Derrière anti-kidfriendly, se cachent aussi des professionnels de la santé qui ne cherchent pas à se former (par exemple au sujet de l’allaitement et qui sortent des âneries à tout va aux jeunes parents, ou encore sur le sommeil, pire que les coaches en la matière, ils ont des idées reçues et prônent leur expérience personnelle comme étant la normalité). L’allaitement c’est à la demande, ET non ça ne donne pas de carries (?????? mais d’où sort encore ce délire), et le cododo n’est pas un fin en soi. Laisser pleurer un enfant en détresse dans son lit, non ce n’est pas sain. Sérieusement, j’en ai raz le bol d’entendre et de lire tout ce bordel alors que des études scientifiques expliquent l’inverse. Et qu’on vienne pas me sortir GOLDMAN !!!
Mais le pire, c’est que certaines autrices (oui souvent des femmes en plus, des mères de famille même), qui te disent qu’elles ont travaillé dans la science, sortent des livres bourrés de conneries, anti-allaitement et anti-prendre soin de son enfant. A l’une d’entre elles, j’ai fait la réflexion que s’occuper de son enfant était normale, et que les lecteurs qui cherchent à se déculpabiliser de se plaindre H24 de leurs mioches ont un réel souci ; elle m’a répondu ceci :
Cette femme détient un compte Instagram où elle explique comment faire pour ignorer les besoins de son enfant. Et elle en écrit même des livres ! Typiquement français !
Bref, j’en reviens à mon article !
Ces dernières années, une étrange faune a émergé sur les réseaux sociaux : les adeptes du mouvement anti-kidfriendly. Vous les avez sûrement croisés dans les méandres des commentaires enragés, pestant contre ces petits êtres bruyants, baveux et inadaptés à leur mode de vie si raffiné. Eux, ils ont des enfants (oui, incroyable mais vrai), mais considèrent qu’un enfant doit s’adapter au monde sans qu’eux-mêmes fassent le moindre effort pour s’en occuper. Pire encore, si vous prenez soin de votre enfant, ils trouvent cela étrange, voire déplacé !
L’enfant, ce parasite social
Selon nos amis anti-kidfriendly, l’enfant est une créature particulièrement mal élevée qui perturbe leur précieuse quiétude. Un petit être sans valeur ajoutée qui ose respirer un peu trop fort dans un restaurant branché ou, pire, occuper une place dans un avion. Car oui, tout le monde sait que l’existence même des enfants est un complot visant à déranger leur brunch dominical sans gluten.
Leur devise ? « C’est à l’enfant de s’adapter au monde, pas au monde de s’adapter à l’enfant ! » Vous avez bien entendu. Si votre bambin de deux ans ose pleurer après trois heures de vol sans bouger, c’est une insulte personnelle envers ces grands esprits qui, visiblement, n’ont jamais été bébés eux-mêmes.
Une solution : le poisson rouge
Heureusement, une alternative existe pour ces braves anti-kidfriendly : adopter un poisson rouge. Non seulement cet animal ne fait pas de bruit, mais en plus, il ne demande ni éducation, ni patience, ni aménagements. Il nage en rond dans un aquarium (et pas rond !!!), ce qui correspond parfaitement à la vision du monde limitée de ces militants du « no kids allowed ».
Imaginez-les, confortablement installés sur leur canapé minimaliste, admirant leur poisson silencieux, un verre de vin bio à la main. Aucun cri, aucune demande d’attention, juste un être aquatique paisible qui ne viendra jamais réclamer un câlin au mauvais moment. Le rêve.
Le manuel de survie anti-kidfriendly
Afin d’aider ces pauvres âmes perdues à survivre dans une société où, hélas, les enfants existent toujours, voici quelques règles de base à respecter :
- Ne jamais fréquenter un lieu public où des enfants pourraient être présents. Privilégiez les bars à cocktails obscurs ou les retraites spirituelles en forêt.
- Dénoncer toute présence infantile comme une agression personnelle. Un enfant qui pleure dans un train ? Directement un post Instagram accompagné d’un hashtag type #ExorcisezCeDémon.
- Faire des discours enflammés sur la parentalité… sans avoir d’enfant. L’éducation, c’est comme la médecine : il suffit de donner son avis sur Internet pour être expert.
- Idolâtrer les sociétés qui « éduquent correctement » les enfants. Légende urbaine : « Au Japon, les enfants ne pleurent pas en public ! » Bien sûr, comme les licornes existent et que les influenceurs disent toujours la vérité.
Et si on essayait… la tolérance ?
Derrière cette grande croisade anti-enfant se cache peut-être une crainte inavouée : celle de perdre une part de liberté, d’être confronté à une responsabilité qui fait peur. Ce n’est pas grave, tout le monde n’est pas obligé de devenir parent. Mais de là à vouloir gommer les enfants de l’espace public, il y a un pas… un grand pas, que nos militants anti-kidfriendly franchissent allègrement, smartphone à la main, prêts à dégainer un tweet assassin au moindre babillement.
Et si, au lieu de partir en guerre contre les enfants, on essayait simplement de les voir comme ce qu’ils sont : des êtres humains en devenir, qui crient parfois, qui courent souvent, mais qui méritent autant que n’importe qui d’exister dans notre société ? Oui, même dans un café, même dans un avion, et même – tenez-vous bien – dans un restaurant chic.
En attendant, chers anti-kidfriendly, un petit tour à l’animalerie du coin vous ferait peut-être du bien. Un joli bocal, un peu de nourriture, et voilà votre vie débarrassée du fléau infantile. Quant aux vrais humains, eux, ils continueront à grandir, rire, apprendre… et, désolé de vous l’annoncer, faire un peu de bruit. Mais après tout, c’est ça, la vie.