Wahooooo ! Dix ans ! Cela va faire dix années que j’ai ouvert ce blog en octobre prochain. Je n’aurais jamais cru qu’une décennie plus tard je serai encore en train d’écrire sur Internet… Et j’étais loin de m’imaginer que vous serez de plus en plus nombreux, chaque année, à échanger avec moi, et à me suivre ! Alors MERCI à vous toutes (et tous, et oui j’ai quasi 50-50 d’hommes et de femmes qui me suivent, ça aussi c’est vraiment fou) de croire en ce petit blog. J’espère continuer longtemps à poser ma prose.
Après ce passage « discours de récompense aux Oscars » j’aimerai vous parler du bilan que je dresse après toutes ces années passées dans la blogosphère. Globalement il n’en ressort que du positif ! Je dis bien globalement parce que comme pour tout, il y a toujours quelques hic (non il n’y a pas de s à ce mot, il est invariable ahah).
Avec l’âge, la ligne éditoriale évolue
Et surtout parce que je n’écris pas sous l’anonymat, j’ai dû à maintes reprises ne pas appuyer sur le bouton « publier cet article » au risque de choquer, de faire des histoires ou de déplaire. L’auto-censure, croyez-moi est la chose la plus frustrante (après celle de devoir tourner le regard face à un pain au chocolat). A 20 ans j’avais l’impression de pouvoir tout dire, tout dévoiler et c’est ce que je faisais presque. A 30 ans passés, je prends des pincettes et fais attention à ce que j’écris. La peur d’être (mal) jugée, moquée ou décrédibilisée m’empêche d’aborder des thèmes trop personnels. Je préférais tellement l’époque avec mon inconscience et mon immaturité à cette sensation du « ah non c’est chaud de mettre en ligne cela« . Et c’est ainsi vous avez loupé des témoignages sur comment je me suis sentie abusée par un radiologue, comment j’ai passé 6 mois à me faire harcelée moralement au boulot il y a quelques années… Peut-être qu’un jour je réussirais à (re)prendre assez confiance en moi et à me détacher de l’image que je renvoie, et que je balancerai les mots.
Le besoin d’écrire
Certains ne se sentent pas dans leur assiette quand ils ne font plus de sport, quand ils se privent de manger, ou bien quand ils n’achètent pas le dernier téléphone portable à la mode. Et bien me concernant, dès lors que je ne prends pas le temps d’écrire, de faire des photos (mais pas de moi, ça je m’en passe de plus en plus) je me sens presque comme étant inutile. C’est à la fois drôle et déconcertant ! Je me demande comment un psy verrait tout cela. La création de contenus photos comme écrit peut se transformer en passion. Bon je vous rassure, demain je ne sortirai pas de bouquin. Ceci n’est pas mon fantasme.
La transformation des blogs
Au début des années 2000, les blogs avaient vocation de partager des conseils, des coups de gueule, des avis modérés sur des services ou des produits (mais très modérés hein parce que sinon on peut se retrouver devant le TGI et je sais de quoi je parle), bref l’idée première était de rassembler autour de valeurs communes. Aujourd’hui les blogs naissants ne répondent plus vraiment à ces buts. Les années 2010 ont laissé place à une toute nouvelle vision : l’argent. Et depuis 3-4 ans vous remarquerez la présence constante de ce phénomène. Combien ouvrent des blogs mode pour tenter de percer de devenir une it girl ? Beaucoup. Beaucoup trop. Ceci n’est pas une critique mais plutôt un fait. A mes yeux, un blog doit rester un plaisir et non pas un objectif financier. Bien entendu je ne suis absolument pas contre les partenariats, tant qu’ils sont gagnants-gagnants pour le lecteur, le blogueur et la marque. Se faire offrir des produits ou des services, pourquoi pas ! Quel mal à ça ? J’en ai déjà parlé dans de précédents articles, je trouve normal que des blogs mettent en avant des choses qu’ils ont aimées ou testées. En revanche j’ai dernièrement été interpellée par une connaissance sur Facebook. Un mec qui s’interrogeait à la suite d’un article sur les culottes. Je porte cette marque depuis octobre dernier, j’en suis vraiment fan et comme j’avais osé en parler positivement (j’avais émis un petit côté négatif tout de même), il se demandait si cela n’était un partenariat car j’en parlais bien. Que répondre à ça ? Donner son avis sincèrement et se récolter ce type de réflexions ? Je peux concevoir ce genre de questionnement et malheureusement cela ira de mal en pis j’ai l’impression.
La relation avec les lecteurs
En 10 ans j’ai assisté à une transformation que je trouve dommage. Alors je ne vais pas généraliser car il existe encore des personnes qui commentent avec passion, bon cœur et respect ! Fort heureusement. Je ne reçois que rarement des messages de troll. En revanche je trouve que nous, moi y compris, prenons moins le temps de partager nos retours dans les commentaires. Est-ce par faute de temps, d’envie ou je ne sais quoi d’autres ? Honnêtement je parcours beaucoup moins de blogs qu’à l’époque donc je commente moins forcément. Soit parce que mes copines blogueuses ont arrêté (les 3/4 sont passés à autre chose snif), soit parce que j’ai honnêtement moins de temps libre pour errer sur les plateformes de blogs. Mais les fidèles sont toujours là et c’est clairement rassurant.
Se justifier, encore & toujours plus
Aujourd’hui quand tu annonces que tu as un blog, on ne te questionnera pas sur sa ligne éditoriale mais sur le trafic qu’il génère. Véridique. « Ah cool, tu as combien de visiteurs par mois ? Combien de followers sur Instagram ? Tu as des marques qui prennent contact avec toi ? ». Voilà, ces 3 piètres questions résument bien la situation. C’est tellement navrant de ne parler que kit média, chiffres, vues… Comme si le but ultime c’était le reach global de tes réseaux sociaux. Il faudrait acheter 50K followers et 3000 likes par photos sur Insta pour être crédible quand on détient un blog ? Quel est donc le rapport ? J’avais fait un sondage sur le blog en 2018 et bon nombre de lecteurs ne souhaitent pas me suivre sur Insta ou Fb. Ils sont abonnés à la newsletter et ça leur suffit ! Au diable la démarche mercatique. Pourquoi devoir se justifier sans arrêt qu’avec des chiffres ?
Vendre du rêve et inspirer
Les évolutions technologiques et la qualité croissante des photos des mobiles permettent aisément de se la jouer petit photographe sans forcément être équipé de toute la panoplie à plus de 6 000 euros. Et c’est tant mieux. Pourvoir proposer des contenus de plus en plus qualitatifs à ses lecteurs avec de petits moyens ? Je dis bingo ! Forcément les images plus belles les unes que les autres poussent sans cette le « créateur » à se surpasser. J’y vois là une forme d’inspiration tant pour le lecteur que le blogueur. Quelle sensation agréable de flâner sur un blog aux visuels forts, travaillés, dignes d’une oeuvre d’art. Personnellement, que ce soit sur un blog ou sur un compte Instagram, j’en ressors bien souvent inspirée, la tête pleine d’idées. Mais je vous l’accorde, le paraître tient une place un peu trop importante. Le naturel se fait rare.
La solidarité existe, et de plus en plus
Voilà quelque chose qui existe et qui mériterait d’être quantifiée ! La solidarité, à mes yeux, est davantage présente sur Internet que dans la rue ! J’en suis témoin régulièrement depuis que je vis en plein centre de Paris. Mais ceci est un autre débat. C’est comme si derrière un écran, une personne se sentait assez en confiance pour pouvoir commenter un article avec son propre retour d’expérience, ou pour envoyer un email pour te raconter un souci qu’elle rencontre après s’être retrouvée dans les mots lus. Ce type d’acte me touche à chaque fois ! Ces dernières années j’ai presque perdu foi en l’humanité et je trouve que nous devenons avec l’âge de plus en plus individualistes, du moins en Ile-de-France. Alors quand je reçois des messages bienveillants de la part d’inconnu(e)s, je me dis que rien est perdu !
Je vais conclure cet article sur ce message positif ! Et vous, en tant que blogueur ou lecteur, avez-vous constaté des changements notoires ?