce qui fait vendre après tout.
Mais détrompez-vous, poser en photo avec ses jolies fringues, prend parfois encore plus de temps que de pondre des articles.
Organiser la prise de vue, trouver une brave personne pour shooter, s’afficher dans la rue, choisir les images, hésiter entre le profil de face ou de 3/4, retoucher sa tête et la luminosité…Et s’affiner bras et jambes. Un sport je vous dis ! J’admire ces blogs qui sortent des clichés aussi beaux que ceux dans les magazines. C’est plaisant d’observer cette qualité !
Même constat sur Instagram, le rendu est carrément professionnel. C’est impressionnant. Le seul hic est de remarquer que tous les comptes finissent par se ressembler. Des images très épurées, très contrastées avec une forte luminosité.
La presse est morte, vive Internet !
Quand on y réfléchit bien c’est logique. Que préférez-vous regarder et lire ? 5 lignes sur un jean + 12 photos d’une belle nana (ou d’un beau mec) ? Ou bien êtes-vous un peu maso et préférez vous coltiner 1 000 mots sur un sujet sociétal ? Nous lisons de moins en moins. Trop pressés et trop zappeurs, nous voulons les conclusions avant tout. D’ailleurs, lisez-vous entier cet article ?!
Et pour ceux qui vendent leur âme au Diable ?
Bah on les laisse en paix, faire du biff tranquillement, sans pression.
La presse va mal, les marques ne veulent plus investir. Elles veulent gagner en visibilité auprès d’un large auditoire. Les marques ont décidé de s’intéresser aux blogueurs et aux « likes ». Terminées les parutions papier glacé.
Les partenariats augmentent sans cesse. On ne demande plus aux blogueurs des avis éclairés ou de l’authenticité. Rien à faire. Big brother s’est emparé des applications. Étaler sa vie au quotidien sur ses nombreux réseaux sociaux en hashtagant des produits ou des services.
La belle affaire l’évolution technologique, non ?
Et là paf, revers de la médaille, le monde prend conscience que certains blogueurs / instagrameurs / youtoubeurs sont des petits michtos. Désormais considérés comme des « usurpateurs », leurs paroles commencent à être remises en doute.
Conseillent-ils ce produit ou cette marque parce qu’ils ont eu un coup de cœur ? Ou bien parce qu’ils vont recevoir un virement bancaire dans les jours qui viennent ?
Difficile à dire. Même moi je doute quand je prends conseils sur les blogs ou les comptes Instagram. Mais comment leur faire confiance ?
Vous ne pourrez pas. Mais l’essentiel c’est qu’ils nous fassent rêver, non ?
C’est bien le but de la publicité après tout 😉