CamilleG

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour une promotion professionnelle ?

Cette semaine j’ai eu l’occasion de retourner au Théâtre de Paris pour assister à la représentation de sa nouvelle pièce, La Garçonnière. Une comédie où les multiples rebondissements vous empêcheront, je vous le promets, de tomber dans les bras de Morphée

Cette pièce de théâtre s’inspire du film The Apartment sorti en 1960. Les connaisseurs se rappelleront certainement de sa tête d’affiche à l’époque : Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray, Ray Walston, et Jack Kruschen entre autres. Le long-métrage a remporté les oscars du meilleur film, du meilleur scénario et du meilleur réalisateur (1961).

L’histoire se déroule aux Etats-Unis, dans les années 50. Les décors et les costumes nous plongent dans une époque où les hauts buildings transperçaient déjà les nuages. Chaque détail de la scène a été pensé pour coller à la réalité de cet autre temps. Les décors sur deux niveaux qui tournent, la pluralité des lieux, le soleil qui se lève et qui se couche, les changements d’ambiance allant de la vie d’entreprise aux soirées dansantes en passant par les restaurants chics…  Les costumes, les robes de soirée…Un travail que je salue tellement il est bluffant.

Ce théâtre a le donc pour époustoufler ses spectateurs. Ses pièces ne m’ont jamais déçu. Je le recommande vivement.

L’ascension sociale tant rêvée
M. Baxter, incarné par Guillaume de Tonquédec, est un petit employé de bureau sans trop de responsabilités dans une grande compagnie d’assurances new yorkaise. Pour tenter de se démarquer, il prête régulièrement son appartement à ses supérieurs hiérarchiques qui s’en servent comme garçonnière. Comprenez là que ces messieurs trompent aisément leur femme sans passer par la case payante de l’hôtel. Oui même à cette époque les crevards usaient de stratagèmes pour arriver à leur fin sans débourser un rond.

En échange, ces gentlemen lui promettaient une promotion qui n’arrivait, comme par hasard, jamais.

Un beau jour, M. Baxter est convoqué par M. Sheldrake, le PDG du Groupe. Ce dernier, bien décidé à avoir sa part du gâteau demande à son collaborateur de lui prêter l’appartement pour y emmener sa maîtresse, la jolie Claire Keim moulée gracieusement dans ses robes chics.

L’appel de la réussite sociale et professionnelle plus fort que tout, Baxter fait un double de ses clés pour l’infâme PDG coureur de jupons. Mais hélas, Baxter se rend compte de la supercherie : l’élue du big boss s’avère être la fille pour laquelle il s’est amouraché. Son cœur souffre le martyre. Encore plus lorsqu’il s’aperçoit que le PDG profite machiavéliquement de sa dulcinée. Que va-t-il décider de faire pour sortir la demoiselle des griffes de ce pervers ? Jusqu’où cette histoire ira par amour ?

Une histoire qui raisonne en nous et fait écho à notre vécu. Pas au niveau de l’infidélité, quoique certains et certaines pourraient se sentir gênés face aux situations de mari volage, mais pour la question de la réussite sociale. On nous matraque le cerveau depuis la primaire pour faire des études le plus loin possible et accéder à un revenu annuel hors-norme. Mais le bonheur se trouve-t-il  vraiment dans la sphère professionnel ?

Cette comédie de boulevard, parfois trop surjouée tant au niveau des attitudes des comédiens que dans le scénario, peut rapidement ne plus vous faire rire. Les dialogues manquent d’humour et certaines scènes sont parfois trop longues. Dommage.

J’ai trouvé que le rôle de Claire Keim n’était pas assez mis en avant. Son personnage, pourtant censé être principal, est passé au second plan. Peut-être à cause de tous ces passages masculins et discussions testostéronées . En revanche, je salue le brillantissime jeu de Guillaume de Tonquédec. C’est comme s’il était né pour ce rôle. Il joue parfaitement et naturellement le sympathique naïf looser. La bonne pâte qui ne sait pas s’affirmer et dire non.

Malgré ces impairs, l’histoire est assez atypique et on se demande bien quelle en sera sa chute.

Infos sur la pièce

Auteurs : Gérald Sibleyras, Billy Wilder
Interprètes : Guillaume de Tonquédec, Claire Keim, Jean-Pierre Lorit en autres (ils étaient 12 comédiens sur scène)
Metteur en Scène : José Paul
Du vendredi 16 janvier 2018 au dimanche 24 février 2018
THÉÂTRE DE PARIS
15, rue Blanche – 75009 Paris