CamilleG

Savonnerie de Marseille : êtes-vous sûr de tout savoir ?

Quand on évoque ce sujet cosmétique, une marque revient en force, en top of mind vous diront les communicants. Et pourtant, ce secteur est beaucoup plus complexe, varié et mérite de s’y plonger quelques instants. J’espère vous apprendre de nouvelles connaissances dans cet article ! Parfait pour épater vos proches lors d’un prochain repas de famille.

Vous allez rapidement comprendre combien chargé d’histoire, le savon de Marseille est devenu un objet patrimonial.

Commençons par les bases

Le savon de Marseille, si on devait le définir en quelques mots, je vous dirais qu’il s’agit d’un produit emblématique et traditionnel de la région de Marseille, comme son nom l’indique. Il est réputé pour sa pureté, son efficacité et sa qualité, que ce soit pour la toilette, l’hygiène, le ménage ou le lavage du linge.

Fabriqué principalement à base d’huiles végétales comme l’huile d’olive ou l’huile de coco, il est soumis à un procédé de fabrication unique appelé « procédé marseillais », qui garantit la qualité et les propriétés dont on entend tant parler.

Ce savon est hypoallergénique, ce qui en fait un produit chouchou pour les peaux sensibles et les personnes souffrant d’allergies cutanées.

Et ça ne date pas d’hier

Figurez-vous que les premiers savons remontent aux égyptiens. L’invention du savon appelé « dur » est cependant attribuée aux gaulois.  Ils semblaient être apparemment les premiers à fabriquer intentionnellement du savon partant du suif, autrement dit la graisse animale, de chèvre et de la potasse de cendres de hêtre. On se croirait dans une bande dessinée d’Astérix et Obélix !

Retenez que c’est en Syrie que l’on voit naître le fameux savon d’Alep composé d’huile d’olive, d’huile de baie de laurier, de sel, de soude et d’eau. En revanche, c’est dans le bassin méditerranéen que s’est rapidement développé la fabrication du savon, vous allez voir comment.

Lors des Croisades, le savon d’Alep, donc l’ancêtre du savon de Marseille, arrive sur les côtes marseillaises : le savon de Marseille est né. L’Europe se voit offrir de nouvelles techniques de fabrication et de précieuses connaissances sur la saponification.

C’est à partir du XIIe siècle que les premières savonneries apparaissent dans le sud, sur Toulon en premier, puis sur Marseille.

L’industrie s’organise grâce notamment à l’Edit de Colbert qui en 1688, réglemente la fabrication du savon de Marseille. Cet Edit portait également sur les matières premières à utiliser : l’huile d’olive pure provenant de Provence ainsi que le sel et la soude directement acheminés de Camargue. Il interdit l’utilisation de suif puisque ce dernier compromet la qualité du savon et abîme le linge.

L’huile d’olive : la base !

Le vrai savon de Marseille doit être composé d’huile d’olive vierge extra, et en contient minimum 72% dans le produit fini. Certaines marques utilisent de l’huile de palme  ou de coprah car bon marché.

Mais heureusement, l’huile d’olive reste l’huile végétale la plus utilisée dans la fabrication du savon de Marseille. C’est l’huile issue de la deuxième pression des olives qui est gardée. Elle donne ainsi son odeur caractéristique et sa couleur verte ou brune au célèbre cube.

Le saviez-vous ? In peut en découvrir couleur vert ou blanc, la couleur dépend finalement de sa teneur en huile d’olive.

Une industrie pérenne 

Du milieu du XIXe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale, les savonneries marseillaises se multiplient et on en compte plus d’une centaine à Marseille.

Le savon de Marseille est devenu un produit prisé par les classes aisées et est exporté dans de nombreux pays. Peut-être que vous connaissez un véritable savon de Marseille à l’huile d’olive de chez La Corvette ? Créée en 1894, cette marque emblématique et historique des savons de Marseille propose des soins du corps et des produits pour la maison, en grande partie labellisés Ecocert. Il s’agit de l’une des dernières savonneries historiques de Marseille à perpétuer la recette et le savoir-faire du savon de Marseille traditionnel.

Après 1954, durant les trente Glorieuses, la démocratisation de la machine à laver et l’arrivée des poudres à laver changent la donne : la création de nombreux produits détergents et savons synthétiques moins chers et plus faciles à produire que le fameux savoir de Marseille. Des concurrents  qui viennent voler des parts de marché au savon de Marseille.

Revirement de situation

Aujourd’hui, les tendances ont changé. Les consommateurs souhaitent se recentrer sur des produits davantage naturels avec peu d’ingrédients. Le savon de Marseille s’inscrit pleinement dans la mode du zéro déchet et de la consommation plus durable. Une alternative intéressante aux produits dérivés des industries chimiques et pétrolières.

ATTENTION la mention « savon de Marseille » n’est pas protégée. Pour qu’un savon puisse être appelé savon de Marseille, la loi n’impose qu’une seule chose : le procédé de fabrication, qui inclut notamment une cuisson au chaudron et un retrait de la glycérine. 

Mais grâce à la vigilance et une meilleure connaissance du produit, vous allez pouvoir faire la différence et reconnaître LE véritable savon de Marseille. Retenez que le savon de Marseille est sans parfum, sans colorant, sans conservateur, sans additif chimique. Il est composé d’huile d’olive, d’huile de coprah, d’eau, de glycérine, sodium chloride, sodium hydroxyde. Il comporte de logo de l’Union des Professionnels du Savon de Marseille. Il est cubique, et chacune de ses faces est estampillée.

Et vous, utilisez-vous ce type de savon ?