Nous sommes en 1888. Sherlock Holmes et le docteur Watson débutent l’enquête sur la mort de Charles Mac Carthy… Bienvenue dans l’affaire policière du Mystère de la vallée de Boscombe. Trois comédiens, neuf personnages, un seul meurtrier ! Qui est le coupable ? Sortez votre loupe et rejoignez Sherlock et Waston sur scène pour démasquer le meurtrier.
The Boscombe Valley Mystery, titre originale, est l’une des cinquante-six nouvelles d’Arthur Conan Doyle mettant en scène le célèbre détective Sherlock Holmes. Honnêtement ? C’est LA pièce de théâtre qu’il ne faut absolument pas louper en ce début d’année 2018.
C’est installée dans un fauteuil confortable (ce qui est rare dans les théâtres parisiens), face à un décor sans prétention que j’attendais avec impatience le début de la pièce. J’apprécie particulièrement le théâtre du Gymnase avec son plafond peint d’une fresque, digne de celle d’une Eglise. Un petit bijou du XIXe siècle.
21h04, les lumières s’éteignent, la scène est plongée dans le noir. Le démarrage se fait en trombe. Effets de lumières, fumée, bruitages, sursauts garantis (enfin plus maintenant puisque je viens de vous spoiler l’introduction…). Les comédiens débarquent sur scène dans un dynamisme détonnant. Ca promet d’être du lourd. Cette pièce prouve que même sans un décor mirobolant, le spectateur peut être transporté dans une autre époque et faire marcher son imagination ! Quelques accessoires et des costumes d’antan… Et c’est comme si on y était.
Une pièce étonnante et tellement pétillante, et vachement drôle
Vous êtes averti, ll va falloir tout de même bien rester concentré les dix premières minutes du spectacle pour comprendre l’intrigue et cerner les personnages. Qui est qui ? Qui fait quoi ? Qui vit où ? Mais après cela, tout découlera simplement sans avoir à devoir se creuser les méninges comme dans ces films compliqués (et tordus).
Des acteurs terriblement géniaux
Les personnages jouent si bien que j’ai été drôlement surprise et bluffée. Habituée, ces derniers mois, a assisté à des jeux d’acteurs forment médiatisés, je n’aurais jamais cru que Youen Chene, Karim Wallet et Charlotte Gachon auraient pu placer la barre aussi haute, voire même plus haute que celle des acteurs connus. Ces trois là, croyez-moi, sont des pépites d’or à surveiller de près ! J’ai trouvé leurs prestations tellement fortes et intéressantes, que si j’avais eu des Molières à portée de main, je leur aurais remis illico-presto.
Neuf rôles différents sont joués par ce trio infernal adepte de l’improvisation. Sherlock Holmes épate avec son sens de la répartie. Et ce fut à mourir de rire. Bien joué ! De l’humour, des personnages parfois déjantés sans pour autant tomber dans la niaiserie, une prestation rare ! Nous sommes bien loin des clichés des comédies de boulevard. Personne n’hurle ou ne parle fort et les dialogues ne sont pas surfaits. Je salue les touches subtiles du scénario. L’histoire, pleine de rebondissements est loin d’être cousue de fil blanc. Je me suis surprise à afficher une expression béate à plusieurs reprises. Mais tant pis, laissez-moi kiffer la vibe !
Préparez-vous à vivre des moments d’interactivité avec les comédiens. Vous ne risquez pas d’être déçu ; )
Alors on file réserver ses places ? Élémentaire mon cher Waston !
Infos sur la pièce
Auteur : d’après la nouvelle The Boscombe Valley Mystery d’Arthur Conan Doyl
Interprètes : Youen Chene, Karim Wallet et Charlotte Gachon
Réalisateur – metteur en scène : Christophe Delort
Jusqu’au dimanche 29 mars 2018
THÉÂTRE DU GYMNASE
38, boulevard de Bonne-Nouvelle – 75010 Paris