Savez-vous tout sur l’affaire Menendez ? Partie 1

Lundi 18 novembre 2024, sur les coups de midi, j’ai reçu un e-mail de Julian. Ce lecteur me demandait si je comptais écrire un article sur cette affaire dont tout le monde parle en ce moment : celle des frères Menendez. Depuis la sortie de la série documentaire sur Netflix, les médias s’emparent du sujet.

Je n’avais pas vraiment prévu d’en parler, persuadé que tout avait déjà été dit ailleurs. Mais finalement, un récapitulatif de l’histoire et de sa chronologie semble nécessaire, car à force de tout lire et regarder, on finit par s’emmêler les pinceaux. Et en prime, je vous dévoilerai des informations absentes de vos écrans. J’espère que cela vous aidera à y voir plus clair et que ces deux articles sauront vous captiver.

Que l’histoire commence !

À l’été 1989, plus précisément le 20 août, Erik, 19 ans, et Lyle Menendez, 21 ans, ont fait irruption dans la maison familiale de Beverly Hills, armés de fusils de chasse. Ils ont alors ouvert le feu, tuant leurs parents : Kitty Menendez, 47 ans, et José Menendez, 45 ans.

Mais que s’est-il réellement passé pour que ces deux frères en arrivent là ?

18 août 1989

Lyle et Erik Menendez se sont rendus dans plusieurs magasins d’armes à feu du sud de la Californie pour acheter des armes de poing. Cependant, en raison de problèmes liés au permis de conduire californien de Lyle et d’une période d’attente de deux semaines imposée par la législation sur les armes à feu, ils ont décidé d’opter pour des fusils de chasse à la place.

Ils achetèrent alors des fusils de chasse Mossberg calibre 12 ainsi que des boîtes de munitions à grenaille et à chevrotine dans un magasin Big 5 Sporting Goods à San Diego. Pour conclure l’achat, Erik utilisa un permis de conduire volé à Donovan Goodreau, un ami de Lyle.

19 août 1989

La famille Menendez est partie en excursion de pêche au requin à bord d’un bateau affrété, le Motion Picture Marine. Le capitaine du bateau témoigne plus tard qu’il y avait très peu d’interactions entre les parents et leurs fils. Les garçons restent ensemble à l’avant du bateau, loin de leurs parents, même s’ils sont trempés et frigorifiés.

L’avocate d’Erik, Leslie Abramson, déclarera par la suite aux médias que les frères avaient peur de monter à bord, persuadés que leurs parents allaient les tuer.

José Menendez aurait-il réellement envisagé d’éliminer ses fils lors de cette sortie en mer, alors qu’il était entouré du capitaine, de la petite amie de ce dernier et d’un matelot ? Une autre hypothèse suggère que les frères, isolés à l’avant du bateau, étaient en pleine préparation de leur plan macabre. La veille, ils s’étaient rendus à San Diego pour acheter les armes nécessaires au massacre qu’ils devaient commettre le lendemain, un dimanche – jour de congé de la femme de ménage de la famille.

20 août 1989 : meurtres horribles à Beverly Hills

Le dimanche 20 août 1989 au soir, José et Kitty Menendez sont abattus à bout portant alors qu’ils regardaient L’espion qui m’aimait dans la salle de projection de leur luxueux manoir situé au 722 North Elm Drive à Beverly Hills. Ils dégustaient des bols de glace à la vanille et des fraises lorsque leurs fils ont fait irruption, armés de fusils de chasse.

Selon le témoignage d’Erik à son thérapeute, il entra le premier dans la pièce et surprit ses parents. Il tira sur son père. Lyle le suivit et acheva le travail. Erik raconta que son père aurait eu le temps de dire : « Non, non, non. » avant de tenter de se détourner, puis de s’effondrer sous les balles. Leur mère, elle, est touchée et tomba à terre, mais elle respirait encore.

Les frères sont alors sortis chercher d’autres cartouches et rechargèrent leurs armes. Kitty, blessée, gémit et tenta de ramper. Lyle l’acheva.

José et Kitty Menendez sont inhumés au cimetière de Princeton, dans le New Jersey, après une cérémonie commémorative organisée à la Directors Guild of America à Los Angeles le 25 août 1989. Cet événement, retransmis à la télévision, avait été soigneusement orchestré par le célèbre publiciste Warren Cowan, engagé par Live Entertainment – l’entreprise dirigée par José Menendez – afin d’écarter les rumeurs le liant à la mafia et de consolider son image d’homme influent de l’industrie cinématographique.

Une seconde cérémonie se tient quelques jours plus tard à Princeton, où la famille Menendez a longtemps vécu. Lyle et Erik y prennent la parole et livrent des hommages poignants. Lyle lit notamment une lettre de son père, remplie d’amour et de fierté pour son fils.

Après le massacre

Juste après les meurtres, les frères restèrent quelques minutes dans la maison, attendant de voir si la police allait intervenir à cause du bruit des coups de feu. Rien ne se passa.

Ils quittèrent alors les lieux pour se débarrasser de leurs vêtements ensanglantés et enterrèrent les fusils de chasse quelque part le long de Mulholland Drive. De retour sur la scène du crime, ils ramassèrent les douilles des cartouches pour éviter que leurs empreintes ne soient retrouvées.

Dans une tentative de se créer un alibi, ils se sont rendus dans un cinéma pour acheter des billets du film Batman. Mais réalisant que l’horodatage des billets pourrait être vérifié, ils ont abandonné cette idée. À la place, ils se sont rendus au festival « Taste of L.A. » au Santa Monica Civic Auditorium, où ils s’assurèrent d’être vus par des témoins. Cette information sera révélée plus tard lors de l’enquête et du procès.

De retour à la maison, constatant l’absence de policiers, Lyle appela le 911 et hurla à l’opératrice : « Quelqu’un a tué mes parents ! », prétendant qu’il venait de découvrir les corps en rentrant chez lui. On entendait Erik pleurer et crier en arrière-plan.

Lorsque la police arriva, elle trouva les frères en larmes sur la pelouse devant la maison. Lyle relata aux enquêteurs leur emploi du temps de la soirée avec minutie, affirmant qu’ils étaient allés voir Batman de Tim Burton après avoir renoncé à voir Permis de tuer à cause de la file d’attente. Il prétendit ensuite que son père aurait pu être victime d’un règlement de comptes lié à ses affaires, évoquant une possible implication de la mafia.

José Menendez était en effet un cadre haut placé dans une entreprise de divertissement, dont le fondateur avait des liens avec l’industrie de la pornographie.

Une enquête bâclée ?

Plus tard dans la soirée, le sergent Thomas W. Edmonds, vétéran de trente-deux ans du département de police de Beverly Hills, interrogea les frères. Il les trouva si convaincants qu’il ne leur demanda même pas de se soumettre au test permettant de détecter des résidus de poudre sur leurs mains – une procédure pourtant systématique dans les affaires de meurtre par arme à feu.

La police n’a pas demandé aux frères de faire des tests de résidus de poudre, ce qui aurait indiqué s’ils avaient récemment déchargé une arme à feu.

D’après les premières constatations, José Menendez a reçu six balles, dont une fatale à l’arrière de la tête. Kitty en a reçu dix, dont une en plein visage, qui l’a complètement défigurée.

« Elle portait du blanc ce jour-là… et elle était couverte de sang. Il y avait des bouts de cervelle un peu partout. C’était horrible. » se souvient l’enquêtrice Leslie Zoeller.

Avant d’être tuée, Kitty était au sol, essayant de ramper. Lyle est alors retourné à la voiture, où Erik lui a passé des munitions. Il a rechargé son fusil et lui a tiré une balle, le coup mortel, en plein visage.

Les enquêteurs et le personnel médico-légal présents sur la scène du crime l’ont décrite comme « l’une des plus brutales jamais vues ». « J’ai vu beaucoup d’homicides, mais jamais rien d’aussi violent. Du sang, de la chair, des crânes… José ne ressemblait plus à un être humain. C’était indescriptible. », confiera le détective à la retraite Dan Stewart.

Le rapport d’autopsie confirme l’horreur du massacre :

  • José Menendez a subi une décapitation explosive avec éviscération du cerveau et une déformation du visage.

  • La première série de coups de feu a touché Kitty à la poitrine, au bras droit, à la hanche gauche et à la jambe gauche. Le coup fatal, en contact direct avec sa peau, lui a perforé la joue gauche et causé de multiples lacérations du cerveau.

Focus sur José Menendez

José Menendez est né à La Havane, Cuba, en 1944. Il avait deux sœurs, Terry et Marta. Son père, ancien footballeur célèbre, avait racheté un cabinet comptable, tandis que sa mère était une star de la natation. Selon Biography.com, sa mère l’aurait particulièrement choyé, renforçant son complexe de supériorité : « Sa mère l’adorait et soulignait son machisme et son image masculine, à tel point qu’il est devenu un peu tyrannique », a témoigné un voisin.

Après la révolution cubaine de 1959, son père l’encouragea à fuir le régime de Fidel Castro. À 16 ans, il partit vivre aux États-Unis, en Pennsylvanie, chez de la famille éloignée. Grâce à ses talents de nageur et à son apprentissage rapide de l’anglais, il obtint une bourse pour l’Université de Southern Illinois. Toutefois, il abandonna rapidement sa carrière sportive pour se concentrer sur ses études et ses ambitions professionnelles.

C’est là qu’il rencontra Kitty. Malgré les objections de sa famille, ils se marièrent en 1963. Ambitieux et déterminé, José s’installa ensuite à New York, où il obtint un diplôme de comptabilité au Queens College. Il s’imposa rapidement dans le monde des affaires.

En 1968, le couple eut leur premier enfant, Lyle, né le 10 janvier à New York. Kitty quitta alors son poste d’enseignante pour devenir femme au foyer à plein temps, à la demande de José. La famille déménagea dans le New Jersey, où Erik Galen naquit le 27 novembre 1970, à Gloucester Township. Désormais père de famille, José se consacra pleinement à sa carrière : il travailla d’abord chez Coopers & Lybrand avant d’être recruté par leur client Lyon’s Container Service dans l’Illinois, où il devint président de l’entreprise. Son comportement y était perçu comme autoritaire et supérieur envers le personnel : « Je tiens ça de mon père », aurait-il dit un jour, « ils sont là pour me servir. »

Les frères Menendez fréquentèrent l’école privée Princeton Day School, un établissement prestigieux de Princeton accueillant des élèves de la maternelle à la terminale. Pendant ce temps, José Menendez, souvent absent pour le travail, laissait Kitty élever seule leurs enfants dans leur propriété d’un million de dollars.

José Menendez et ses deux fils

En 1979, à 35 ans, José fut promu vice-président exécutif des opérations américaines de Hertz, alors filiale de RCA. Un an plus tard, il rejoignit la division disques de RCA, un des labels les plus influents de l’époque. Il y bâtit une solide réputation en signant des contrats avec des groupes mondialement connus comme Duran Duran et The Eurythmics. À cette époque, il gagnait 500 000 $ par an, selon le Times.

En 1986, General Electric racheta RCA, mais José Menendez ne fut pas retenu pour un poste de haut niveau.

1986 : Bye bye New Jersey

Lorsque José Menendez fut élu Directeur Général de Live Entertainment, une société de distribution vidéo en partie détenue par Carolco Pictures, une société de production cinématographique, la famille s’installa à Calabasas, une banlieue de la classe moyenne supérieure située au nord-ouest de la vallée de San Fernando.

Calabasas est aujourd’hui connue comme l’une des villes les plus riches des États-Unis, ayant remplacé Beverly Hills comme lieu de résidence privilégié des grandes stars américaines en 2020. Cependant, à l’époque, la plupart de ses habitants appartenaient à la classe moyenne. Environ 70 % de la population vivait dans des appartements à Las Virgenes, tandis que 20 % appartenaient à la classe moyenne supérieure et résidaient dans des maisons ordinaires. Seuls les 10 % restants étaient très riches et vivaient dans des communautés fermées.

Selon le Times, José Menendez dépensa 950 000 $ pour une maison de cinq chambres. Il contribua également au redressement d’International Video Entertainment, un distributeur de vidéos appartenant à Carolco Pictures, la société de production derrière la franchise Rambo de Sylvester Stallone.

Cependant, il était profondément méprisé par la plupart de ses employés. Un de ses anciens collègues confia à un journaliste américain qu’à l’époque du meurtre, il se murmurait chez Live Entertainment que plusieurs cadres auraient pu avoir des raisons de vouloir l’éliminer. José Menendez adorait humilier ses subordonnés en réunion, devant leurs collègues. Il prenait plaisir à licencier des employés et menaçait de supprimer les primes de Noël à quelques jours des fêtes. Ironiquement, la prime qu’il devait toucher l’année où il fut assassiné par ses fils s’élevait à 850 000 dollars.

Son credo pour réussir ? « Tricher, voler, mentir, mais gagner. »

Professionnellement, il affichait une réussite éclatante, mais sur le plan personnel, son approche était bien plus contestable. Erik, prometteur en tant que jeune joueur de tennis, subissait une pression implacable de la part de son père. L’un de ses entraîneurs déclara : « Erik manquait de confiance en lui, car rien de ce qu’il faisait n’était jamais assez bien. » Son frère Lyle confia plus tard : « Mon père était perfectionniste à l’excès. C’était parfois difficile pour Erik et moi. Cela nous pesait beaucoup. »

Perry Berman, d’abord entraîneur de tennis d’Erik avant de devenir un ami proche de la famille, témoigna lors du procès des frères Menendez. Selon lui, José Menendez était un homme autoritaire, tandis que Kitty, leur mère, le laissait agir à sa guise avec leurs fils. Il décrivit un père cherchant à contrôler tous les aspects de la vie de ses enfants : « l’école, la vie sociale, les filles qu’ils fréquentaient. »

Berman rencontra les frères Menendez cinq ans auparavant, dans le New Jersey, lorsqu’il fut engagé pour entraîner Erik au tennis. Il fit rapidement la connaissance de toute la famille. Quelques années plus tard, lorsque les Menendez déménagèrent en Californie, Perry Berman les suivit et continua à les voir régulièrement.

Le déracinement et le déménagement furent difficiles pour Kitty Menendez. Elle aimait sa vie et sa maison à Princeton, et ses amis confièrent au Times que, si elle avait eu son mot à dire, la famille ne serait jamais partie du New Jersey.

1987 : Lyle Menendez admis à Princeton

Après avoir terminé ses études secondaires, Lyle Menendez postula une première fois à l’université de Princeton, mais sa candidature fut rejetée. Il s’inscrivit alors dans un collège communautaire local, où il rencontra Jamie Lee Pisarcik, une jeune femme de cinq ans son aînée, qui travaillait comme serveuse et partageait sa passion pour le tennis.

Lyle (à droite sur la photo) tomba rapidement amoureux d’elle et envisagea d’ouvrir un restaurant à ses côtés. Ses parents s’opposèrent fermement à cette idée et l’encouragèrent à continuer à postuler dans des universités prestigieuses. José Menendez rêvait que son fils intègre une Ivy League.

En 1986, Lyle et Jamie entamèrent une relation amoureuse. Toutefois, comme dans la série Netflix qui s’inspire de l’affaire, José et Kitty Menendez désapprouvaient cette relation, persuadés que Jamie s’intéressait à leur fils uniquement pour son argent. Ils tentèrent à plusieurs reprises de convaincre Lyle de rompre avec elle.

Jamie Lee Pisarcik

Finalement, en 1987, Princeton accepta sa deuxième candidature, principalement en raison de son parcours de joueur de tennis plutôt que de ses résultats scolaires, jugés moyens. Cet été-là, il annonça ses fiançailles avec Jamie. Peu de temps avant la rentrée universitaire, elle quitta néanmoins la région pour enseigner le tennis en Alabama. Leur relation se poursuivit de manière intermittente, mais en 1990, Lyle eut une liaison avec un mannequin de 30 ans.

La distance pesait sur leur couple, et Jamie préféra se concentrer sur sa carrière. Début 1989, Lyle fit la connaissance d’une autre femme, qu’il rencontra sur le parking d’un club de Santa Monica avec Perry Berman. « Très belle, blonde, 1m60, yeux bleus, silhouette sportive, pleine d’énergie et très optimiste », témoigna Berman lors du procès.

José Menendez, lui, détestait cette femme. Il la qualifia de « chercheuse d’or » et ordonna à Lyle de cesser tout contact avec elle. Ce dernier finit par obtempérer.

Après le meurtre de José et Kitty Menendez, Lyle et Jamie se remirent ensemble. Convaincue de l’innocence des frères, Jamie témoigna en leur faveur lors du procès, expliquant qu’elle aurait voulu épouser Lyle à l’époque.

Cependant, leur relation prit fin définitivement en décembre 1990, lorsqu’il lui avoua qu’Erik et lui avaient bien tué leurs parents. Peu avant leur rupture, alors qu’il était en prison, Lyle lui révéla que leur père abusait d’Erik et que leur mère était également coupable de violences. Jamie refusa de le croire : « J’ai dit : ‘Je ne te crois pas.’ » déclara-t-elle en 1993 lors de son interrogatoire par les procureurs.

Focus sur Jamie Lee Pisarcik

Des décennies après le procès Menendez, qu’est devenue Jamie Lee Pisarcik ?

Il est clair que Jamie a beaucoup évolué et a laissé derrière elle l’affaire Menendez. Pendant un certain temps, elle a poursuivi sa carrière dans le tennis. Après avoir pris du recul en tant que joueuse, elle est devenue directrice des ventes pour le groupe Tennis Specialty chez Reebok, avant d’occuper les postes de responsable des athlètes, directrice du tennis et responsable de la gestion des produits chez K-Swiss.

Elle a ensuite changé de voie et s’est lancée dans l’immobilier. Après avoir obtenu sa licence de courtier, elle a fondé sa propre entreprise, McDevitt Town and Country Properties, en 2007, se spécialisant dans les propriétés de golf, les domaines équestres et les maisons individuelles.

Le 5 octobre 2024, elle a ouvert sa boutique physique The Putter Girl, située au 211 Central Park Avenue at Olmsted Village, à Pinehurst, en Caroline du Nord. Elle explique : « Un jour, en faisant du shopping dans mon magasin de golf préféré, j’ai remarqué que la plupart des vêtements de golf pour femmes arboraient des logos masculins. Je me suis dit : pourquoi ne pas créer un logo et une marque exclusivement pour les femmes ? Bienvenue chez Putter Girl ! »

Aujourd’hui âgée de 61 ans, Jamie (à gauche sur la photo) vit en Caroline du Nord. Désormais connue sous le nom de Jamie McDevitt, elle s’est mariée, mais cette relation aurait pris fin. Selon son profil Facebook, elle est célibataire et semble mener une vie épanouie avec ses chiens. Elle consacre également du temps au bénévolat, notamment auprès de la Humane Society of Moore County, où elle accueille des animaux pour leur offrir un foyer permanent.

Lyle Menendez et l’affaire du plagiat à Princeton

Peu après son admission, au cours de son premier semestre, Lyle Menendez fut suspendu de Princeton pour plagiat. L’affaire, telle que présentée dans la série Monsters sur Netflix, est assez fidèle à la réalité : il devait rendre un travail de laboratoire en psychologie et fut accusé d’avoir copié celui d’un camarade en le présentant comme le sien.

À l’époque, il voyageait fréquemment entre la Californie et Princeton et aurait perdu ses notes à l’aéroport. Il demanda alors à un camarade de classe de lui montrer les siennes… qu’il finit par recopier intégralement.

José Menendez apprit la nouvelle par un membre de la famille à qui Lyle s’était confié. Furieux, il rédigea une déclaration sur l’éthique académique et obligea son fils à la lire devant le comité de discipline. Après une audience de quatre heures, le comité délibéra durant une heure supplémentaire avant de déclarer Lyle coupable et de le suspendre pour un an.

De retour après cette suspension, il continua de fréquenter Jamie. Mais Lyle détestait l’université et n’y allait que par obligation, sous la pression de ses parents. Peu impliqué dans la vie du campus, il envisageait de se transférer ailleurs.

Focus sur Donovan Goodreau

Jamie présenta Lyle à Donovan Goodreau, qui devint rapidement son meilleur ami à Princeton. Donovan, pour l’aider à éviter l’échec scolaire, aurait accepté de rédiger certains de ses devoirs universitaires. Malgré cela, Lyle accumulait de mauvaises notes, ce qui entraîna des sanctions académiques. Finalement, il quitta définitivement Princeton.

Peu de choses sont connues sur Donovan avant son témoignage au procès des frères Menendez. Ce que l’on sait, c’est qu’il rencontra Lyle à Princeton et qu’il joua un rôle clé lors du premier procès.

Devant le tribunal, il évoqua ses propres expériences d’abus sexuels et affirma en avoir discuté avec Lyle. Cependant, il déclara aussi que ce dernier ne lui avait jamais parlé d’éventuels abus de la part de son père. Or, un enregistrement ultérieur révéla qu’il avait, au contraire, entendu Lyle parler des sévices infligés par José Menendez. Cette contradiction affaiblit sa crédibilité.

Donovan avait eu deux entretiens enregistrés avec Robert Rand, auteur du livre Les frères Menendez : Meurtres à Beverly Hills, en 1991 et 1992. Dans ces échanges, il affirmait que Lyle lui avait confié avoir été agressé dans son enfance.

Mais alors, pourquoi ce revirement ?

Donovan s’est peut-être senti trahi en découvrant que les frères Menendez avaient utilisé son permis pour acheter les armes du crime… sans jamais le prévenir.

Été 1988

La vie dans le sud de la Californie changea également pour Lyle Menendez, 19 ans, et Erik Menendez, 17 ans. Ils entrèrent en contact avec un groupe de jeunes garçons riches et privilégiés, soupçonnés d’avoir cambriolé des maisons dans la région au cours de l’été 1988, selon le Times.

Erik Menendez (et officieusement son frère aussi) fut impliqué dans ces cambriolages, au cours desquels plus de 100 000 dollars en argent et en bijoux furent volés. Il fut condamné à une probation et à une thérapie obligatoire. L’un de ses amis, qui avait découvert la combinaison du coffre-fort du père d’un camarade, participa au premier cambriolage. Cependant, après avoir été mis à l’écart du second, il dénonça le groupe.

Un portrait de la famille Menendez d’octobre 1988

José Menendez, soucieux d’éviter tout scandale, alla de maison en maison pour recenser les objets volés et rembourser les victimes. Cet épisode ternit l’image de la famille et les poussa à déménager à Beverly Hills pour préserver leur réputation. Ils s’installèrent dans une somptueuse demeure de style espagnol, autrefois louée par Elton John et Prince, avec piscine et terrain de tennis.

Erik intégra alors le lycée de Beverly Hills. Élève moyen, il se démarqua néanmoins en tennis, atteignant la 44ᵉ place au classement junior américain. Il remporta également un prix du meilleur acteur au lycée de Beverly Hills, où fut tournée la célèbre série Beverly Hills, 90210, et envisagea brièvement une carrière d’acteur.

Pendant ce temps, Lyle s’apprêtait à intégrer Princeton, une université de l’Ivy League. Ce projet tenait particulièrement à cœur à José Menendez, qui avait toujours ressenti une certaine honte d’avoir étudié au Queens College, à Flushing (New York), alors que la plupart de ses partenaires d’affaires étaient issus des prestigieuses universités de l’Ivy League.

Craignant que cette affaire n’affecte l’image de Lyle et son admission à Princeton, José décida qu’Erik, encore mineur, assumerait seul la responsabilité des faits. Grâce à un accord négocié par leur avocat, Erik fut condamné à une probation et à une thérapie obligatoire. C’est ainsi que Kitty Menendez, sur recommandation de son propre psychologue, le Dr Les Sommerfield, orienta ses fils vers le Dr L. Jerome Oziel.

Mais pourquoi ces garçons riches avaient-ils volé ? Ce n’était certainement pas par besoin d’argent ou par désir d’acheter ce que leur famille ne pouvait pas leur offrir. Cela révélait des troubles bien plus profonds au sein de la famille Menendez. Pourtant, le Dr Oziel demanda à Erik de signer une renonciation à l’accord de confidentialité entre patient et médecin, lui permettant ainsi de partager ses découvertes avec José et Kitty.

Si un garçon subit des abus psychologiques ou physiques de la part de son père – comme le prétendra plus tard la défense – il est peu probable qu’il en parle à un thérapeute s’il sait que ses propos seront rapportés à ses parents. Beaucoup de professionnels auraient refusé une telle condition. Mais José Menendez était un homme persistant. Il aurait cherché jusqu’à trouver un thérapeute qui accepterait… et Oziel le fit.

Focus sur Kitty Menendez

Les médias ont principalement parlé de Lyle, Erik et José Menendez, mais qui était Kitty ? Voici ce que vous devez savoir sur son rôle dans la famille Menendez et sur la façon dont elle a influencé le destin tragique de ses fils.

Une enfance marquée par la violence

Kitty Menendez, de son vrai nom Mary Louise Andersen, est née en 1941 à Oak Lawn, une banlieue de Chicago. Elle était la plus jeune de quatre enfants, dans une famille de classe moyenne.

Mais son enfance fut tout sauf idyllique. Son père, Charles Andersen, propriétaire d’une entreprise de chauffage et de climatisation, était violent envers sa femme, Mae, et leurs enfants : Milt, Brian, Joan et Kitty.

Le divorce de ses parents, alors qu’elle était encore jeune, eut un impact dévastateur sur elle. Kitty devint une femme dépressive et renfermée. Elle avait du mal à se faire des amis et nourrissait une rancune tenace envers son père.

Malgré son tempérament mélancolique, sa famille la décrivait avec tendresse. « Elle était d’une beauté époustouflante », a déclaré son frère Brian. « Et je veux dire belle à l’extérieur, mais encore plus à l’intérieur. »

Ses amis la décrivaient comme une femme glamour mais secrète sur son passé, avec une touche de rébellion.

Des rêves de gloire

Malgré ses blessures d’enfance, Kitty nourrissait de grandes ambitions. Elle voulait devenir actrice et s’inscrivit à la Southern Illinois University pour étudier la communication.

En 1962, elle remporta le concours de Miss Oak Lawn. Sa beauté lui attira alors l’attention d’un jeune immigrant cubain ambitieux : José Menendez.

Une rencontre qui a tout changé

Lorsque Kitty rencontra José, elle tomba immédiatement sous son charme. Selon Jo McCord, sa colocataire de l’époque, « Tout d’un coup, elle a été renversée par un bulldozer. »

Ce fut le début d’une histoire d’amour passionnée, mais aussi d’une relation qui, au fil des ans, la briserait peu à peu…

Rencontre de José Menendez et de Kitty Andersen

José Menendez et Kitty Andersen se sont rencontrés pour la première fois lors d’un cours de philosophie à l’Université du Sud de l’Illinois. Ce fut le début d’une histoire d’amour rapide et intense. Au printemps de 1963, les deux tourtereaux se fréquentaient déjà très régulièrement, créant un lien profond et immédiat.

Quelques mois plus tard, le 8 juillet 1963, José et Kitty se sont mariés, malgré les réticences de la famille de José, qui estimait qu’il était trop jeune pour prendre une telle décision. Mais José, déterminé et déjà sûr de lui, a exprimé son point de vue avec conviction. Selon ses mots révélés par le Los Angeles Times en 1990, il disait : « Si j’ai l’âge de vivre seul à 16 ans, j’ai l’âge de me marier à 19 ans. »

Cet engagement précoce marquait le début d’un mariage qui allait, au fil des années, être marqué par des hauts et des bas, dont les tensions et les trahisons finiraient par détruire la famille.

L’infidélité conjugale de José a dévasté Kitty

Le mariage des Menendez n’était plus qu’une façade au moment des meurtres. La relation entre José et sa femme Kitty était marquée par des tensions profondes qui ont progressivement dégradé leur vie commune. Kitty, après avoir quitté son emploi d’enseignante pour se consacrer à soutenir son mari et élever leurs enfants, a progressivement sombré dans la dépression, un état exacerbé par les infidélités répétées de José.

En 1986, lorsque la famille a déménagé à Calabasas, puis à Beverly Hills, Kitty a eu beaucoup de mal à s’adapter à sa nouvelle vie. Son ancien psychologue, Edwin S. Cox, a témoigné lors du premier procès en octobre 1993 que Kitty était devenue dépendante aux drogues et à l’alcool, et qu’elle avait même développé des tendances suicidaires, principalement à cause de la liaison de huit ans entre José et une femme de New York.

Certains amis proches ont décrit une Kitty obsédée par les apparences, mais intérieurement détruite par son incapacité à quitter José et à échapper à l’influence de ce dernier. Le procès des deux frères Menendez a dressé le portrait d’un mari infidèle et manipulateur, dont les actions ont profondément marqué et déstabilisé la vie de Kitty.

Focus sur Louis Maloney, la maîtresse

En réalité, José Menendez a eu de nombreuses liaisons extraconjugales et a même entretenu une relation secrète pendant huit ans avec une autre femme, Louise Maloney. Selon le témoignage de l’ancien thérapeute, le Dr Edwin Cox, Kitty Menendez a découvert cette maîtresse, et sa réaction fut marquée par une obsession profonde. Elle se promenait fréquemment devant la résidence de Louise, l’observait, la suivait et marchait près d’elle pour s’assurer qu’elle la remarque bien. L’obsession de Kitty pour Louise la consumait, ce qui illustrait davantage sa personnalité obsessionnelle et son incapacité à tourner la page.

Cela ne surprit pas vraiment ceux qui la connaissaient d’apprendre que Kitty surveillait également Lyle et Erik aussi discrètement qu’elle le pouvait. Tout comme José, Kitty avait un contrôle excessif sur ses enfants. Elle enregistrait les appels téléphoniques d’Erik (les lignes téléphoniques de Lyle et Erik étaient reliées à celle du téléphone principal de la maison), et a même demandé à Terry Baralt, la sœur de José Menendez, d’espionner Lyle lorsqu’il était à Princeton. Cette surveillance incessante illustre bien que Kitty et José n’avaient pas l’intention d’abandonner leur contrôle permanent sur leurs fils.

Focus sur les abus subis par les frères Menendez

Abus de la part de la mère

Lors de son témoignage au premier procès, Lyle a affirmé que sa mère Kitty l’avait invité au lit et lui avait demandé de la toucher « partout » à partir de l’âge de 11 ans jusqu’à ses 13 ans. Il a également témoigné qu’elle apparaissait fréquemment entièrement ou à moitié nue devant lui à l’intérieur de leur maison.

Selon Lyle Menendez, la conduite sexuelle inappropriée de sa mère s’est traduite par une série d’incidents de violence physique et émotionnelle. Elle a également eu un comportement qui, bien que non abusif, la faisait paraître « hors de contrôle », a-t-il déclaré.

Lorsqu’il est parti en colonie de vacances et qu’il se sentait seul et nostalgique, a-t-il dit, elle a refusé d’accepter ses appels téléphoniques à frais virés vers son domicile.

Il a raconté que sa mère avait l’habitude de s’étaler par terre à la maison, en rangeant cartes, billes et élastiques. Parfois, elle jouait avec de la terre et regardait droit devant elle, le regard vide.

Lorsque le premier furet de la famille est mort, a-t-il témoigné, elle l’a fait empailler et monter sur une bûche, puis a placé l’affichage au-dessus d’un téléviseur « pour qu’elle puisse toujours le voir ».

Pour le punir, a-t-il dit, elle jetait ses précieux animaux en peluche par la fenêtre. Les animaux en peluche étaient si importants pour lui qu’il les a emmenés en classe un jour alors qu’il était en deuxième année de lycée. Lorsqu’il voulait répondre à une question, il levait la patte d’un animal en peluche au lieu de sa propre main.

Il a raconté que Kitty Menendez était souvent violente et le battait, lui donnait des coups de pied et le traînait par les cheveux dans sa chambre. Une fois, a-t-il raconté, elle l’a poursuivi dans toute la maison avec un couteau de cuisine.

Quand il était petit, elle lui montrait des photos d’elle en maillot de bain ou en lingerie, a-t-il déclaré alors que Lansing affichait sur le tableau d’affichage de la salle d’audience une photo de Kitty Menendez dans un sous-vêtement noir en dentelle.

Quand il avait 11 ans, elle se mettait torse nu devant lui, portait un peignoir ouvert ou était nue. Parfois, dit-il, elle lui demandait à quoi elle ressemblait.

C’est à cette époque-là, dit-il, qu’il partageait son lit et qu’elle le lavait dans la baignoire. Il y avait des moments, dit-il, où José Menendez était aussi au lit avec eux.

Lansing n’a pas demandé lundi à Lyle Menendez s’il avait eu des rapports sexuels avec sa mère. Il a témoigné vendredi que son père l’avait forcé à pratiquer le sexe oral à plusieurs reprises et l’avait violé une fois.

À 13 ans, Lyle Menendez a déclaré qu’il avait arrêté de coucher avec sa mère. Furieuse, elle le « harcelait », a-t-il déclaré. « Nous avons eu des disputes et des problèmes à ce sujet pendant longtemps… en fait, toute ma vie », a-t-il déclaré.

Lorsqu’il a commencé à sortir avec des filles, raconte Lyle Menendez, sa mère appelait ses petites amies des « chercheuses d’or » et des « bimbos ».

En 1989, il a raconté qu’il était sorti avec une mannequin que sa mère qualifiait de « salope ». Kitty Menendez a affirmé que la femme était infectée par le virus du sida, a-t-il déclaré. En conséquence, elle ne permettait pas à son fils de manger dans les plats de la famille ou dans la salle à manger, a-t-il déclaré. « Je mangeais dans des assiettes en carton dans le salon », a déclaré Lyle Menendez.

Abus de la part du père

La défense soutient que José Menendez a agressé sexuellement Erik Menendez, de l’âge de 6 à 18 ans. Lyle Menendez a témoigné vendredi que son père l’avait agressé sexuellement de l’âge de 6 à 8 ans.

Les deux frères ont témoigné et ont décrit les abus dont ils ont été victimes. Lyle Menendez a expliqué avoir été agressé sexuellement par sa mère et son père. Il a déclaré que son père avait commencé à abuser de lui alors qu’il n’avait que 6 ans.

Alors que Lyle Menendez a témoigné que son père a cessé de l’abuser sexuellement lorsqu’il avait 8 ans, Erik Menendez a témoigné que cela n’a jamais pris fin pour lui et qu’il s’est finalement confié à son frère aîné Lyle quelques jours avant le crime – à 18 ans.

Lyle Menendez a déclaré lundi que son père lui donnait également des coups de poing dans le ventre ou le fouettait avec une ceinture. Il a affirmé que son père l’avait un jour jeté sur une table basse, provoquant une coupure qui lui a laissé une cicatrice sur l’œil gauche. Et à 17 ans, a-t-il dit, quand il a finalement osé dire à son père de « se taire », José Menendez l’a frappé dans la bouche, laissant une cicatrice sur sa lèvre.

Courant 1987

Vu dans la série Netflix : alors qu’Erik se trouvait dans une pièce voisine dans la maison, il entendit sa mère Kitty Menendez affirmer à son amie Karen Lam, qu’elle ne donnerait pas un centime de la fortune familiale estimée à 14 millions de dollars, à ses fils, à cause de leur irresponsabilité.

ATTENTION, cette information n’est pas un fait avéré du procès des frères Menendez, mais elle a effectivement été abordée dans la série de Netflix. Les détails concernant l’affirmation de Kitty Menendez à son amie Karen Lam, où elle aurait dit ne pas vouloir donner de l’argent à ses fils, sont basés sur des éléments dramatisés dans cette série et ne constituent pas une preuve juridique formelle du procès.

En réalité, il n’y a pas de preuve solide ni de témoignages officiels qui confirment cette conversation spécifique entre Kitty et son amie concernant la fortune familiale. Cependant, il est vrai que les frères Menendez ont évoqué de nombreux conflits familiaux, y compris des tensions autour de l’argent et du contrôle de la richesse de la famille, mais cette conversation en particulier ne fait pas partie des faits documentés ou du procès réel.

Les frères ont souvent mentionné leurs ressentiments envers leurs parents, en particulier au sujet de l’influence de l’argent et du pouvoir dans leur relation familiale, mais cette scène précise semble être une invention de la série pour dramatiser les événements.

En 1987, deux ans avant la tuerie, Erik partageait une idée de scénario avec l’un de ses amis, Craig Cignarelli : un scénario de 66 pages sur la manière de commettre le meurtre parfait. Intitulée « Friends », l’intrigue, parfois complexe et déroutante, se concentre sur les exploits criminels d’Hamilton Cromwell, 18 ans, qui mène une vie choyée mais est fasciné par la mort. La première scène s’ouvre sur Cromwell lisant le testament familial, qui lui confère une fortune de 157 millions de dollars. Finalement, après que ses cinq victimes (ses deux parents, son ex-petite amie et un ami) ont été retrouvées gelées dans la glace de son sous-sol, Cromwell est abattu par l’un de ses amis. Il meurt avec un sourire aux lèvres.

Le juge Weisberg n’a pas autorisé que le scénario soit présenté comme preuve lors du premier procès.

Ce scénario était effectivement un détail troublant évoqué pendant les enquêtes et au tribunal, car il semblait décrire un meurtre de type familial, avec des éléments qui rappellent les événements tragiques des meurtres des parents Menendez.

Le scénario se concentrait sur Hamilton Cromwell, un jeune homme riche qui commet un meurtre, semblable à l’histoire des frères Menendez, où les victimes sont ses parents, un ami, et son ex-petite amie. Cette intrigue, ainsi que la manière dont elle était décrite (y compris les scènes de violence et l’aspect psychologique du personnage principal), ont attiré l’attention de l’accusation, qui l’a interprété comme une preuve potentielle de l’intention criminelle d’Erik. Toutefois, la défense a argumenté que le scénario était simplement une œuvre de fiction, et non un reflet des véritables intentions d’Erik.

En fin de compte, bien que le contenu du scénario ait été évoqué dans le cadre du procès, il n’a pas été jugé pertinent comme preuve directe dans l’affaire des meurtres des parents Menendez, car il n’était pas une preuve concrète des intentions des frères au moment des meurtres. Il reste cependant un détail intrigant et souvent mentionné par les médias et les auteurs traitant de l’affaire.

Focus sur Craig Cignarelli

Erik, 19 ans, et Craig Cignarelli ont fréquenté le lycée de Calabasas ensemble et ont tous deux joué dans l’équipe de tennis. Au moment des meurtres, le père de Cignarelli était un dirigeant éminent de la télévision dans l’un des principaux studios de cinéma. Comme l’a rapporté le journaliste Dominick Dunne, « Craig Cignarelli avait l’apparence, le comportement et l’attitude d’un riche enfant de Beverly Hills, bien qu’il soit originaire de Calabasas ».

La confession d’Erik à Craig a eu lieu 12 jours après les fusillades sanglantes, dans la maison des défunts parents. À ce moment-là, se trouvait également dans la maison un deuxième expert en informatique, chargé de rechercher le dernier testament de José, dans lequel une partie de son argent aurait été laissée à d’autres personnes que ses fils. Craig Cignarelli a déclaré à la barre qu’Erik lui avait demandé : « Veux-tu savoir comment cela s’est passé ? » Craig Cignarelli a répondu oui.

Deux programmeurs informatiques ont été envoyés pour inspecter le testament de M. et Mme Menendez sur leur disque dur après les meurtres, mais il est introuvable. Cette disparition a alimenté les spéculations selon lesquelles le testament aurait pu être modifié ou effacé, ce qui a ajouté à la complexité du cas, bien que cela n’ait pas été directement lié à la culpabilité des frères dans le cadre du procès.

« Il a dit qu’il rentrait d’un film et qu’il allait chercher sa carte d’identité, une fausse carte d’identité, pour aller dans les bars… Il a dit qu’il était ressorti et que son frère était là avec deux fusils de chasse et a dit : « Allons-y. » Et ils sont entrés. Lyle était debout – ou plutôt Erik s’est approché de la porte de gauche, qui était légèrement ouverte… Lyle s’est approché et a appuyé son épaule contre la porte de droite. Erik a dit qu’il a regardé à l’intérieur, a vu ses parents assis sur le canapé. Lyle a ouvert la porte et a tiré sur son père, a regardé Erik et a dit : « Tire sur maman. » Erik a dit qu’il avait tiré sur sa mère et qu’elle était debout en train de crier… C’était tout. Nous avons simplement continué la conversation après ça. » Puis ils ont joué aux échecs dans le salon.

Témoignant lors du procès pour meurtre d’Erik en 1993, Craig a révélé qu’Erik lui avait avoué les faits quelques jours après les meurtres. « Il a dit qu’il hésitait à dénoncer son ami parce qu’il n’était pas sûr de le croire », a rapporté le Los Angeles Times. En novembre 1989, Craig s’est rendu à la police, leur a raconté ce que les frères avaient fait, et a porté un micro pour essayer de les capturer et de les enregistrer pour la police.

Le Times a rapporté son témoignage : « Erik Menendez a observé Craig Cignarelli attentivement lundi, le suivant même des yeux alors qu’il quittait la salle d’audience. Mais Craig Cignarelli, qui a admis lundi avoir porté un magnétophone secret à la demande de la police pour essayer d’attraper son ami lors d’une autre confession, a évité tout contact visuel. »

Témoignage de Craig Cignarelli contredit par Casey Whalen

Casey Whalen avait été appelé à l’origine par la défense pour réfuter le témoignage d’un autre camarade de lycée, le témoin à charge Craig Cignarelli, qui avait déclaré qu’Erik Menendez lui avait avoué les meurtres. Whalen a traité Cignarelli de menteur.

Devant le tribunal, Craig Cignarelli a témoigné qu’Erik Menendez lui avait avoué les meurtres le 1er septembre 1989. Mais Whalen, insistant vendredi sur le point qu’il avait énoncé la veille, a affirmé que cela était impossible, car Erik Menendez avait passé cette journée et cette nuit avec lui, et non avec Craig Cignarelli.

Dans un bref témoignage vendredi, la mère de Casey Whalen, Kathleen Bulow-Cohen, 45 ans, d’Agoura, a soutenu la version de son fils, affirmant qu’Erik Menendez avait dormi chez elle le 1er septembre.

À la barre des témoins, Casey Whalen a déclaré que Craig Cignarelli aimait inventer des histoires et être le centre de l’attention. En août 1990, a-t-il ajouté, Cignarelli aurait proposé de dire à la police que Lyle Menendez avait forcé Erik Menendez à tuer leurs parents, mais n’a finalement jamais contacté les enquêteurs.

Casey Whalen a également affirmé vendredi que Craig Cignarelli était impliqué avec Erik et Lyle Menendez dans deux cambriolages à Calabasas en 1988, bien qu’au final, seul Erik Menendez ait admis y avoir participé.

Casey Whalen n’a pas donné plus de détails sur ces crimes. Les procureurs et les avocats de la défense contestent encore l’étendue de l’implication de Craig Cignarelli dans ces cambriolages.

Enfin, Casey Whalen a laissé entendre qu’il y avait quelque chose de secret dans la relation entre Cignarelli et Erik Menendez.

Focus sur cette relation

Erik et Craig étaient extrêmement proches, et plusieurs sources ont noté qu’ils entretenaient une relation obsessionnelle et secrète. Ils avaient de nombreux projets communs pour atteindre la gloire et la fortune, cherchant à être admirés par leurs pairs. Leur lien aurait été renforcé par le fait qu’ils avaient tous deux des pères violents et dominateurs travaillant dans l’industrie du divertissement.

Bien qu’il n’existe pas de preuves concrètes d’une relation sexuelle entre Craig et Erik, cette idée a été fortement suggérée au cours du procès. Les notes du Dr Vicary, psychiatre ayant évalué Erik lors du deuxième procès, évoquent une relation qu’Erik aurait eue à 16 ans avec un autre garçon de son âge. José et Kitty auraient fini par la découvrir et auraient été « furieux ». Bien que le nom du garçon figure dans les notes, le procureur David Conn a interdit au Dr Vicary de le mentionner lors de son témoignage. Il est cependant largement supposé qu’il s’agissait de Craig Cignarelli. Cette situation pourrait expliquer une partie de la confusion d’Erik quant à son identité sexuelle, notamment en raison des abus subis de la part de son père.

Casey Whalen et Leslie Abramson, l’avocate d’Erik Menendez, ont décrit la relation entre Craig et Erik comme particulièrement obsessionnelle et secrète, surtout du côté de Craig. Ils ont même affirmé que Craig ne montrait aucun intérêt pour les filles.

Craig a fini par trahir Erik en répandant des mensonges à son sujet. L’une des personnes à qui il a parlé était Douglas Doss, un entraîneur de tennis qu’Erik et Craig avaient en commun à Calabasas. Lors du premier procès, Doss a témoigné qu’après l’arrestation des frères Menendez, Craig s’était vanté dans un club qu’il allait devenir riche et célèbre grâce aux informations qu’il détenait sur l’affaire. Doss, cependant, n’a pas pris ses propos au sérieux.

Depuis l’incarcération de Lyle et Erik, Craig a participé à plusieurs interviews payantes sur l’affaire, où il a continué à propager des affirmations douteuses sur Erik.

À l’automne 1988, Craig rentrait régulièrement chez lui pour voir une fille le week-end, tout en continuant à traîner avec Erik, jouer au tennis et écrire un scénario sur le « meurtre parfait ». Ses fréquentations avec Erik ont diminué au printemps 1989, alors qu’il passait plus de temps à l’UCSB.

Après les meurtres, Craig semblait terrifié, affirmant craindre que la Mafia ne soit après lui, ce qui l’aurait poussé à avouer tout ce qu’il savait. Selon ceux qui le connaissaient, il n’était pas quelqu’un qui cherchait l’attention en soirée ou parmi ses amis.

De nombreux anciens élèves du lycée de Calabasas (promotion 1988) ainsi que des camarades de l’UCSB le décrivent comme un homme intègre.

Où est Craig Cignarelli en 2024 ?

Selon son profil LinkedIn, dont on ignore la dernière mise à jour, il est un « conférencier en leadership » basé à St. Petersburg, en Floride. Il écrit dans sa section « À propos » : « Lorsque nous voulons comprendre quelque chose, la déconstruction nous permet d’examiner toutes les parties mobiles. Lorsque nous le reconstruisons, nous acquérons une compréhension plus approfondie de la manière dont chaque partie joue un rôle dans l’ensemble. J’ai passé toute ma vie à déconstruire et reconstruire des principes, des événements, des innovations et des arguments. Grâce à cette pratique, je suis devenu un conférencier pour des étudiants en droit et en commerce, pour des entraîneurs et des athlètes professionnels, ainsi que pour des cadres d’entreprise et des équipes de direction. Lorsque nous trouvons ce pour quoi nous sommes nés, il est facile de le faire. »

Il est également répertorié comme entraîneur de tennis à la Rise Tennis Academy, située à Mount Pleasant, en Caroline du Sud.

1989 : Le début de l’enquête

Quelques jours après les crimes, lorsque Lyle a engagé des gardes du corps pour se protéger, il s’est montré si convaincant en affirmant qu’il craignait que son frère et lui ne soient assassinés par les mêmes personnes qui avaient tué leurs parents, que les gardes du corps – pour la première fois de leur carrière – ont porté des gilets pare-balles.

Cinq semaines après les meurtres, Erik et Lyle ont touché l’argent de l’assurance vie de leurs parents, soit 400 000 dollars, qu’ils ont dépensés en montres de luxe et en voitures de sport. Lyle s’est offert un restaurant de poulet frit à Princeton pour 550 000 dollars, le Spring Street Café de Chuck, ainsi qu’une grosse Rolex et une Porsche Carrera à 60 000 dollars. Il avait toujours rêvé d’avoir une Porsche, mais son père ne lui avait offert qu’une Alfa Romeo.

De son côté, Erik s’est consacré à son rêve de devenir joueur de tennis professionnel. Il a engagé un entraîneur à plein temps pour 50 000 dollars par an et s’est envolé pour Israël afin de participer à plusieurs tournois de haut niveau. Il a également fait des folies en s’achetant, entre autres, une Jeep Wrangler.

Après avoir quitté la maison de Beverly Hills, les frères se sont installés dans deux appartements voisins à Marina del Rey. Ils ont aussi multiplié les fêtes à Londres et dans les Caraïbes, pour un « deuil de luxe » estimé à environ 700 000 dollars.

Au début, les enquêteurs ont soupçonné que les meurtres étaient liés aux affaires de José Menendez. Cependant, aucune preuve n’a été trouvée pour étayer cette hypothèse, ni celle d’un cambriolage qui aurait mal tourné, ni même celle d’un règlement de comptes mafieux.

D’ailleurs, la Mafia n’aurait jamais commis un travail aussi bâclé. Une seule balle dans la tête de José Menendez aurait suffi. Aucun tueur à gages n’aurait pris la peine de s’arrêter pour ramasser les douilles, et il est peu probable que la Mafia ait tué sa femme.

Rapidement, les soupçons se sont portés sur les fils du couple, Lyle et Erik Menendez. Leur comportement a éveillé l’attention des enquêteurs : non seulement ils avaient dépensé sans compter, mais ils avaient aussi cherché à mettre la main sur le testament de leur père, persuadés qu’ils risquaient d’être déshérités de la fortune familiale.

31 octobre 1989

La confession d’Erik Menendez

Le soir d’Halloween, Erik Menendez a appelé son thérapeute, le Dr Jerome Oziel, pour un rendez-vous urgent. Ils se sont rencontrés dans le bureau d’Oziel à Bedford Drive avant de poursuivre leur discussion lors d’une promenade dans un parc voisin. C’est là qu’Erik a avoué que lui et son frère avaient tué leurs parents, selon les enregistrements du tribunal.

Le Dr L. Jerome Oziel (photo ci-dessus), psychologue à Beverly Hills à l’époque des meurtres, avait été engagé par Kitty et José Menendez après que leurs fils eurent été arrêtés pour cambriolage. Si les Menendez avaient vérifié son parcours au lieu de se fier à la recommandation du Dr Sommerfield, ils auraient découvert qu’il était en probation pour conduite contraire à l’éthique. Un de ses patients, incapable de payer ses séances, avait été contraint par Oziel à effectuer plus de 300 heures de travail manuel chez lui, une pratique considérée comme inacceptable par l’American Psychological Association.

Le 2 novembre 1989, lors d’une nouvelle séance, les frères ont expliqué à Oziel leurs motivations. « Ils n’ont pas tué leurs parents pour de l’argent, mais par haine et pour se libérer de la domination de leur père et de ses attentes impossibles », a déclaré Oziel.

Une menace pesante sur Oziel

Lors du procès, Oziel a affirmé qu’il avait gardé le silence après la confession des frères par crainte d’être assassiné. Selon lui, Erik était extrêmement agité et déprimé après la mort de ses parents, souffrant d’idées suicidaires et de visions du crime.

Oziel a également déclaré qu’Erik lui avait raconté que le plan avait germé après avoir regardé une émission de la BBC où un homme tuait son père. Erik avait alors appelé Lyle pour lui montrer la scène.

Mais en août 1993, le procureur Lester Kuriyama, le co-procureur discret mais extrêmement efficace, a découvert que l’émission en question n’était pas britannique, mais un téléfilm américain intitulé Billionaire Boys Club, diffusé sur NBC trois semaines avant le crime. Ce film racontait l’histoire d’un groupe de jeunes riches de Beverly Hills impliqués dans deux meurtres, dont celui d’un père. Les similitudes avec l’affaire Menendez étaient frappantes :

  • Dans le film, l’alibi du tueur était d’être allé au cinéma. Les frères Menendez avaient prétendu être allés voir Permis de tuer, avant de finalement voir Batman une seconde fois.

  • Une des victimes du film avait des ennemis politiques. Erik a suggéré que Fidel Castro aurait pu envoyer quelqu’un tuer son père, d’origine cubaine.

  • Le fils meurtrier du film conduisait une Jeep, tout comme Erik qui s’en est acheté une avec l’argent de l’assurance.

  • Le personnage principal du film portait une Rolex. Quatre jours après les meurtres, les frères Menendez en ont acheté chacun une.

Kuriyama a voulu montrer le film au jury, mais l’avocate des frères, Leslie Abramson, s’y est farouchement opposée. Le juge Weisberg a refusé la projection, se contentant de permettre au procureur de mentionner qu’un téléfilm avait été diffusé sur NBC les 30 et 31 juillet 1989 et qu’il traitait du meurtre d’un père par son fils.

Tensions entre les frères Menendez

Oziel a révélé que Lyle était furieux lorsqu’il a appris qu’Erik avait avoué le crime. Selon le témoignage de Judalon Smyth, une femme avec qui Oziel entretenait une liaison, elle aurait entendu Lyle crier à son frère :

« Je n’arrive pas à croire que tu lui aies dit ça ! Je n’ai même plus de frère maintenant ! Nous devons le tuer, ainsi que tous ceux qui lui sont associés. »

Erik, en larmes, aurait alors répondu :

« Je ne peux pas t’empêcher de faire ce que tu dois faire… mais je ne peux plus tuer. »

Après cette séance, Oziel a paniqué. Il a envoyé sa femme et ses enfants hors de chez lui, passé la nuit chez Smyth, acheté trois fusils de chasse et renforcé son système de sécurité. Il a ensuite tenté de convaincre les frères qu’il était de leur côté.

Lors d’un entretien avec Erik, ce dernier a confié à Oziel qu’il avait peur de son frère et qu’il se sentait coupable. Selon Oziel, Erik lui aurait dit :

« Ce ne serait pas si mal s’il me tuait. Je le laisserais faire. »

Il aurait ajouté que Lyle n’aimait pas être contrôlé, raison pour laquelle il avait tué leurs parents :

« Il veut juste être libre et faire ce qu’il veut. »

Une affaire aux multiples rebondissements

Jerome Oziel était marié à Laurel Oziel, mais entretenait une liaison avec Judalon Smyth, qui l’a poursuivi en justice en 1990 pour des accusations d’agression, de viol, d’enlèvement et d’administration forcée de médicaments. L’affaire a été réglée entre eux.

Le 11 décembre 1989, Oziel a enregistré une séance où les frères avouaient explicitement le crime. Il a confié ces enregistrements à Smyth pour les protéger.

Mais en mars 1990, après une rupture tumultueuse avec Oziel, Judalon Smyth s’est rendue à la police de Beverly Hills et leur a révélé toute l’affaire. Elle savait que les fusils avaient été achetés à San Diego avec une fausse carte d’identité, et qu’Oziel détenait des enregistrements des aveux des frères.

Grâce à ses informations, la police a rapidement pu arrêter Lyle le 8 mars, puis Erik quelques jours plus tard.

Des témoignages contradictoires

L’affaire a pris un tournant étrange lorsque Smyth, qui avait provoqué l’arrestation des frères, a été appelée comme témoin à décharge. À l’inverse, Oziel, qui avait initialement tenté de cacher les enregistrements, est devenu le principal témoin à charge.

Lors du procès, Smyth a témoigné qu’après l’enregistrement des aveux en décembre 1989, elle avait emménagé chez Oziel avec sa femme et ses enfants, où elle aurait été « battue et victimisée ».

Elle a cependant admis que leur relation était sexuelle, bien que non « romantique ». Oziel a confirmé leur liaison mais a nié tout abus.

Un procès marqué par des contradictions

Lors du procès, les frères Menendez ont justifié les meurtres en invoquant des abus sexuels subis par leur père. Pourtant, aucun de ces abus n’avait été mentionné dans leurs aveux enregistrés.

Oziel a affirmé que Lyle et Erik avaient avoué avoir tué leur mère pour « la sortir de sa misère », et leur père parce qu’il « méritait de mourir » en raison de ses infidélités.

Dans cette affaire complexe, les témoignages et motivations se sont entremêlés, laissant place à l’un des procès les plus médiatisés des années 90.

Focus sur Oziel

Les ennuis d’Oziel ne se sont pas arrêtés là. Avant cette épreuve, le thérapeute vivait dans le confort de sa maison (6 000 pieds carrés et une liste d’attente pour des séances à 150 dollars de l’heure, selon le Los Angeles Times). Il a cependant perdu une grande partie de sa carrière et de sa réputation après le procès.

Selon le Los Angeles Times, Oziel a perdu sa licence en Californie en 1997 et a cessé d’exercer la thérapie, déménageant dans un autre État.
« Cela n’avait aucun sens de revenir en Californie et de dépenser plusieurs milliers de dollars pour défendre un permis qu’il n’utilise pas dans un État où il ne réside pas », a déclaré son avocat au média à l’époque.

En 2017, Oziel a contesté l’idée selon laquelle il avait « abandonné » son permis en raison d’une procédure en cours, déclarant à Bustle qu’il n’avait pas « défendu » la plainte parce qu’il avait déjà quitté la Californie un an auparavant.
« Je n’ai pas rendu ma licence en raison de l’accusation, ce qui impliquerait que j’ai abandonné ma pratique parce que j’ai fait les choses alléguées dans l’accusation initiale », a-t-il déclaré au média. « C’est complètement faux. »

À l’époque, Oziel travaillait à Portland, dans l’Oregon, où il organisait des séminaires sur le mariage, les relations et la sexualité destinés aux femmes. En 2024, il vit à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où il dirige le Marital Mediation Center, qui se concentre sur « l’amélioration des mariages par la médiation comme alternative au divorce », selon son site Web.

Smyth et une autre femme, Alex Koury, ont déposé une plainte contre lui, ce qui a conduit le procureur général de l’État de Californie à recommander la révocation ou la suspension de son permis d’exercer.

Focus sur Judalon Smyth

Judalon Smyth a attiré l’attention du public après son témoignage lors du procès pour meurtre des frères Menendez.

Elle est une figure clé de l’affaire grâce à sa relation avec le Dr Jerome Oziel. Smyth a rencontré Oziel en juin 1989. À l’époque, elle possédait une entreprise de duplication de cassettes et lui a proposé de vendre des enregistrements où il parlait de psychologie. Ils ont entamé une liaison, et quelque temps après qu’Erik Menendez a avoué à Oziel qu’il avait tué ses parents avec Lyle, Smyth a emménagé chez Oziel. Lorsque le couple s’est séparé en mars 1990, Smyth s’est rendue à la police pour leur révéler qu’Oziel possédait des enregistrements des frères avouant les meurtres.

« Au début, alors que les procureurs montaient leur dossier contre les frères, Smyth a travaillé avec eux. Mais elle a été déçue, dit-elle, lorsqu’ils ont refusé de porter plainte contre Oziel. Elle affirme qu’il l’a violée et droguée pendant leur liaison », a rapporté le Los Angeles Times. Elle a finalement été témoin à décharge (c’est-à-dire qu’elle a témoigné en faveur de la défense).

Dans son témoignage, Smyth a décrit en détail sa relation avec Oziel. Selon le Los Angeles Times : « Oziel, a-t-elle dit, lui a fait un lavage de cerveau, l’a programmée et l’a laissée victimisée, effrayée et traumatisée. Elle a dit souffrir de stress post-traumatique et s’est comparée à une prisonnière de guerre. »

Le Los Angeles Times a également rapporté qu’« à la barre, Smyth a raconté avoir simulé un suicide pour qu’Oziel puisse la retrouver. Elle a dit qu’elle lui avait un jour signé une reconnaissance de dette pour 500 actes sexuels. Elle lui avait envoyé une fois une carte avec l’inscription : « Si seulement les câlins pouvaient être exprimés par des mots. » »

Concernant ces accusations, en 1993, le Los Angeles Times a rapporté qu’Oziel « a nié tout acte répréhensible et que les procureurs ont déclaré qu’une procédure pénale contre lui serait vaine, opposant sa parole à celle de Smyth ».

A-t-elle déjà parlé de l’affaire Menendez ?

En 2015, elle a participé à Murder Made Me Famous, une série documentaire sur des faits divers diffusée sur la chaîne Reelz.
« J’étais un peu confuse face à la façon dont les médias se comportaient, je ne comprenais pas vraiment l’attaque que j’allais subir pour avoir fait ce qu’il fallait », a-t-elle déclaré à People. Elle a ajouté : « Je veux dire, il m’a fallu beaucoup de temps pour faire ce qu’il fallait, mais au final, j’y suis parvenue. »

Smyth a également partagé : « Il y avait un article qui disait que j’avais les lèvres relâchées. C’était comme, excusez-moi ? Si c’était votre mère et votre père qui se faisaient assassiner, aimeriez-vous que quelqu’un ait les lèvres serrées ou les lèvres relâchées ? »

Elle a poursuivi : « Il y avait un présentateur de journal télévisé qui m’a traitée de « folle » à la radio. C’était effrayant. Quelqu’un se présente et on le crucifie. »

Elle est apparue dans la culture pop

Judalon Smyth possède une page LinkedIn. On ne sait pas exactement quand elle a été mise à jour pour la dernière fois, mais elle y écrit :
« Je suis une personne discrète et pleine d’énergie. Je crois que personne ne devrait travailler, mais que tout le monde devrait s’engager dans une passion productive qui soutient son style de vie et qui, d’une certaine manière, profite aux autres. J’ai de nombreuses facettes et de nombreux talents, j’ai donc eu de nombreuses carrières en fonction de l’aventure qui se présentait à moi. »

À partir de 2012, elle a commencé à travailler comme technicienne médicale d’urgence dans la région de Los Angeles, selon son profil LinkedIn. « Je suis une technicienne médicale d’urgence formée et certifiée NREMT et je possède une accréditation de réanimation cardio-pulmonaire valide et à jour. J’ai de l’expérience en ambulance, lors de grands événements et dans le cadre de productions cinématographiques, télévisuelles et commerciales », écrit-elle.

On ne sait pas si elle exerce toujours ce métier aujourd’hui.

Courant novembre 1989

Craig a raconté aux enquêteurs de police que les frères avaient tué leurs parents. Selon lui, Erik aurait avoué à Cignarelli avoir commis le crime 12 jours après les meurtres.

« La scène d’ouverture a coïncidé avec ce qui s’est passé la nuit des meurtres », a-t-il déclaré. « Je me souviens avoir parlé de la scène d’ouverture, dans l’idée que nous devions établir un crime. Nous devions faire en sorte que le protagoniste reçoive un héritage afin qu’il puisse réellement réaliser son rêve de créer ce terrain de chasse pour les humains », a-t-il expliqué.

« Je suppose qu’il y a trois façons de le faire : soit vous gagnez à la loterie, soit vous travaillez très, très dur pendant un an et, entre 18 et 19 ans, vous gagnez 100 millions de dollars, soit vous devez trouver un moyen d’hériter de cet argent. Et pour nous, la seule option, en dehors de gagner à la loterie, était de toucher un héritage. Nous avons donc choisi cela comme scène de base. »

Craig Cignarelli a accepté de porter un micro-filaire lors de sa prochaine rencontre avec son meilleur ami, pour voir s’il pouvait le convaincre d’en dire plus. Ils se sont retrouvés à Gladstones, un restaurant de poisson bien connu près de la plage. Cette nuit-là, Erik a donné une version différente. Il a affirmé qu’il n’aurait pas dû dire ce qu’il avait dit auparavant et a assuré à Craig que lui et Lyle n’avaient pas tué leurs parents.

Mars 1990

Le comportement des frères après le crime pouvait paraître inhabituel, mais il ne constituait pas une preuve tangible. Cependant, six mois après les meurtres, en mars 1990, la police a reçu un tuyau d’une source inattendue : Judalon Smyth, la petite amie du psychologue avec qui Lyle et Erik Menendez avaient discuté. Elle a déclaré aux autorités que les frères avaient avoué les meurtres lors d’une thérapie et qu’il existait un enregistrement audio de ces aveux.

À l’époque, Jerome Oziel confie toute l’histoire à Judalon Smyth, sa maîtresse. Mais lorsqu’il met brutalement fin à leur relation quelques semaines plus tard, elle décide de se venger… en révélant à la police l’existence des enregistrements audio.

8 mars 1990 : arrestation de Lyle Menendez

Quelques jours plus tard, le 8 mars 1990, Lyle Menendez, 21 ans, a été arrêté par la police de Beverly Hills à l’extérieur de la maison où ses parents avaient été tués. Il se trouvait dans une voiture avec son ami Glenn Stevens au moment de son arrestation.

Glenn Stevens, le faux ami

Au moment de l’arrestation, Glenn Stevens portait l’une des deux montres Rolex de Lyle, qu’il a ensuite vendue à un ami bijoutier de son père, gardant l’argent pour lui. Il a également admis avoir volé dans la caisse enregistreuse d’un restaurant que Lyle avait acheté à Princeton avec sa toute nouvelle fortune.

Lors du premier procès en 1993, sous le contre-interrogatoire de Jill Lansing, l’avocate de Lyle, Stevens a été confronté à ses trahisons envers son ancien ami. Lorsqu’elle l’a accusé, il a répondu :
« L’amitié transcende beaucoup de choses, mais l’homicide n’en fait pas partie. »

11 mars 1990 : arrestation d’Erik Menendez

La police de Beverly Hills a annoncé l’arrestation de Lyle Menendez. Deux jours plus tard, Erik Menendez, alors âgé de 18 ans, s’est rendu à l’aéroport international de Los Angeles à son retour d’Israël, où il participait à un tournoi de tennis. Il a été immédiatement placé en détention.

Les frères Menendez, 6 août 1990

LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE !

6 Commentaires

  1. 8 avril 2025 / 10 h 52 min

    coucou
    c’est effrayant comme ça et dire que la libération peut arriver cette année !

  2. 10 avril 2025 / 20 h 46 min

    Ces histoires me fascinent, hâte de lire la suite !

  3. Maman Goupil
    11 avril 2025 / 18 h 07 min

    C’est une affaire sordide, on ne sait pas tout encore je pense. Ce qui est sûr, c’est qu’ils étaient tous des tordus !

    • CamilleG
      Auteur
      14 avril 2025 / 13 h 16 min

      Oui…. je pense aussi ! Mais surtout à cause des parents !

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