A moins de suivre un cursus universitaire de type médical, l'appareil digestif on n'y connait pas grand chose. Ou alors on pense savoir l'essentiel. Finalement ce qui se trame dans notre corps nous dépasse. Nous somme bien loin d'imaginer que tout est parfaitement rodé intérieurement.
La nature est si bien faite. Tous les points soulevés dans cet article proviennent du super bouquin "Le charme discret de l'intestin" de Giulia Enders. Ce livre fait un carton. Il s'adresse à tous ceux qui sont curieux de comprendre comme leur corps fonctionne. Pas de panique, les explications ne sont pas tirées des jargons incompréhensibles de nos médecins habituels. Je recommande cette lecture accessible et riche en informations utiles !
Ce que l'on n'imaginait pas sur le cycle digestif !
La digestion commence dans la bouche ! Il faut impérativement prendre le temps de bien mâcher. Une fois la bouchée avalée, elle part direction l'estomac. Puis elle se retrouve dans l'intestin grêle (il mesure entre 3 et 6 mètres) et enfin dans le gros intestin. La phase la plus importante de la digestion se situe dans l'intestin grêle. C'est là que sont prises les décisions les plus fondamentales : est-ce que je supporte tel aliment ? Nos enzymes digestives agissent et découpent la nourriture en confetti pour l'acheminer.
Chacun de nous est pourvu d'un gêne dédié à la digestion du lactose. Chez 75% des humains ce gêne se désactive progressivement au cours des années. L'enzyme digestive du lait s'appelle lactase et elle est fabriquée dans l'intestin grêle. Il est fréquent que notre corps ne la produise pas et nous subissions les mêmes désagréments qu'avec le gluten : maux de ventre, diarrhées, ballonnements. Les enzymes de digestion du lait disparaissent peu à peu après le sevrage quand nous sommes bébés.
Si nous gargouillons ce n'est pas la faute de l'estomac ! C'est l'intestin grêle qui communique ! Cela n'a rien à voir avec la faim. Entre 2 repas (donc 2 cycles digestifs), une fois que l'estomac et l'intestin grêle sont vides, c'est l'"housekeeper". Le nettoyage quoi !
Ce que l'on n'imaginait pas… dans sa bouche !
C'est ici que les terminaisons nerveuses sont les plus nombreuses. Le moindre intrus devient gênant et une petite plaie se transforme en torture.
La bouche compte 4 papilles : 2 à l'intérieur des joues et 2 sous la langue. Par ces 4 trous est sécrétée chaque jour entre 0,7 et 1 litre de salive, quand la situation s'y prête (lors des repas).
Notre salive contient une substance antalgique bien plus puissante que la morphine : l'opiorphine. Lorsque vous êtes malades, n'avez-vous pas remarqué qu'après les repas les maux de gorge sont atténués ? C'est grâce à elle ! D'ailleurs elle dispose de propriétés anti-dépressives : notre tendance à manger pour faire passer une frustration ou une angoisse provient généralement de là !
Ce que l'on n'imaginait pas sur la relation intestin-cerveau.
Notre intestin est notre second cerveau ! Il a autant, voire même plus, de neurones que notre cerveau ! Bien des maladies psychologiques proviennent en fait d'un dérèglement intestinal ! L'intestin irritable s'exprime par une sensation gênante de pression dans l'abdomen, une tendance aux diarrhées ou à la constipation et mènent à un état dépressif/anxieux.
Un intestin mal en point pourrait assombrir notre humeur. Un intestin bien nourri pourrait booster notre moral !
95% de la sérotonine que nous produisons nous-mêmes (le neurotransmetteur qui rend "heureux") sont fabriqués dans l'intestin ! Toutes les personnes qui souffrent d'états négatifs devraient garder à l'esprit qu'un ventre mal nourri et mal en point peut aussi être à l'origine d'humeurs noires.
Ce que l'on n'imaginait pas sur les antibiotiques.
Les antibiotiques ont 3 principes de fonctionnement. Ils transforment les bactéries en passoires, les les empoisonnent et ils les rendent stériles. Les virus n'entent pas dans les compétences de ces médicaments (et oui, les antibiotiques ce n'est pas automatique). Chaque année en Europe des milliers de personnes meurent à cause des bactéries devenues si résistantes qu'aucun médoc ne peut les combattre.
Ce que l'on n'imaginait pas sur les probiotiques.
Parfois nos communautés bactériennes sont mal en point (à cause d'un traitement antibiotique, d'une mauvaise alimentation, d'une maladie, du stress). Les probiotiques aident à rétablir la flore intestinale. Il faut les prendre régulièrement pendant 4 semaines. Dès que vous ne les prenez plus au quotidiens, ils disparaissent de nos intestins. Mais bon en prendre souvent cela revient couteux pour le porte-monnaie !
Ce que l'on n'imaginait pas sur les prébiotiques
La nourriture prébiotique favorise la croissance des bonnes bactéries. Plus nombreuses, elles auront le pouvoir sur les mauvaises bactéries. Ce sont les fibres alimentaires qui contribuent à nourrir nos bactéries dans le gros intestins. L'alimentation occidentale manque cruellement de fibres : il faudrait en consommer 30 grammes par jour (artichauts, asperges, endives, bananes, topinambour, ail, oignon, panais, salsifis, blé complet, avoine, poireau).
Les produits pauvres en fibres : pâtes, pain, pizzas…
Je continuerai cet article dans un second épisode la semaine prochaine ! C'est tout pour le moment 😉