Taille 42 : no comment, en fait avant j’étais pas si grosse que je ne le pensais
Taille 40 : bordel je suis fat, c’est la fin du monde
Taille 38 : ouais bah y’a 2 ans je faisais 36
Taille 36 : je connais des filles qui font 34 alors moi aussi je peux y arriver !
Taille 34 : j’aimerais bien avoir des fesses
Conclusion : une fille n’est de toute façon jamais contente de ce qu’elle a et de ce qu’elle voit. J’aurais également pu décrire la prise de tête des gonzesses avec leurs cheveux : quand ils sont bouclés elles les veulent lisses, et vice-versa…
Je ne me rappelle pas avoir rencontré une nana enthousiasmée par son physique. Ah si… Une fois que ses clichés sont assez retouchés, passés sous 52 filtres Instagram et prêts à être postés sur les réseaux sociaux : c’est son grand moment de kiff. Comment devenir une bombe, perdre 5 kilos et masquer ses imperfections en 3 clics. On est bien loin de l’IRL.
Une anecdote marrante (ou pas) : lors d'un défilé au Maroc, mes anciennes copines mannequins avaient toutes (oui j'ai bien dit TOUTES) avoué qu'elles avaient perdu confiance et qu'elles se trouvaient moins jolies depuis qu'elles bossaient dans la mode. La cause ? Dans ces milieux vous êtes sans arrêt dévalorisée et traitée comme du bétail.
Tout cela pour dire qu'une bombasse ne se trouvera pas à la hauteur de ce qu'elle est.
La base est là, mais ça été retravaillé.
Et c’est le moment où je repense à quand je poste une photo où on voit ma tête sur Instagram et que mon collègue me balance « bah dis donc on est loin de la réalité » ou un truc du genre. Cela me fait sourire. Et oui, la photogénie + les effets de luminosité antiride ont de beaux jours devant eux. Plus efficaces qu’une crème fond de teint hydratante et bien moins onéreuses.
Seulement à trop « jouer le jeu » des fausses bombasses, nous voilà fort dépourvues dès lors qu’il faut sortir de chez soi et affronter le regard des autres, ces gens en chair et en os. Parce que les followers, ce n’est pas ça la vie. Résultats, bien souvent, on se dévalorise. Comme si notre image de marque ne dépendait que du nombre de pouces levés et de cœurs récoltés.
Qui avoue avoir zéro complexe ? Sincèrement, qui ?
Les articles au sujet de l’acceptation de SON corps fleurissent sur des centaines de blogs. « Acceptez-vous comme vous êtes, vous êtes toutes belles ». (non là je t’arrête, tu ne peux pas écrire cela tant que tu n’as pas rencontré ma voisine du 1er). Les rédactrices vous feront presque croire qu’elles assument leur body à 150% et qu’elles ne portent aucune attention aux regards extérieurs. Tout corps mérite d’être traité également. Bla bla.
Franchement ? Mythos.
A moins de vivre sur un rocher, isolée sur une ile lointaine dans un océan caché, je ne vois pas comment on pourrait éviter et passer à côté de la pression santé healthy à fond / sport 15 fois par semaine / zéro cellulite.
Je me demande si ces articles ne leur servent pas à tenter de se déculpabiliser car elles ne s’acceptent finalement pas ? En engueulant la toile entière, les marques, les stylistes (and co) de ne pas prôner une « égalité physique entre les tailles 36 et 48 », ne sont-elles pas en train d’essayer de masquer leur colère car elles ne sentent pas si bien que ça dans leur corps ?
La solution miracle pour ne pas baver sur le corps de la concurrence ? Aucune. La tolérance n’existant pas en ce bas monde, les idéaux 90-60-90 continueront de faire rage. Alors accrochez-vous.