CamilleG

Les dessous d’Instagram, du blog and co

La semaine dernière, lorsque je m’attelais au cas de la valise, je me suis retrouvée confrontée au pouvoir de la superficialité. Pour quinze jours de vacances, en France qui plus est, je peinais à fermer deux valises (et pas du type cabine). Mon Dieu, je suis bien loin du concept minimaliste. Ce n’est pas deux paires de chaussures qu’il me faut mais au moins cinq ! Qui ose partir hors de chez soi pendant autant de temps avec seulement trois t-shirts, deux shorts, une robe et un jean ? Sérieusement comment font-ils ? Et j’ai poussé plus loin ma réflexion, grande philosophe que je suis à mes heures perdues. Mais ces personnes ne traînent pas autant que moi sur les réseaux sociaux ! La voilà la réponse ! Non parce qu’en vrai avoir un blog, un compte Instagram et tout le reste, croyez-le ou non, ce n’est pas forcément toujours synonyme de gros kiff… La vérité, vous la voulez ?

La voilà… en image AHAH. Comment saouler votre entourage ? Ouvrez un blog et un compte Instagram !

La mode, ah la la la, la mode… Le piège !

J’ai regardé mon mec qui terminait sa valise, tranquille en moins de quinze minutes sans transpirer, et je lui ai demandé :
« Mais comment tu fais ?! Tu ne comptes pas en faire une seconde ? »

Il s’est marré, a posé son regard amusé sur le mien et a rétorqué une phrase qui raisonne encore en moi :
« Ton problème c’est que tu ne fais pas ta valise pour toi mais pour les autres. »

J’ai soupiré et je n’ai pas relevé sa réflexion. Par autres, il entendait très certainement mes réseaux sociaux. Et il n’avait pas tort. A chaque pièce sortie du dressing je me faisais cette réflexion « mais ça je l’ai déjà shooté, je ne vais pas le remettre tout de suite sinon on va croire que je me fringue toujours pareil ».

Sans m’en rendre vraiment compte, au fil des mois, les réseaux sociaux, et plus particulièrement Instagram, se sont mis à me dicter mes goûts. Enfin pas tous non plus (les mini-hauts, sérieusement ?), mais une bonne partie. Vous voyez les tennis blanches à plateforme, le pantalons rayés en lin, les lunettes yeux de chat, la combinaison en jean, les robes longues à fleurs… A force de les apercevoir chez vous, chez les autres, et chez quasiment tous les passants à Paris, je me suis (re)mise à ce qui ne m’amuse plus depuis que je suis devenue propriétaire immobilière : le shopping. Bien entendu sans tomber dans l’hyperconsommation.

Je ne prends aucun plaisir à payer des fringues hors de prix ou à acheter chaque pièce instagramable que je croise sur les personnalités d’Internet. Mon mec pense que je suis une barre de fer et que je terminerai la plus riche du cimetière mais je trouve sincèrement que le poste vestimentaire ne mérite pas mes économies. Et je me moque de ne pas porter cet ensemble jaune et blanc à grosses rayures, ou cette combinaison short noire transparente dentelée qui dans 3 mois me gonfleront. Cela ne me rendra pas plus heureuse que je ne le suis déjà.

Mais le pire dans l’histoire (ou le plus comique) c’est que finalement plus vous êtes dévêtue et plus vous aurez des likes comme je le démontrais dans cet article. Alors à quoi bon se fringuer ?!

Tout cela pour dire que les thématiques modes sont agréables à regarder mais derrière se cache un boulot monstre et une sacrée prise de tête que l’on n’imagine pas forcément. Parce que oui pour engager des commentaires et des likes, il faut toujours se surpasser et croyez-moi il faut shooter au moins 50 photos dans 3 lieux différents pour en trouver une de correcte.

Salut je me prends pour un(e) mannequin

Trouver son look, ses accessoires et tout le tralala c’est presque finalement la partie la plus facile. Ah non… J’oubliais l’élément clé du cliché : le spot photo. Parce que poser dans sa cage d’escalier ou dans son ascenseur n’a jamais laissé personne rêveur, il va falloir mettre les bouchées doubles pour dénicher des décors originaux. Et comme si cela ne suffisait pas, il va falloir avoir confiance en soi pour prendre la pose dans des lieux publics, aux yeux de tous. Mon dieu le sketch. Les gens te fixent, haussent les sourcils et certains vont même jusqu’à balancer des commentaires odieux. A croire que c’est impossible de laisser les gens « bosser » tranquillement.  Personnellement, j’ai arrêté les endroits fréquentés pour éviter de coller une droite (ça va je plaisanteeeeee). #ProblèmeDeRicheMieuxVautEnRire

Alors en 2018 le lieu français à la mode, je vous le donne en mille, c’est le parc Disney ! J’y suis d’ailleurs allée récemment durant cet été et je peux vous garantir que les shootings photo ça y allait. Pour celles et ceux qui sont intéressés pour tester les attractions (qui ne sont pas qu’une simple option hein), j’ai un bon plan et ça se passe sur le site Internet www.voyage-prive.com : vous y trouverez des hébergements à Disneyland à petits prix et des billets à tarifs réduits. Pratique si vous voulez visiter les deux parcs le temps d’un week-end (ça peut faire une super idée de cadeau soit dit en passant).

Le cas des voyages

L’autre jour je lisais la légende photo d’une nana « ici à Los Angeles c’est trop génial je fais 50 photos par jour tellement tout est Instagramable ». Voilà. Tout est dit. Elle part à l’autre bout du monde pour te parler de ses spots photos. La culture ? La nourriture ? Les gens ? La vie locale ? Les cadeaux souvenirs ? Tu n’apprendras rien. Tu ne verras qu’elle sur des murs de graffitis. Fantastique.

Je me moque un petit peu, pardonnez ma plume cynique. Après tout je prends également la pose devant des sites que je trouve magnifique lorsque je suis en déplacement.

L’année dernière je suis tombée sur cet article et d’autres, que vous avez sûrement lu, au sujet des voyages presse organisés pour les « influenceurs ». Ces derniers étaient amenés dans des endroits plus spectaculaires les uns que les autres pour… y rester dix minutes et faire leur selfie et salut on repart. L’horreur. Ils n’arrivaient même pas à profiter du voyage ! Comment retranscrire des émotions et des ressentis dans de telles circonstances ? La course aux photos, c’est ça voyager ?

Avec cette lubie de (se) prendre en photo, on n’en oublie parfois l’essentiel, et moi la première : vivre l’instant présent. Je vous laisse méditer sur cette base de la méditation (et du yoga aussi).

Ecrire jusqu’au bout de la nuit

« Chérie on sort ? »
« Nannnnnnnnnnnnnnn faut que je termine 3 articles là. »
« Y’en a que pour ton blog. »
« Mais euhhhhhhhhh. »

Alors j’aurais pu m’en tenir au stade photos sur les réseaux sociaux mais non ! Ce blog existe depuis 2009, bien avant le reste. Instagram sert de complémentarité et je ne mise pas tous mes jetons sur cette application. Si je ne bossais pas j’aurais le temps la journée de poser ma prose. Mais cela aurait été trop simple. Alors le week-end ou après le boulot, je prends le temps de rédiger mes articles. Mais écrire, pour moi, est une réelle source de bonheur, pas une punition. Au fil du temps c’est même devenu une nécessité. Si je ne le faisais pas, je me sentirais presque inutile !

Cependant je le reconnais, avoir une nana blogueuse peut parfois être pesant. Il faut trouver un équilibre. Il est clair que depuis que je vis à 2, j’écris un peu moins. Je ne publie que 2 à 3 articles par semaine (c’était ça ou je finissais vieille fille ahah).

Et oui, gérer un blog prend clairement du temps : les articles, les commentaires, les emails des lecteurs… Cela serait inconcevable de ne pas prendre le temps de répondre à celles et ceux qui nous écrivent ! Et j’adore vous lire, merci pour vos mots !

La question des partenariats

Ce sujet suscite à la fois beaucoup de jalousie, de compétitivité et de joie. Dans mon cas, lorsque je teste des produits ou des services et qu’ils ne tiennent pas leurs promesses : je n’en parle pas. Je ne suis pas contre les partenariats, tant que cela reste honnête et dans la ligne éditoriale. Mais quelques points me chiffonnent. J’ai appris par des amis que des chirurgiens esthétiques proposaient des codes promos et j’en passe à certains influenceurs en échange de piquouse de Botox. Sérieusement ? Déjà que je trouve honteux que ces médecins traînent sur les réseaux sociaux avec leurs photos « avant-après » et pire, qu’ils racolent par messages privés mineures comme majeures (cela est arrivé à 2 collègues et moi)… Je trouve que les échanges avec les marques doivent rester sains et intelligents. Il faut arrêter de prendre les individus pour des imbéciles, vous ne croyez pas ?

Une superficialité contrôlée et presque assumée

La vraie question que je me pose et que je vous pose également est pourquoi avons-nous besoin d’exposer nos vies ?

Pourquoi ? Tout simplement pour être à la mode, pour se sentir dans l’air du temps et surtout pour respecter un code implicitement créé sur les réseaux sociaux. Si tu ne portes pas cela, si tu ne vas pas là, si tu ne testes pas ça… C’est que tu as loupé ta vie. Sérieusement ? Sur le coup en regardant l’univers des autres j’ai cette sensation puis je me ressaisis comme ce soir lorsque je regarde ma valise, et je reviens à la réalité. Aujourd’hui, je n’ai pas d’enfant, je suis dans mes plus belles années où j’arrive encore à contrôler mon poids et à me vêtir comme j’en ai envie. Mais demain ? Aurais-je le temps pour toutes ces superficialités ? Continuerais-je à saouler mon mec pour qu’il joue au Directeur artistique en m’assurant que ma pose est géniale sur le cliché qu’il prend ? Je ne crois pas.

Mais le plus important dans l’histoire, c’est de prendre plaisir dans ce nous faisons. Comme je l’ai déjà écrit quelque part, ce blog c’est mon petit bébé, il grandit, il me suit partout et il évolue. Il devient lui aussi un adulte…

PS : finalement j’ai réussi à fermer ma seconde valiser, j’ai ajouté un sac pour la désengorger ; )