CamilleG

Garder des amis à vie : possible ou pas ?

Ah les ami(e)s… Sacré sujet ! On nous rabâche tellement qu’il est important et primordial de se sociabiliser, qu’avoir des connaissances est devenu basique et normal. Si notre téléphone portable ne contient pas assez de contacts, nous risquons de passer pour une no-life qui ne fait rien de sa vie et qui ne fréquente personne.

Après la course à la popularité, à la minceur et j’en passe, nous voilà à devoir faire face à la course aux événements sociaux. Le plus difficile n’est pas forcément de créer des liens amicaux, mais de les entretenir. Mais finalement, nos amis d’hier sont-ils nos amis d’aujourd’hui ? Et nos amis veulent-ils tous notre bien ?

« Les amis, ça va et ça vient, c’est comme la météo ». Cette phrase entendue récemment dans une conversation familiale m’interpelle. Et si c’était vrai ? Jamais nous irons imaginer un seul instant la possibilité de perdre nos potes, nos très bons amis d’aujourd’hui… Et pourtant, des facteurs qui nous dépassent, imposent au fil des années un tri. Seules les amitiés solides y résisteront.

Plus on vieillit, plus des décalages se créent

L’entrée dans la vie active, une relation amoureuse sérieuse qui débute, la naissance d’un premier enfant… Des événements finalement pas si anodins. Notre cercle d’amis se rétrécit petit à petit. Nous passons du stade de « j’ai trop d’amis à voir » à  » bon bah ils sont où les potos ? ».

C’est entre 18 et 30 ans que l’on a le plus d’amis (près de 50% de notre entourage) et qu’ils sont le plus importants. Mais c’est aussi dans cette période-là qu’il y a le plus de changements. Paul signe son CDI, mais son copain Léo fait encore ses études ; Marion est célibataire et Maxime s’est mis récemment en couple ; Thomas vient d’être papa et se replie sur sa famille… Avec ces étapes, les priorités changent, les centres d’intérêt et le temps libre aussi ; c’est lors de ces décalages que l’on perd le plus d’amis. Mais rassurez- vous : on peut se retrouver. Quand tout le monde a franchi à son tour ces étapes par exemple. Ou à l’inverse, quand un ami redevient célibataire… » explique la sociologue Claire Bidart.

J’ai tristement remarqué qu’après le lycée, d’importants et violents changements s’opèrent. Certains prennent la grosse tête parce qu’ils rejoignent une grosse école de commerce, d’autres s’enferment avec leurs nouveaux copains pour réviser leur concours de médecine… Chacun a de nouvelles priorités et trouvent des personnalités qui leur ressemblent davantage.

 Des paramètres inconscients

Hier nous étions étudiants, aujourd’hui nous travaillons dans le monde de l’entreprise.  Petit à petit, nous nous installons dans une catégorie sociale, un métier, une famille… Ce sont ces paramètres que l’on ne contrôle pas forcément qui nous différencient des gens que nous côtoyons avant. Avec le temps, oui nous avons moins d’amis mais nos relations sont de plus en plus fondées sur la ressemblance. Il est de même pour les relations amoureuses : nous préférons nous tourner vers des individus qui nous ressemblent et oublions les mecs Don Juan mystérieux (et débiles).

Mais les amitiés solides résistent toujours

Malgré nos changements de vie et nos évolutions, nous avons toujours des amis de longue date. Pourquoi ? Il se trouve que certaines relations résistent à toutes les épreuves, surtout si elles ont été forgées dans des moments difficiles (divorce, déménagement…). Les malheurs permettent de tisser des liens forts ! Du moins sur le papier… Il y a 2 ans lorsque j’ai perdu ma grand-mère, je n’ai reçu AUCUN RÉCONFORT de la part de mon super pote de l’époque, le mec (15 ans d’amitié quand même) s’était volatilisé. Incroyable. Je me souviendrai longtemps de sons SMS quand il a appris la nouvelle « c’est mieux ainsi pour elle ».

J’ai lu que les amitiés qui ont le plus de chances de tenir sont les amitiés d’enfance.

Hormis ces épisodes de vie que l’on connait et que l’on imagine tous, il faut cependant garder en tête que perdre des amis peut être également être de notre faute.

Quelles sont NOS erreurs qui flinguent nos amitiés ?

On ne prend pas le temps. Nous utilisons tous les « Je te rappelle plus tard » ou « On se voit bientôt ça marche ». Mais en vrai, nous savons pertinemment ce que cela signifie. Nous oublions et passons à autre chose. Sur le coup rien de grave, mais dans le temps cela agace la personne en face. Si les gens comptent vraiment, alors il faut prendre le temps de leur prouver (et ainsi tenir nos engagements).

On est trop possessive. Nos amis ont aussi leur vie et ils ont droit de partir en week-end… SANS NOUS. Ou de voir d’autres connaissances SANS NOUS. Ce n’est pas la fin du monde. Et si on fait la réfléxion ça peut vexer et créer des histoires (et forcément de l’éloignement). Bon c’est vrai que c’est un peu vexant quand on tombe sur des photos d’eux avec des amis en commun et que nous n’y sommes pas.

On est parfois susceptible. Avec le temps les amis c’est comme nos mecs : on se focalise sur les petits défauts et ça nous agaceeeeeee ! On aurait presque du mal à les supporter. Mais il faut s’efforcer de penser au positive et de penser aux petites choses et aux qualités que l’on apprécie chez eux. Mais quand un pote s’amuse à vous dire « mais quelle blonde / mais quelle conne » quand vous faites des blagues, remettez-le en place. #LeRespectEstIlMort?

On n’apprécie pas trop le nouveau mec / la nouvelle nana. Qui n’a jamais été confronté à cette problématique ? Notre super pote s’est dégoté une super relou / un méga relou. Compliqué hein ! Si nous n’acceptons pas de faire des courbettes et grands sourires, notre relation  amicale en prendra un coup. Alors prenons sur nous. Ce n’est peut-être qu’une question de temps.

On ne laisse pas le temps au temps. La phrase philosophique qui ne veut rien dire, à première vue. Mais repensez-y. Il nous arrive à toutes et à tous, parfois, de ne pas vouloir sortir ou voir des gens. Nous préférons rester chez nous et éviter les interactions sociales. Cela arrive également à nos amis ! Dans ces moments là, il est important de ne pas en faire une histoire personnelle et d’attendre que l’orage passe.  Nul besoin d’accabler notre pote ! Il n’est pas en forme pour subir nos attaques.

Personnellement, je me demande si les amitiés fortes durent toute la vie dès lors que l’on voit très régulièrement les personnes. Je trouve que nous ne nous comportons pas de la même façon dès que nous sommes souvent en contact avec quelqu’un. Un peu comme dans les couples de plusieurs mois : nous prenons nos aises et faisons un peu moins d’efforts. Ce qui peu sur le long terme créer des tensions…

Et vous, quel est votre avis ?