Je ne sais pas vous, mais je commençais sérieusement à m’emmêler les pinceaux avec toutes ces histoires de masques. Les mecs d’en haut te sortent que ça ne sert à rien (parce qu’ils n’ont pas de stock CQFD et qu’ils se font chourer leurs commandes par les ricains, les allemands et j’en passe) puis ils commencent finalement à revenir sur leurs grands discours pour avouer à demi-mot que cela serait utile. Oh quelle surprise ! Je ne m’y attendais absolument pas, pas vous ?
Qu’est-ce que cela signifie ?
Que j’avais tort de me moquer de mon formidable petit ami qui avait acheté un paquet de trente masques FF2P et masques chirurgicaux en février dernier. Mais pas que !
Cela signifie aussi que le port généralisé du masque pourrait être d’actualité dans les prochaines semaines. Mais pour l’heure, les masques homologués doivent rester réservés aux soignants et aux malades. Les Français sont invités à s’en fabriquer des versions en tissu, qu’ils disent.
Plusieurs problèmes :
– je n’ai pas envie de bousiller un tee-shirt ou une culotte tout ça parce que le gouvernement n’a pas de stock correct.
– je n’ai pas de tissu en coton qui traîne dans l’appart.
– je couds comme je cuisine, mieux vaut donc éviter.
– si c’est pour me retrouver avec un torchon de cuisine à carreaux sur la tronche, franchement ?
– je n’ai pas que ça à faire, en vrai si mais je n’ai pas le matériel nécessaire.
Soyons rassurés, le ministre de la Santé a fait savoir que la France avait passé commande de 1,6 milliard d’unités. J’ai lu quelques heures plus tard que le plus gros arrivait courant juin. J’ai d’abord cru à titre du Gorafi, mais non. Qu’est-ce qu’on se marre !
Ah mais vous ferez moins les malins quand on risquera de se payer une amende dans la cas où l’on porterait pas un masque en public ! Bam 200 balles dans ta face. Ceux qui portent leur slip sur la tête vont bien rigoler en voyant la scène de verbalisation.
J’ai écrit cet article pour y compiler toutes les informations que j’aurais voulu lire dans un seul et même article, et non dans 50 pour m’y retrouver !
Le B.A.-BA J'ouvre une parenthèse pour rappeler les 3 modes de transmissions des virus respiratoires. – Par les gouttelettes émises lors de la toux ou de l'éternuement. Il s'agit du mode d’action principal. – Par la voie aérienne. – Par les surfaces contaminées. "La transmission du Sars-CoV-2 par aérosol est plausible", selon des chercheurs des Centres de contrôles et de prévention des maladies (CDC), de l'université de Californie à Los Angeles et de Princeton. Leur étude publiée mi-mars dans la prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine (en anglais) suggère que le coronavirus peut survivre pendant trois heures sous la forme de minuscules particules, d'une taille inférieure à 5 micromètres, suspendues dans l'air. La transmission par voie aérienne fournirait une explication longtemps recherchée à la haute contagiosité apparente du virus responsable de la pandémie, également transmis par des patients sans symptômes. La seule certitude actuelle, c'est que le coronavirus se transmet principalement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par un malade, lorsqu'il tousse ou éternue. C'est pourquoi les autorités sanitaires conseillent de maintenir une distance d'au moins un mètre entre les personnes. La contamination est également possible lorsque les postillons du malade contaminent des surfaces. D'où la nécessité de se laver les mains régulièrement et d'éviter de se toucher le visage.
Revenons-en aux masques existants en France et aux différences qu’ils présentent
Le masque anti-projections (autrement dit de type « chirurgical »)
Pour qui ? Pour le patient contagieux, dès les premiers symptômes, dans le but de prévenir la contamination de son entourage et de son environnement.
Pour quoi ? Pour éviter lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles :
– par voie de gouttelettes (transmission par des gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures) ;
– ou par voie aérienne (transmission aéroportée par de fines particules de moins de 5 microns).
Comment on l’utilise ? Il se garde maximum 3 heures. Il faut le jeter dès qu’il est mouillé ou souillé, dans une poubelle si possible équipée d’un couvercle et munie d’un sac plastique. L’élimination se fait par la filière des ordures ménagères. Un double emballage est recommandé pour préserver le contenu du premier sac en cas de déchirure du sac extérieur, lors de la collecte.
Et ne pas oublier ensuite de se laver les mains à l’eau et au savon ou se les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique.
Pour poser les masques, lavez-vous bien les mains, placez le masque sur le visage, le bord rigide vers le haut et attachez-le ou passez les élastiques sur les oreilles. Pincez la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez et abaissez le bas du masque sur le menton. Une fois ajusté, ne plus toucher le masque avec les mains.
Comment on se le procure ? Les masques anti-projections sont livrés aux pharmacies d’officine à partir du stock d’Etat via les grossistes répartiteurs. Ils sont délivrés gratuitement aux patients, sur prescription médicale.
Bémol : non adaptés a priori pour les virus aérosols (vie voie aérienne).
Le masque de protection respiratoire individuelle (de type FFP2 mais pas que)
Il en existe 3 types : « coquille », « becs de canard », et « masque à plis ».
Pour qui ? Pour les personnels de soins lors des phases de transmission
interhumaine et pandémique et pour les personnes à risque majeur d’exposition (proximité de moins d’un mètre d’une personne malade), tels que les professionnels de santé au contact des malades.
Pour quoi ? Pour protéger le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Il le protège a fortiori aussi contre le risque de transmission par gouttelettes. Il est composé d’une pièce faciale (demi-masque ou masque complet) et d’un dispositif de filtration.
Comment on l’utilise ? Sa durée de protection varie entre trois et huit heures, mais il est difficilement supporté au delà de quelques heures. Une fois mis en place, le masque ne doit plus être touché. Une fois enlevé, il ne doit pas être réutilisé. Il doit être changé immédiatement en dehors de la présence du patient, chaque fois qu’il est souillé, mouillé, ou mal positionné sur le visage.
Comment on se le procure ? Tu rêves, du moins pour l’instant.
Bémol : dépend de la bonne l’adhérence au visage des bords du masque pour bien fonctionner (lol).
Je ne veux pas vous alarmer mais des professionnels du corps médical tiennent ce discours : l’hygiène des mains apparaît plus efficace que le masque… Les masques n'ont aucun sens si on ne se lave pas les mains puisqu'on touche des surfaces contaminée.
Les fameux masques en tissus (dans ton vieux slip)
Certains affirment que les masques fait-maison ne sont absolument pas efficaces, « faussement rassurants » et qu’ils ne protègent ni celui qui le porte ni son entourage. La Société française d’hygiène hospitalière confirme, dans un avis du 14 mars, qu’il faut « éviter d’utiliser d’autres types d’écrans à la place des masques chirurgicaux (masques en tissu, masques en papier, chiffons noués derrière la tête type bandana) du fait de données scientifiques concernant leur efficacité (étanchéité) très rares ».
Pour découvrir un tuto de masque selon l’Afnor, c’est par ICI. L’AFNOR (Association Française de Normalisation) vient de mettre en ligne un guide d’exigences pour la fabrication de masque barrière. Le bon masque (qui permettra de respirer et qui évitera les projections), c’est un masque à plis de deux couches de tissu 100% coton tissé très serré sans filtre !
ATTENTION. Ces masques ne sont pas dédiés au personnel qui travaille dans les situations à risque. « Nous ne nous substituons pas aux masques FFP2 ou chirurgicaux pour les soins. Les masques en tissu sont dédiés à ceux qui circulent dans les couloirs ou se rencontrent en réunion, par exemple. Nous avons mis en place ces masques en tissu car nous sentions que les gens avaient besoin de se rassurer avec un masque fonctionnel, lavable, et réutilisable. L’objectif est de permettre aux gens de l’établissement de se protéger et de retrouver une sérénité ».
D’autres estiment que porter un masque artisanal est mieux que rien. Pour trancher, Olivier Véran, ministre de la Santé a « demandé aux autorités compétentes de nous rendre des avis sur la question« . On attend donc.
Quid des écharpes et des bandanas qu’on enroule autour de son visage ?
On se croit protégé alors que non : ils filtrent certes les grosses poussières et le pollen par exemple, mais pas les virus qui sont des micro-organismes microscopiques (leur taille varie de 0.02 µm à 0.3 µm). Ils ne protègent donc pas du Covid-19.
Je suis dégoûtée que les masques en tissu ne soient pas réellement préconisés, j’en avais repéré des tellement chouettes sur Internet. Je vous montre ?
Voilà, j’espère avoir pu vous éclairer sur toutes ces histoires de masque. N’hésitez pas à réagir dans les commentaires. En attendant, prenez soin de vous.
Sources de cet article : https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/medias/JNI/JNI14/2014-JNI-SF2H-CARRAT-eb-.pdf https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_Masques.pdf https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/31957-Coronavirus-porter-masque https://www.20minutes.fr/sante/2733327-20200305-efficacite-duree-vie-requisition-cinq-questions-masques-utilises-proteger-coronavirus https://www.doctissimo.fr/sante/epidemie/coronavirus/coronavirus-masques-tissu-efficace https://latelierdesgourdes.fr/tuto-masque-afnor/