CamilleG

Faut-il être fidèle ?

Avant j'aurais arraché la langue (ou autre) à celui ou à celle qui aurait répondu non à la question. Aujourd'hui je suis devenue davantage moins intransigeante sur la réponse. Je m'interroge sur la notion de fidélité. Alors non, je ne prônerai JAMAIS l'infidélité et j'accuse les infidèles d'être vraiment des enflures, filles comme garçons. Mais mon regard s'est adouci face à ces "mécréants" de l'Amour.

Après tout chacun sa vie, chacun son histoire et surtout chacun ses principes.

La société nous façonne, nous modèle et nous pousse à trouver (presque) normal de considérer la satisfaction comme une exigence à laquelle chacun à droit. Pourquoi s'étonner, l'infidélité est même devenue un business sur Internet.

Face aux crises, la solution de fuite semble la plus répandue. On se trompe, on se ment, on se voile la face et parfois on trouve le courage de divorcer. Partir sans rien ? Pourquoi faire ? Attendons d'abord de trouver chaussure à son pied, hors du foyer.

Ainsi va la vie amoureuse.

Pourquoi ne pas s'abandonner dans les bras de quelqu'un d'autre ? Qu'est-ce qui finalement nous retient à une seule et même personne ?

On va voir ailleurs pour toutes sortes de raisons liées à son histoire ou à celle de son couple. Certains veulent échapper à la fameuse et tant décriée "routine", décident se venger, souhaitent jouer avec les limites pour finalement les dépasser… Pire, d'autres revendiquent le fait que la fidélité se résume à : 1 personne fixe + 1 relation extraconjugale. (Ne soyez pas étonnés, j'ai rencontré un garçon tenant des propos de la sorte).

L'idée reçue est d'affirmer que tromper est inscrit dans la génétique masculine. Le préjugé perdure encore et toujours. La femme serait trop douce, soumise ou occupée à garder les gosses. Que nenni ! A mon (petit) âge je connais plus d'une nana ayant franchi le pas.

L'infidélité finalement c'est quoi ?

C'est tout bêtement un symptôme de dysfonctionnement du couple. On préfère passer à l'acte plutôt que de communiquer avec son partenaire. La lâcheté semble parfois tellement plus simple. On trompe l'autre tout se trompant soi-même. Cercle vicieux. Tant que tout est caché et que les choses restent non dites on tournera rond. Imaginez la scène : le carrousel de cocus.

Généralement, selon les thérapeutes, on trompe pour dénoncer une mise à l'écart : espacement des relations sexuelles, focalisation sur le boulot/les enfants… Certains diront même que pour tromper il faut être 2 : chaque personne du couple a finalement contribué à cette situation. En gros si tu es cocu(e) c'est aussi un peu de ta faute quand même.

Les femmes et le désir

Je ne vous apprends rien, le désir féminin a tendance à s'épuiser plus vite que celui des hommes. Ces derniers ont un désir constant, vous l'aurez remarqué. Ne plus se sentir regardé, désiré… pousse à aller se faire réconforter ailleurs. La faute à notre côté narcissique et individualiste : on veut SE rassurer et SE sentir bien, tant pis si quelqu'un souffre dans l'histoire (tant que ce n'est pas nous).

Finalement fuir son couple c'est aussi se fuir : cela nous évite de faire face à la situation.

"Aller voir ailleurs vise à provoquer une réaction chez l'autre, qui sera déterminante dans la décision de partir ou de rester" Caroline Kruse, Conseillère conjugale.

J'ai été cocu(e), et après ?

Bah après c'est la merde : moralement, mentalement, physiquement, gastronomiquement aussi… Petite ou grosse tromperie, finalement le résultat est le même et notre sécurité intérieure en prend un coup. Il va falloir tout reconstruire alors que nous nous sentons abandonnés et surtout trahis et humiliés. Serons-nous assez fou pour reprendre le pari de faire confiance à l'autre ? De passer outre les jugements des autres ?

Si on allait plus loin…

J'ai lu un article philosophiquement riche dans le Psychologie magazine de février dernier. Promettre à l'autre un amour éternel serait IMPOSSIBLE. Dans la mesure où ne savons pas de quoi demain est fait et surtout que nous ne contrôlons pas nos sentiments (oui c'est dur à lire mais dans le fond c'est un peu vrai). Repensez à un ex que vous avez profondément aimé. Imaginez-vous un jour le quitter, ou ne plus l'aimer alors que vous lui juriez qu'il était l'homme de votre vie ? Bah moi ça m'est arrivé au moins 3 fois, voire plus, c'est mon côté fleur bleue nunuche.

On ne peut pas promette quelque chose qui n'est pas en notre pouvoir…

Finalement quand on y pense c'est vrai : chaque individu évolue et ses sentiments aussi. Donner sa parole d'aimer for ever c'est finalement prêter un faux engagement.

C'est sûrement pessimiste comme vision mais j'ai tendance à croire que l'amour n'est décidément pas comme on nous le faisait croire dans les contes de fées. Et ça, ça me rend triste.