Mais ce n’est pas moi qui le sous-entends… La responsable de tels propos se nomme Sonia Feertchak et elle débarque dans votre librairie avec son fulgureux livre "Les femmes s’emmerdent au lit". Un livre avec un titre accrocheur pareil et en plus conseillé par le magazine Psychologie, forcément je me suis laissée tenter par cette lecture finalement pas si vulgaire qu’elle en a l’air. J’avais récemment évoqué le fléau de la "féminisation masculine" et comment les hommes n’arrivaient plus à gérer leur côté "macho" face à cette nouvelle femme forte et indépendante. L’auteure va plus loin dans ses propos, de quoi faire dresser les cheveux de certaines féministes…
Je n’osais pas encore formuler le mot "ennui" Sonia Feertchak annonce clairement la donne : au lit c’est la lose totale. Même si au début de sa sexualité elle passait sous silence son ressenti, désormais avec l’expérience elle balance. "Quand une femme se rue furieusement contre vous, ce n’est pas parce qu’elle souhaite que vous vous calmiez et que vous tournoyiez votre b**** dans son vagin comme si vous étiez en train de mélanger une pâte à gâteaux là-dedans. C’est parce qu’elle veut que vous lui mainteniez les bras, ou que vous la saisissiez par les hanches, ou que vous lui passiez les jambes au-dessus de la tête… Vous avez le droit d’être bruyant. Autrement on a l’impression de baiser avec un ninja." Voilà voilà… Les bases littéraires sont posées et la problématique ne tourne pas autour du pot. La faute à qui ? Les moeurs ? Ah les fameuses valeurs et les bonnes conduites que l’on se doit de respecter pour faire valoir la bienséance. Mais pourquoi ? Pour qui ? Et surtout selon qui ? Il paraitrait que le féminisme est passé par là avec ses diktats. La femme se doit d’être libre, de ne pas se comporter en objet sexuel et de ne pas relayer la piètre image que lui confèrent les médias. Bref elle est sage et aucun de ses cheveux ne doivent dépasser de sa queue de cheval bien tirée en arrière. Il faut respecter ses "soeurs", ne pas leur porter préjudice avec de "mauvais" comportements. Des désirs non assumés, des schémas qui se répètent sans cesse. "Tout en brûlant de me faire belle aux yeux des premiers, je redoutais d’affronter le regard des secondes dont je présumais qu’il demeurerait : désapprobateur. M’abonner à mes fantasmes de soumission me conduirait à renoncer au respect qui m’était dû – respect récent que je devais à d’autres que moi qui s’étaient battues afin que j’y aie droit." Les féministes détestent les "poufs" et les filles faciles parce que les hommes les remarquent. Ces filles disponibles renvoient les féministes au fait que celles-ci s’empêchent de les imiter, elles se persuadent que s’abaisser à la séduction relèverait d’une trahison vis-à-vis de l’émancipation féminine. Alors non il ne faut pas pour autant renier notre position de femme d’aujourd’hui, mais l’auteure s’interroge sur le but de cette "frustration". Nous n’avons plus besoin de la virilité masculine d’antan, de la protection financière et j’en passe. En revanche la virilité devrait être déplacée là où nous sommes 2… L’homme aussi s’émancipe, mais à l’envers Ne généralisons pas mais regardons les faits. Aucune femme, normalement constituée, n’aime le moche, le crade, le malodorant and co. Conscient de ce rédhibitoire féminin, l’homme va s’astreindre à atteindre les normes posées par Chérie. Epilation (assumée), crèmes à gogo, bouffe saine, fan de la mode… Il deviendrait presque trop platonique, sans vice et sans microbe. Le mec "nouveau" aurait presque tout du mec bien sans pour autant comprendre qu’il a été formaté. Pour lui tout est normal, un peu comme les filles qui se mettent en tête qu’il faut faire du 36 pour plaire. Sa mère lui a mis martèle en tête qu’il fallait respecter les femmes. On la remerciera presque mais bon il faut voir, dans certains cas, les résultats dans l’intimité. "On ne peut faire certaines choses qu’avec certaines filles, ma femme je la respecte trop pour ça". Le X façonne le Q La quête idiote des prouesses gymnastiques, le contrôle de son image au lit, selfies sexy et compagnie, cette ambiance champions league n’aide pas à s’envoyer en l’air. Surtout que tout le monde le sait, les films pornos n’ont pas été inventés pour les femmes. La pornographie a évincé le désir au profit de l’excitation, cette dernière étant plus spectaculaire. "Bref, la féminette, dans son constant souci de performance, aurait tendance à s’oublier ; c’est ainsi, aussi, qu’elle s’ennuie au lit."
Grosso modo s’il fallait retenir une idée de ce livre, c’est que "par son caractère, sa force morale, l’homme viril témoigne qu’il est capable de contrôler son appétit , qu’il pourra et acceptera d’interrompre le coït à la moindre plainte de sa partenaire. La femme désirée peut se rassurer ; elle sera attendue" Un type très beau, faible et méchant ne nous intéresse pas car il est potentiellement dangereux. Bien souvent il transforme son désir en violence… (On remerciera notamment les pornos pour cet amalgame). A celles et ceux qui se demandent encore pourquoi et comment la nouvelle vague de l’érotisme cartonne (on en parle de Fifty shades of grey ?) je reprendrai la conclusion de l’auteure : "C’est la morale de mon histoire : menottées, les femmes peuvent jouir sans entrave ; la soumission n’est plus une domination."