AH la la la… Dire qu’il y’a pas moins de six ans je me moquais des parents qui se promenaient dans les parcs, avec leurs gosses, le week-end. Je les plaignais, j’avais presque de la peine pour eux de devoir s’infliger de tels moments. Franchement, avec des yeux de célibataire sans enfant, j’avais l’impression qu’il n’y avait pas pire corvée que celle de se coltiner ce type de sorties.
Finalement, depuis la fin d’année dernière, c’est à mon tour de passer de l’autre côté de la barrière et de fouler les allées fleuries, ou pleine de boue, tout dépend de la météo, des parcs en bas de chez moi. En moins d’un an, à mon actif, plus d’une centaine de sorties dans au moins dix parcs différents. Et devinez quoi ?
J’ai découvert un monde parallèle pas si désagréable que ça.
Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse grand soleil, je sors bébé, minimum deux fois par jour. Dans 99% du temps, je m’aventure dans ces endroits seule puisque mon mari travaille la semaine. Mais une fois sur place, soit je retrouve des copines mamans, soit je me retrouve à papoter avec de parfaits inconnus, qui ne le sont plus au bout de quelques minutes.
Autant vous dire, que les balades au parc m’ont redonné confiance pour aborder les gens dans la rue. Pas pour draguer hein, mais pour sociabiliser quelques minutes par jour. C’est tellement plus facile et naturel de s’approcher de quelqu’un avec qui on sait pertinemment qu’on a quelque chose en commun et dont on va pouvoir parler : le petit ! Pas évident quand on gère un enfant à plein temps de garder une vie sociale avec d’autres personnes qui n’ont pas de progéniture… On évite de parler de bébé avec celles et ceux qui n’en ont pas. Du moins, j’essaie de ne gonfler personne avec mes histoires de siestes et de choix de jouets.
Après des mois d’études anthropologiques (ahah) sur le terrain, voici l’heure du bilan. Dans cet article, je vais tenter de dresser le profil des parents que vous serez amenés, un jour au l’autre, à croiser dans votre vie de géniteur. Ainsi, j’espère vous aider à échapper au pire et à connaitre le meilleur. Contrairement à la famille, les amis parents, nous sommes en mesure de les choisir. Il ne reste plus qu’à faire le bon choix.
Ceux qui ne parlent que d’eux, de leur bébé, et en prime de leurs animaux de compagnie
Le pire archétype qui existe. Méfiez-vous, ils sont nombreux ! Et ce paragraphe ne pourra malheureusement pas s’éterniser, pourtant, il y a temps à dire sur ces parents égocentriques.
Cette semaine encore, à peine ai-je eu le temps de dire bonjour que je savais que ce papa possédait deux chats, qu’il venait de changer de vétérinaire, que sa fille a marché à presque onze mois, qu’il s’est séparé de sa conjointe, que sa seconde fille fait ses dents depuis qu’elle a l’âge de trois mois, mieux encore, que son bébé dort super bien en voiture. Qui s’en fout ? Moi, la première.
Cependant, noyée dans tous ces détails inutiles, j’en ai oublié le prénom tiré par les cheveux, un truc anglosaxon revisité à la française, de sa mioche.
Au passage, pensez au futur de votre enfant et rendez-lui service, évitez les prénoms horribles. Respectez-les bordel ! Rangez vos blases de fruits ou de marque de voitures, pire encore, vos prénoms du Danemark là, imprononçables. Sérieusement !
Ainsi, j’ai fait le tour de toute sa vie de daron et tout cela en moins de dix minutes. Alors que j’essayais de m’enfuir, sans que ça ne se voit, le voilà à me retenir et à continuer de relater la journée type de siestes de son petit trésor adoré. Mais qu’est-ce que j’en ai à faire sérieusement ? A-t-il seulement posé des questions sur ma fille ? Pour quoi faire ? Bien sûr que non. Tout tourne autour de sa petite personne. Sa fille c’est la meilleure, vous comprenez.
Mais cela ne vaut pas le papa qui t’étale toute sa vie et celle de sa femme, qui est pourtant restée à la maison pour cuisiner des lasagnes. Au bout de deux rencontres fortuites, je savais la profession du couple, le remboursement de leur crédit immobilier, j’exagère mais presque, le lieu de résidence des beaux-parents, la météo de leurs dernières vacances, les jours de congés, toutes les maladies de l’enfant, les menus des assiettes de bébé, bref la liste est cruellement soporifique.
Sortez-moi de là, je vous en supplie.
Je n’ai pas encore croisé des mamans de la sorte. Uniquement des pères ! Qui l’aurait cru ?
Celles qui partagent de bonnes ondes
Elles donnent, elles donnent, encore et encore. Et ça va même jusqu’au biscuit du goûter. Et pour un enfant, le goûter c’est… sacrément sacré ! Altruistes, bienveillantes, cela se sent qu’elles prennent plaisir à partager vos anecdotes de mamans, à découvrir votre chérubin et même à vous confier des petits secrets. Des mamans que l’on croise régulièrement, que l’on prend plaisir à saluer. Même si elles ne finiront pas dans notre salon à déguster un tea time, il est toujours agréable de faire un brin de causette avec elles. Vous en avez certainement dans votre entourage. Souvent, il s’agit de voisines ou de mamans du quartier.
Dans mon cas, j’en ai trois en tête. Je suis toujours ravie de leur dire bonjour et de prendre des nouvelles.
Celles qui s’imaginent être les Reines du parc
Alors elles, vous ne pouvez pas les louper. Souvent en bande, entre copines mamans, elles vous toisent d’un regard qui en dit long. Trop affairées à discuter entre elles et à cancaner au sujet de l’école maternelle et des autres parents, elles en oublieraient presque que leur petit Gustave ou mignonne Prune est en train de mettre le bordel dans le bas à sable. Et que ça baisse sa culotte pour faire pipi, que ça rigole en recouvrant le tout de sable, et que ça tente de mettre des coups de pelle au petit qui fait des pâtés et qui n’a rien demandé.
Un sketch. Une caméra cachée. Ou bien les deux. Quoi qu’il en soit, impossible d’approcher ces Queens. Pour rentrer dans l’équipe, il va falloir faire preuve d’imagination. Personnellement, les effets de groupe ne m’intéressent pas. Je parie qu’elles crachent les unes sur les autres.
Mieux vaut s’en tenir à des amies que l’on compte sur les doigts d’une maman. J’ai deux bonnes copines mamans et c’est déjà pas mal !
Celles qui deviennent tes amies
Je rebondis sur le point précédent. J’ai toujours entendu qu’en devenant parent, on élargissait son cercle d’amis. Je pensais qu’ « ami » était un bien grand mot et qu’il remplaçait celui de « connaissances ». En fin de compte, je comprends désormais la véracité de ces propos, puisque je les vis.
C’est officiel, j’ai des copines mamans ! Dont une que je vois toutes les semaines, presque quotidiennement. Nos enfants ont pratiquement le même âge. On s’entend super bien, comme si on se connaissait depuis toujours. Et nos conversations ne tournent pas qu’autour de bébé. Bonus, nous visons à moins de cent mètres, l’une de l’autre. D’ailleurs je vois son immeuble de ma cuisine. C’est totalement creepy de préciser cela, mais c’est le cas. Heureusement pour, son appartement donne de l’autre côté. Quoi, vous ne saviez pas que j’ai investi dans un paire de jumelles ? Je vous laisse deviner si cela est vrai, ou pas.
Ces couples qui se croient être des stars
Même le dimanche ces parents trouvent le moyen de sortir au parc dans une tenue stylée. Wahooo, je répète, même le dimanche ! Mais je vais vous dire pourquoi. Perso, je ne porte pas de jogging ou de tenue détente, chez moi, comme dehors. Cela me parait donc naturel de croiser des individus lookés, peu importe le jour de la semaine. Sauf que là, chez ses parents, tout est travaillé. Même la coupe de cheveux du papa ! On dirait qu’il a fait son brushing avant de sortir. Il aura même pris soin de retrousser un peu ses manches, histoire de montrer côté bad boy avec ses bras tatoués, et de déboutonner quelques boutons de sa chemise soigneusement repassée. Quant à leur enfant, endimanché comme jamais, tu te retrouves à culpabiliser de ne pas avoir investi dans des pièces Baby Dior. J’exagère à peine. J’ai l’impression de faire face à la famille Ferragni. Je ne sais pas si la sortie au parc du coin mérite autant d’artifices.
Celle qui parle à tout le monde
Vous l’aurez compris, c’est moi, la nana qui engage un brin de causette. Nul besoin d’épiloguer. Je passe peut-être, voire certainement, pour une relou, qui sait. En revanche, je n’ai pas osé m’approcher des couples de star. Peut-être en 2023, quand j’aurais trouvé une tenue incroyable pour ma fille, pas cher, sur Vinted ahah.
Celles qui forment le gang des assistantes maternelles
Mais il existe aussi celles qui sont en mode solo et qui ne se mélangent pas aux autres assistantes mat’ car je cite « elles ne les aiment pas vraiment ». Une, que je crois régulièrement au parc, déteste les côtoyer.
De ce que j’ai pu voir, c’est qu’une fois le troupeau de ces dames qui débarquent en bande au parc, les petits sont souvent livrés à eux-mêmes. Trop absorbées par leurs conversations, ces professionnelles en oublient de jeter à œil aux petits. Une fois, un d’un peu plus d’un an en avait profité pour se faire la malle au parc !!! Il aura fallu mobiliser tous les passants pour retrouver, sain et sauf rassurez-vous, cet enfant. Sa réaction quand elle a reçu des critiques ?
« J’en ai quatre à gérer, je ne peux pas être partout, oh ! »
Mon conseil : pose ton putain de téléphone. Coupe ta conversation avec ta famille du bled et focus sur ton boulot ma grande. Es-tu payée pour passer ta vie au tel ? Je ne pense pas. En plus tu hurles tellement qu’on ne peut même plus entendre le doux son des oiseaux.
Remarquez, si encore cela servait aux bébés qu’elle garde, à acquérir une seconde langue, à force de l’entendre TOUTE la journée passer ses coups de fil… Mais cela m’étonnerait guère. Pour apprendre à parler, encore faudrait-il qu’elle interagisse avec eux !!!
J’en croise une autre, chaque jour, qui passe sa vie, littéralement, sur son téléphone, même quand elle marche dans la rue, elle pianote. Le garçon qu’elle garde doit avoir un peu plus de deux ans. Elle ne prend pas la peine de lever les yeux pour surveiller qu’il ne se débine pas avec sa draisienne sur le trottoir. Incroyable. Je suis vraiment scandalisée de voir ce genre de scène, quotidiennement en pleine ville.
Dire que je m’efforce de cacher mon smartphone, d’éviter de le manipuler devant ma fille pour éviter qu’elle s’habitue à ça ou qu’elle regarde l’écran… L’autre fait sa en toute détente.
Bien évidemment, toutes les gardiennes d’enfants ne sont pas comme ça. Ne généralisons pas. J’en suis sur Instagram qui semblent exemplaires. Forcément sur les réseaux on ne voit que le beau, mais au moins elles ont l’air d’organiser de chouettes activités.
Celles qui courent partout… Après leur mioche !
« Chéri reviens ici.
Chéri ne va pas là.
Chéri on ne se tient pas comme ça dans le toboggan.
Oh Chéri attention.
Mais pourquoi tu cours ? »
Si elles avaient pu greffer une laisse à leur enfant, je parie qu’elles l’auraient fait. Tout ce que le petit entreprend, elle aura son mot à dire. Elle commente tous ses faits et gestes. Et si on laissez vivre nos enfants quand ils jouent sans faire de mal à personne et qu’ils ne sont pas en danger ?
Celles que je déteste
Alors que tu pousses tranquillement ta poussette, ou que tu marches lentement avec ton gosse, voilà qu’un ballon lui atterri en pleine tête. Pire encore, un autre enfant se met à bousculer, à faire tomber ton fils, ou ta fille. Mieux encore, un qui donne subitement un coup de raquette sur le visage de ta progéniture. Alors oui, d’accord, les petits ne contrôlent pas vraiment leurs émotions et leurs gestes, bla bla. Mais leurs parents contrôlent au moins les excuses et l’éducation, non ? Et bien pas toutes les mères.
« Mon amour, il ne faut pas frapper voyons. Allez viens dans mes bras.
Attention au bébé, ne lance pas le ballon sur lui. Regarde mieux. »
LOL, quelles connasses.