CamilleG

Salut, je teste l’hospitalisation surprise

J’avais évoqué en 2014 dans un article l’épisode de la cystite mutante. Je me suis aperçue que pas mal de lectrices subissaient ces déconvenues. Les infections urinaires je pourrai en écrire un mini roman. Dame cystite s’est emparée de ma vessie. Limite ça aurait été cool qu’elle s’en tienne à cette parcelle de terrain de jeu mais il faut croire que c’est une sacrée gourmande…

Je vous raconte ma story ? Sortez pas les mouchoirs, y’a pire (genre Miley Cyrus qui fait des clips…)
Fin décembre 2015, 14 mois après avoir été traitée pendant 6 mois à coup d’antibiotiques, je recommençais à me coltiner des symptômes d’infection urinaire. Je fis donc immédiatement le test microbien qui indiqua aucune présence d’intrus. OKAY. C’était peut-être juste passager alors. Le 13 janvier dernier alors que je m’envolais pour la Thaïlande (d’ailleurs je suis toujours en train de trier mes photos mais les articles arrivent prochainement), est apparue ce que je pensais être une cystite. Je me suis donc retrouvée au Centre médical de Roissy 2 heure avant de prendre mon vol pour récupérer des antibiotiques suffisamment forts et éliminer rapidement la squatteuse.

10 jours de traitement plus tard tout semblait parfaitement rentrer dans l’ordre. Du moins c’est ce que je croyais. Mi-mars les mêmes symptômes refirent surface. Je refis alors un test microbien et là paf cette fois-ci j’avais bel et bien la trace d’une infection urinaire. La cystite de janvier avait été finalement résistante au traitement de cheval donné pour partir en Asie. GENIAL. Quelques jours après ce test les douleurs sont devenues plus fortes qu’habituellement. J’ai mal aux reins quand je marche. J’ai de la fièvre, plus que si j’avais la grippe même.

Je prends donc rendez-vous chez mon cher (au sens propre comme au sens figuré) urologue avenue Montaigne à Paris (cabinet niché et coincé entre Chanel, et Céline). Ce fichu week-end de Pâques à reporter ce rdv tant attendu. La souffrance augmente. Je ne dors plus d’ailleurs. Les doliprane ne font pas effet. Au taff je grelotte et des crises de tremblements apparaissent subitement.

Mon lieu d’AR pour me dégourdir les jambes quand j’arrive à marcher

C’est quoi ce délire ? Mon urologue a immédiatement échographié mes reins. J’étais en pleurs, je n’en pouvais plus, j’avais de plus en plus mal dans le dos, je ne tenais plus de bout, je souffrais trop, je ne comprenais même pas ce qu’il se passait mais j’ai bien compris sa phrase « je vais demander une hospitalisation d’urgence ».

Arrivée en trombe aux urgences de la clinique, j’hurlais (et même sans sonotone on m’aurait entendu) de douleurs, je me suis à moitié évanouie et j’ai été rapidement transportée dans ma « chambre ». Alors me voici depuis déjà 72 heures hospitalisée dans une clinique du 92. A ma droite se tient une perfusion alimentée H 24 pendant 5 jours au minium par des antibiotiques et autres trucs chelou…

Voilà je teste pour vous ce qu’on appelle une Pyélonéphrite aiguë, une infection grave et profonde des reins, dans mon cas. Depuis 3 jours je découvre donc les joies des piqûres de morphine, des sessions prises de sang toutes les heures, des plateaux repas qui coupent l’appétit rien qu’en les regardant, de la lecture du prix effarant de la chambre… Ah et puis surtout je rencontre les joies de l’étage d’urologie… ZERO jeune, zéro ambiance, zéro rien du tout. Une seule young lady, moi quoi. Je vais donc m’armer de patience et croiser les doigts pour que les résultats ne présentent pas de complications parce que franchement j’ai assez donné avec ma cheville

Coucou je suis so fashion en pyjama, et encore tu n’aperçois pas mes chaussons

Sinon l’hospitalisation c’est carrément chouette (surtout si tu as une bonne mutuelle) Le wifi : fonctionne (correctement, à savoir qu’il charge aussi vite qu’un minitel) à l’heure des déjeuners, des siestes et en plein milieu de la nuit. Le reste du temps tu te dis que tu as payé pour rien (oui parce qu’en plus ce n’est pas compris dans les 200 euros du prix de la chambre par jour).

Les infirmiers : bon bah on peut dire qu’ils ne font pas partie du casting de Grey anatomy hein. Mais de toute façon ce que l’on cherche c’est la compétence, pas leur fashion mèche rebelle ou leur croque rose fluo. Mais je me souviendrai du moment où j’ai attendu 1h24 à 17h pour avoir un doliprane alors que je pleurais dans mon lit (oui je pleurs beaucoup mais bon faut dire que ça fait mal).

Le service d’urologie : ah bah si tu kiffes le 3ème, voire le 4ème âge tu vas être servie. Je crois que mon âge n’a même pas fait chuter d’une année la moyenne des patients : 72 ans. A 19h j’entendais retentir le jingle de Questions pour un champion dans les chambres d’à côté (oui les vieux sont riches, ils paient le service télé, moi pas, j’ai déjà opté pour le forfait wifi, on va en rester là merci).

La chambre : quand on me taquine à me surnommer Miss Catastrophe je glousse. Pour moi c’est une sorte de quiproquo, je suis simplement une aventurière cascadeuse dans l’âme en quête de sensations fortes pour les raconter sur mon blog… Mais quand il a fallu que je tombe sur l’unique chambre avec des soucis de tuyauterie affichant une température de 24 degrés alors que j’avais déjà 40 de fièvre, je me suis demandée si ce surnom ne me collait finalement pas comme un gant…

Mon super lit qui se redresse grâce à sa petite télécommande (qui ne casse pas quand elle tombe)

Les plateaux repas : kikou lol j’ai envie de dire. Une grosse blague. Surtout quand tu dis que tu es végétarienne et que malgré cela tu reçois un invité surprise à tous tes menus : le SAUMON. (petite pensée à mes amis qui me ramenaient en cachette du chocolat… bon fallait bien que je prenne des forces non ?).

Les réveils matinaux comme à l’armée en fait : habituée à une être lève-tôt j’ai tout de même cru que c’était une boutade quand chaque matin à 5h57 on venait taper à ma porte pour prendre ma température et ma tension. Tu connais le seul moment de la nuit où tu arrives à t’endormir et paf on te réveille ? Allez bon courage pour te reposer la journée parce que vu l’isolement des fenêtres c’est comme si t’étais allongée sur le trottoir.

Les examens : les prises de sang toutes les heures, les scanners et j’en passe… Bah ouais faut jouer le jeu… C’est un peu comme au casino, tu mises sur une somme et tu dépenses plus que prévu. En gros si t’as pas de mutuelle t’es dans la merde, sauf si t’es riche.

Au top de la diététique (ou pas)

La perfusion : dans le style porte-manteau métallisé on ne pouvait pas inventer plus fun. Du 1er jusqu’au dernier jour de mon séjour hospitalier je me suis trimballée PARTOUT avec le truc dans la main droite. Grands moments : la douche et quand tu dois enfiler le tee-shirt… Ah et au fait ça hyper mal quand ils te plantent le truc dans le bras (même en étant sous morphine), surtout au niveau du coude, tellement pratique quand tu essaies de plier le bras… Et la nuit tu vas découvrir des sensations nouvelles avec ce truc ! Ah j’allais oubliais, quelle horrible vision quand ton sang sort des veines et remonte dans les tuyaux de la perf !!

La morphine : justement parlons-en ! A mon arrivée, tellement je souffrais, j’ai reçu une piqure et mon bras s’est transformé en balle de tennis. Canon ça commence fort ! Au programme : étourdissements, nausées et autres petites surprises. Bon d’accord tu auras moins mal mais franchement la prochaine fois je leur demanderai des galettes de maïs je suis sûre que ça me soulagera autant.

Les visites : MERCI à tous mes amis et à ma famille de passer m’admirer sans maquillage, sans coiffure, dans une position de glandeuse professionnelle et de m’apporter des entorses alimentaires ahah… Merci de venir me faire marrer 🙂 Et mentions spéciale pour MamanG qui joue à la styliste et à la coiffeuse. Bref les hospitalisations dernière minute je vais m’en souvenir longtemps… Et des douleurs également, surtout celles aux reins. Je ne le souhaite à personne (même pas à mes ex, c’est pour dire !). Mais globalement ce n’est pas le calvaire que j’imaginais, peut-être parce que je suis dans une clinique privée, solo dans une room….

Note globale de cette expérience : 7/10 (parce que je m’ennuie et que je ne peux pas me déplacer et que quand même je souffre accessoirement, sinon j’aurais mis 9). Ambiance : 4/10 (j’ai un super infirmier qui me faire rire) Personnel : 8/10 je crois qu’ils avaient de la peine pour la petite jeune que je suis (à qui ils donnent 17 ans) donc ils sont aux petits soins ! Chambre : 8/10 car je suis solo et que mon lit est confortable (et j’ai même un dressing) Food : dois-je vraiment noter ? Emplacement géographique : 8/10, je suis à Neuilly-sur-Seine, OKLM Occupations / animations : hey oh on n’est pas au service pédiatrie, ici tu dors et tu la boucles !

Allez plus que 2 jours (ou 3) à tenir et je sorsssss, libéréeeee, délivréeeee et surtout déperfuséeeeeeee 🙂 oh yeahhhhhhhh