Cet article est coécrit par mon ami aventurier Romain et Chris (du blog d’ImperfectPlan). Vous pouvez trouver la version anglaise en suivant ce lien.
Pendant notre séjour, nous avons cartographié le sentier, recueilli les coordonnées GPS pertinentes, pris des photos avec un Canon Powershot (le même modèle que l’appareil photo de Lisanne Froon), capturé des images aériennes par drone, capturé des images GoPro, documenté les conditions environnementales, rédigé de nombreuses notes, ainsi que de nombreuses autres tâches prédéterminées.
Les deux expéditions au Panama ont été très exigeantes sur le plan physique et psychologique. Les conditions de la jungle dans les zones montagneuses ne sont pas accommodantes. Elles ne ressemblent à aucune des aventures de camping ou de randonnées que nous avons vécues ailleurs dans le monde. Le projet était bien plus difficile à réaliser que ce que nous avions pu imaginer.
Plus d’un article est nécessaire pour transmettre toutes ces informations.
Nous pensons qu’il est beaucoup plus facile de transmettre l’information si elle est correctement organisée, plutôt que d’être écrite dans un seul article de plus de 100 pages. Cette approche nous donnera également plus de temps pour rédiger des articles approfondis et facilitera ainsi les références/liens entre les prochains articles. Comme vous le verrez ci-dessous, cet article de synthèse est assez complet. Nous voulions aborder le plus d’informations possible tout en restant organisés. Bien sûr, il ne s’agit que d’un résumé et d’autres articles aborderons des éléments qui ne sont pas mentionnés ci-dessous.
Plongeons dans le vif du sujet.
Notre équipe
Lors de notre voyage au Panama, notre équipe comptait quatre personnes. Parmi ces personnes, trois étaient présentes au Panama pour réaliser les expéditions.
Chris, Yann et Romain.
Romain, Yann et Chris se sont rendus au Panama afin de réaliser les objectifs que nous avions prévus.
Membre d’équipe | Rôle principal | Secteur d’origine | Pays |
Chris | Préparations et Fundly | Ingénieur en informatique | Etats-Unis |
Romain | Drone et vidéo | Droit et communication | France |
Yann | Navigation et expertise de la jungle | Expert en survie dans la jungle, et commando militaire | France |
Matt | Soutien à distance | Technologie et expert en données | Canada |
Montant total collecté : 3 909 $.
Les dons ont été dépensés principalement pour les vols et les AirBNB.
Montant approximatif dépensé : 18 000 $.
Yann a été payé par notre équipe afin de nous aider à réaliser nos objectifs. Yann dirige une école de survie dans la jungle au nord-ouest de Panama City, appelée Survie Jungle. Il a participé à des opérations de recherche et de sauvetage. Il connaît très bien le comportement humain dans la jungle et enseignent des stratégies d’anti-braconnage à des organisations internationales, y compris à des agences de sécurité gouvernementales. Yann était bien informé sur le cas de la disparition de Kris Kremers et Lisanne Froon.
Matt était notre soutien à distance. Nous avons maintenu une communication quotidienne avec Matt par communication satellite. Matt était essentiel pour l’échange de notes sur la recherche et pour le suivi de notre position GPS. Il a également servi de point relais en cas d’urgence. Bien qu’il y ait eu quelques blessures très mineures, nous avons eu la chance de ne pas être confrontés à des situations d’urgence.
Arrivée à Boquete, Panama
Boquete, Panama.
Déterminer la période à laquelle nous devions nous rendre au Panama a été notre premier grand défi. Nous avons dû modifier nos plans à plusieurs reprises en raison de difficultés inattendues. Avec la pandémie de coronavirus, les limitations de vol, les obstacles au travail et à l’école, ainsi que l’approche de la saison des pluies, nous devions tous nous assurer que nos plans étaient mutuellement alignés de manière à ce que la conduite de nos recherches au Panama soit optimale.
Les saisons au Panama
La saison des pluies au Panama n’augmente pas de manière significative avant septembre. Les mois d’octobre et de novembre reçoivent généralement les plus fortes précipitations. Nous avons mené nos expéditions en juillet et août 2021, alors que le temps était très légèrement pluvieux.
Notre équipe aurait pu attendre le mois d’avril de l’année suivante dans l’espoir d’obtenir des conditions météorologiques identiques à celles de la disparition de Kris et Lisanne en avril 2014. Cependant, repousser le voyage pour plus de temps aurait présenté de nombreux défis pour notre équipe. Nous avons donc décidé de ne pas repousser davantage notre voyage.
Romain est arrivé au Panama en premier et s’est occupé de notre AirBNB. Une location où nous allions charger nos appareils électroniques, organiser notre équipement, stocker nos réserves de nourriture et faire un tour d’horizon de nos plans et des informations existantes sur l’affaire. Cet AirBNB était notre centre d’opérations.
Environ deux semaines plus tard, Chris et Yann sont arrivés au Panama et ont rejoint Romain à Boquete. Immédiatement, nous avons commencé à passer en revue notre matériel et à nous préparer pour la première expédition.
Une partie de notre équipement.
Yann nous a aidé à choisir de manière optimale les aliments qu’il serait bon d’emporter avec nous, en tenant compte des conditions de la jungle et de l’apport calorique nécessaire. Nous avons fait nos achats alimentaires au supermarché Romero de Boquete.
Supermarché Romero.
Certains articles dont nous avions besoin étaient difficiles à trouver. Par exemple, nous ne pouvions pas apporter des cartouches de gaz dans la soute de l’avion à destination du Panama et par conséquent, nous avons donc dû acheter un chalumeau à Boquete avant notre expédition. Le camping n’est pas courant dans les environs de Boquete, il nous a donc été difficile de trouver un réchaud et d’autres articles de dernière minute dont nous avions besoin. En fin de compte, nous avons trouvé des solutions alternatives qui nous ont bien convenu.
Deux expéditions
Nous avons effectué deux expéditions avec des objectifs spécifiques pour chacune d’elles. Nous avons regroupé nos objectifs en fonction des zones sur lesquelles nous allions concentrer notre temps :
Expédition n° 1 : nous nous sommes concentrés sur les zones proches du Mirador et du site Photo 508.
Expédition n°2 : visite des ponts de singes et du village d’’Alto Romero.
Excursion d’un jour : emplacement des photos de natation.
Cet article va se concentrer sur l’Expédition 1, tout en fournissant quelques détails sur l’Expédition 2. Nous parlerons d’une brève excursion d’une journée que nous avons faite jusqu’au lieu de la photo de natation. Plus tard, nous publierons un deuxième article pour couvrir l’Expédition 2 en détail.
En plus de ces deux expéditions, nous avons également effectué de nombreuses petites excursions d’une journée sur le sentier pour recueillir des informations, par exemple en enregistrant le temps de marche jusqu’au Mirador, en capturant des images de drone, etc.
Cartes et coordonnées GPS
Pour plus de commodité, nous avons regroupé toutes les coordonnées GPS et les données cartographiques de l’expédition n° 1 dans un article à part.
Article : Expédition 1 – Cartes et coordonnées.
Nous ferons référence à ces cartes et coordonnées GPS dans cet article.
Il est important de noter que les cartes et les données de l’expédition n°2 seront fournies à une date ultérieure. Au cours de l’expédition n°2, nous nous sommes largement appuyés sur les données GPS enregistrées par notre drone. Nous aurons donc besoin de temps pour compiler les coordonnées GPS et les trajectoires de vol importantes qui sont actuellement intégrées dans les fichiers KML du drone.
Expédition n°1 Aperçu
Durée : 6 jours, aller-retour
Date de début : 6 juillet 2021
Date de fin : 12 juillet 2021
Zone : Mirador, emplacement de la photo 508, collecte de données environnementales, recherche de rivières, paddock.
Équipe : Chris, Romain, Yann
Exp n°1 : Randonnée sur le sentier El Pianista
Le sentier El Pianista commence au restaurant Il Pianista, qui se trouve à la périphérie nord de Boquete. Il n’y a pas beaucoup d’activités dans la région et un Taxi ou un bus local est nécessaire pour y aller.
Restaurant Il Pianista.
Panneau Il Pianista.
Pendant les 10 premières minutes de notre randonnée, nous sommes arrivés à l’endroit de la photo où l’on voit Kris Kremers debout sur un petit pont. Ici, nous avons trouvé ce même petit pont :
Le pont.
Après ce pont, nous sommes entourés de champs :
Champs du sentier El Pianista.
Rapidement, le sentier se rétrécit et devient plutôt rocheux pendant un certain temps.
Chemin rocheux sur El Pianista avant l’entrée dans la jungle.
Après cela, nous sommes arrivé à l’entrée de la jungle :
Entrée de la jungle.
Le sentier est unique mais il existe une bifurcation. Celle-ci a en revanche lieu bien avant d’atteindre le Mirador.
La bifurcation du sentier (Direction Mirador à droite).
Si l’on considère la chronologie des photos de Kris et Lisanne jusqu’au Mirador, il est clair qu’elles n’ont pas pris la mauvaise direction à la bifurcation du sentier. Elles n’auraient pas pu prendre le mauvais chemin et arriver aussi vite au Mirador.
Lorsque nous avons planifié notre expédition, nous voulions cartographier les « sentiers » (au pluriel) de la région au-delà du Mirador. Au départ, nous pensions qu’il y avait plus d’un sentier. Mais pendant la randonnée, nous nous sommes bien rendu compte qu’il n’y avait qu’un seul sentier que Kris et Lisanne auraient pu emprunter. Le sentier Pianista, et au-delà, est entouré d’une végétation épaisse. Le sentier est souvent taillé profondément dans le flanc de la montagne, ce qui limite régulièrement toute possibilité d’aller dans une autre direction.
Le sentier juste après le Mirador.
Parfois, le sentier se trouve au bord de pentes abruptes avec des arbres et de la végétation en dessous. Cela ne ressemble pas à des falaises rocheuses comme on pourrait l’imaginer, mais c’est certainement trop abrupt pour tenter de sortir volontairement du sentier.
Voici un bon exemple des contraintes qui font qu’il est difficile d’aller ailleurs que sur le sentier :
Le sentier avec sa végétation.
Sur la photo ci-dessus, remarquez combien il serait difficile de sortir du sentier. Sur la gauche, vous feriez face à une pente raide et lourde de végétation. A gauche, on fait face à une pente également couverte de végétation.
Au cours de la randonnée, Romain a failli glisser et tomber du bord du sentier, principalement à cause du poids de son sac à dos qui l’avait déséquilibrer. Romain grimpait El Pianista avec un sac à dos de 25 kg et a commencé à perdre l’équilibre près du bord du sentier. À cet endroit précis du sentier, s’il était tombé, il aurait fait une chute d’environ 10 à 20 mètres.
Alors que le matériel de son sac à dos le tirait vers la pente, Romain a réussi à s’accrocher au sol et à rester sur le bord du sentier. C’était une petite frayeur, mais cela nous a démontré que même avec tout notre équipement, il n’est pas difficile d’éviter de glisser sur le bord du sentier, surtout en raison de toute la végétation à laquelle on peut s’accrocher. N’oubliez pas que Kris et Lisanne avaient un sac à dos très léger, contenant seulement une poignée d’objets. Elles avaient donc probablement moins de risques de tomber que notre équipe.
Exp n°1 : Conditions du sentier El Pianista
Nous avons eu très peu de pluie pendant les deux expéditions. Seulement pendant deux nuits nous avons reçu une très légère averse, et certains jours, quelques fois dans la journée. Encore une fois, les mois de juillet et août ne reçoivent pas les fortes pluies qui arrivent plus tard en septembre. Bien que ce ne soit pas exactement la même chose, nous étions dans des conditions climatiques très similaires à celles que Kris et Lisanne auraient connues pendant leur randonnée. Il y avait certainement plus d’humidité dans l’air. Par ailleurs, la densité de la végétation est assez similaire à celle que l’on peut voir sur les photos de Kris et Lisanne.
Le sentier El Pianista en direction du sommet.
De temps en temps, nous avons rencontré de grands espaces de boue, surtout dans les zones planes en altitude où l’excès d’eau stagnante ne pouvait pas s’écouler.
Nous avons également trouvé des traces d’animaux sauvages au cours de notre randonnée. À un moment donné, Yann nous a montré les traces de ce qu’il pensait être un animal félin de petite à moyenne taille.
Trace de pas d’un animal.
Exp n°1 : Observations au Mirador
La localisation du Mirador était évidente quand nous y sommes arrivés.
Arrivée au Mirador.
Mémorial pour Kris Kremers et Lisanne Froon situé au Mirador.
Au Mirador, sur le retour vers Boquete.
Le sentier avant et après le Mirador présente des différences notables. Il n’aurait pas été possible pour Kris et Lisanne de se tromper accidentellement de direction. Le positionnement de la végétation, la vue sur les autres montagnes et la façon dont le terrain est positionné au Mirador sont tous des indicateurs très clairs de la direction à laquelle une personne fait face au Mirador. Il est même possible de voir Alto Boquete d’un côté de la chaîne de montagne, tandis que de la végétation est visible à perte de vue de l’autre côté. Par conséquent, Kris et Lisanne auraient su qu’ils avaient dépassé le Mirador sur leurs photos suivantes, comme sur les photos 507 et 508. Qui plus est, le sentier au-delà du sommet, continue dans la même direction vers le nord pendant plusieurs heures. Il est impossible de se dire que le sentier ramène vers Boquete. A cela, vous ajouter la vue que vous avez plus bas de l’autre côté de la chaîne de montagnes et les observations faites au Mirador. Ces deux éléments font que vous n’avez aucun doute sur le fait que vous entrez dans une région totalement différente.
Toute spéculation sur le fait que Kris et Lisanne auraient, sans le savoir, choisi la mauvaise direction depuis le Mirador peut être écartée. Ils avaient intentionnellement choisi d’aller au-delà du Mirador
Exp n°1 : Premier emplacement de camping
Après nous être reposés un certain temps au Mirador, nous savions que nous devions trouver l’endroit où nous installerons notre premier campement. En revanche, nous ne savions pas s’il était possible de trouver rapidement un lieu pour faire notre camp de l’autre côté de la montagne. Retarder le processus pouvait signifier installer notre camp dans l’obscurité, ce qui pouvait poser quelques menaces à notre sécurité. Des serpents et des araignées nocturnes venimeux sont présents, ainsi que des colonies de fourmis rouges. Nous devions être prudents. Au vu de la situation, nous avons donc décidé de revenir sur nos pas et de monter le camp un peu avant le Mirador.
Nous avons rapidement appris qu’il est très difficile de trouver un bon endroit pour camper sur cette montagne. Les pentes abruptes qui entourent le sentier font qu’il est très difficile de trouver des zones relativement plates pour installer un camp.
Yann, notre guide expert de la jungle, a trouvé un bon endroit pour installer notre camp pour la nuit.
Préparation du premier camp.
Camper dans ces conditions demande beaucoup de patience, de discipline et de vigilance. Nous avons utilisé nos machettes pour créer une ouverture pour nos hamacs. Nous avons testé les arbres pour nous assurer qu’ils ne tomberaient pas sur nous pendant que nous dormions. Nous avons fait de notre mieux pour débroussailler la zone afin de rendre visible toute menace animale (les serpents en particulier) et d’empêcher les insectes de s’introduire dans notre espace de repos. Chaque décision était méthodique. Il a fallu beaucoup de travail pour installer le campement.
Le lendemain matin, nous avons remballé notre matériel et avons poursuivi notre randonnée.
Exp n°1 : Rivière 1 et 2
Peu après le Mirador, nous avons trouvé deux petites rivières, que nous avons cartographiées à l’aide des coordonnées GPS. Voici des photos de chaque rivière.
Rivière 1 – Première rivière après le Mirador.
Rivière 2 – Seconde rivière après le Mirador.
Nous avons pris de nombreuses photos de ces deux rivières. Après cela, nous avons continué notre chemin.
Exp n°1 : Attention portée à une colline et une importante rivière (rivière 3)
Nous avons continué notre randonnée sur le sentier après avoir récupéré des photos et des données des rivières 1 et 2. Très rapidement, nous sommes arrivés à une colline délimitée par la rivière 2 et 3.
Colline entre la rivière 2 et 3.
Lors de notre randonnée, cette colline méritait que l’on y porte notre attention pour plusieurs raisons. Premièrement, c’était le premier véritable obstacle après le Mirador. La majeure partie de la randonnée sur le versant nord de la montagne, après le mirador, était relativement facile à descendre. Mais cette colline était un inconvénient, surtout après la randonnée jusqu’au mirador.
Kris et Lisanne ont dû faire cette même randonnée, ce qui suggère que cette colline a pu ralentir Kris et Lisanne pendant leur randonnée. Contrairement à la photo visible ci-dessus, il n’est pas certain que cet espace ait été à ciel ouvert mais nous tenterons d’y répondre dans un prochain article.
Pendant les jours ensoleillés où Kris et Lisanne ont parcouru le sentier, elles auraient eu plus chaud et auraient donc probablement consommé plus d’eau que prévu. Ceci nous amène à notre prochaine grande découverte, la rivière, que nous appelons la rivière 3.
Arrivée à la rivière 3.
Cette rivière était une importante découverte. C’était une bonne source d’eau potable, il y avait des trous de baignade avec une eau cristalline, la température de l’eau était très fraîche et confortable, et il y avait beaucoup de rochers au niveau de la taille, ce qui était parfait pour s’asseoir et se détendre.
Nous parlerons de cette rivière plus en détail dans un moment. Après nous être détendus pendant quelques minutes, nous avons continué sur le sentier à la recherche de notre deuxième camp.
Exp n°1 : Deuxième campement
Nous avons poursuivi la randonnée pendant 5 minutes après la rivière 3 et avons trouvé notre deuxième campement. Nous voulions être près de la rivière 3 si possible, car c’était la seule source d’eau à proximité et nous savions que nous voulions étudier la rivière davantage. Notre deuxième emplacement était donc parfait.
En réalité, les conditions du deuxième site de camping n’étaient pas optimales mais cela nous convenait. C’est là que nous nous sommes installés pour les 4 jours suivants. Les trous d’araignée, le nid de fourmis rouges et la grande quantité de branches mortes suspendues au-dessus de nos têtes suggéraient que ce n’était peut-être pas l’endroit le plus sûr pour camper, mais nous avons organisé notre campement de manière à ce qu’il soit raisonnablement sûr et débarrassé des dangers potentiels.
Le camp 2, au nord de la chaîne de montagnes.
Ce campement était rempli d’araignées. Nous avons souvent vu des araignées d’environ 10 centimètres, surtout après le coucher du soleil. Voici la photo d’une araignée.
Heureusement, nous avions des moustiquaires pour couvrir nos hamacs. Nous étions bien protégés la nuit.
Nous avons vu de nombreux locaux parcourir le sentier tous les jours. Nous avons surveillé le trafic piétonnier dans la région et avons pris note du nombre de personnes qui passaient devant notre camp. Environ 5 à 7 personnes passaient devant notre camp chaque jour, généralement vers 14h00.
Exp n°1 : Descente de la rivière 3
Après avoir installé notre deuxième campement, nous avons collectivement décidé de consacrer du temps à cette rivière au cours des jours suivants.
La rivière 3 nous a paru intéressante pour plusieurs raisons.
Premièrement, cette rivière est plus grande que les autres rivières situées dans les deux directions du sentier. Cette rivière n’est toutefois pas très grande, elle est simplement plus grande que les autres rivières dans un rayon d’au moins 30 minutes de marche dans chaque direction.
Deuxièmement, cette rivière était comme une oasis pour nous et aurait certainement attiré l’attention de Kris et Lisanne aussi. Tout simplement, c’est une belle rivière. Contrairement aux autres rivières des environs, elle était raisonnablement profonde à certains endroits, ce qui en faisait l’endroit idéal pour s’asseoir et se rafraîchir pendant une longue randonnée, surtout pour Kris et Lisanne pendant les journées ensoleillées du début avril.
Troisièmement, l’eau est limpide, potable et sûre. Cette rivière a été notre principale source d’eau pendant la majeure partie de la première expédition. Bien que la température de l’eau soit froide, elle était rafraîchissante pour la baignade.
Remplissage d’une gourde dans la rivière 3. A noter que le filtre était inutile puisque l’eau est potable.
Quatrièmement, cette rivière semble très bien correspondre à l’histoire de la disparition. Cette rivière, et cette rivière seule, aurait été un centre d’attraction après une longue randonnée pour de nombreuses raisons :
- C’est le seul endroit où une personne pourrait s’éloigner du sentier confortablement pour faire une pause. La rivière est suffisamment large et plate pour qu’une personne puisse marcher le long de la rivière sans être engloutie par la végétation.
- Il y a de nombreux gros rochers qui permettent à une personne de s’asseoir et de suspendre ses pieds dans l’eau.
- C’est la seule rivière où une personne peut nager pour se rafraîchir. Toutes les autres rivières proches du sentier étaient trop petites pour se baigner.
- C’est une rivière plus bruyante que les autres rivières voisines, en raison de sa taille. Les randonneurs peuvent donc entendre la rivière de loin.
Cette rivière nous a semblé être le point logique le plus éloigné qu’une personne aurait pu confortablement parcourir sur ce sentier avant de faire demi-tour et de retourner à Boquete. Immédiatement après cette rivière, se trouve une pente raide qu’il faut gravir pour continuer sur le sentier. Bien que nous ayons emprunté cette pente raide à plusieurs reprises (pour atteindre notre deuxième campement), un randonneur normal n’aurait probablement pas choisi de le faire à moins d’avoir une bonne raison de le faire.
Si Kris et Lisanne ont décidé d’aller plus loin sur le sentier que cette rivière, on peut se demander… pourquoi ? Cette rivière serait l’endroit parfait pour se rafraîchir, remplir les bouteilles d’eau et faire demi-tour pour retourner à Boquete.
Comme mentionné précédemment, cette rivière correspond bien à l’histoire. Deux jeunes filles partent en randonnée, décident de se rafraîchir avant de repartir, mais un événement inattendu les oblige à fuir la zone en courant dans la rivière et elles se blessent.
Nous avons remonté et descendu cette rivière plus d’une fois.
Chris marchant à travers la rivière 3.
Nous avons collecté de nombreuses informations auprès de la rivière 3, y compris des informations environnementales. Nous avons également pris une quantité importante de photos, de vidéos et d’images de drone de la zone immédiate. Nous publierons un autre article spécifiquement consacré à cette rivière.
Pendant la randonnée sur la rivière, Chris a glissé et est tombé et s’est un peu cogné le tibia sur les rochers. Heureusement, ce n’était rien de grave, mais nous avons appliqué les préparations médicales de base pour nous assurer que cela ne s’infecte pas.
Tibia de Chris.
Nettoyage de la blessure.
Expédition n°1 : Données environnementales
Nous avons recueilli une poignée de données environnementales. La température de la rivière était de 16,5 degrés Celsius et la température de l’air variait entre 16,8et 17,5 degrés Celsius, selon l’ensoleillement.
Récolte de données.
Pluviomètre.
Voici une liste des données environnementales que nous avons recueillies :
- Quantité de pluie pendant notre première expédition.
- Hauteur/largeur de la rivière avant et après les précipitations.
- Température de la rivière pendant la journée
- Température de la rivière pendant la nuit
- Températures de l’air pendant la journée
- Températures de l’air pendant la nuit
Les données environnementales seront publiées en détail dans un autre article, avec une analyse plus approfondie et leur pertinence pour l’affaire.
Exp n°1 : Recréer les photos de nuit
Nous avons fait de notre mieux pour prendre des photos de nuit dans des circonstances similaires à celles dans lesquelles Kris et Lisanne les auraient prises.
Remarque : ces photos n’ont pas été prises à l’endroit où ont été prises les photos de nuit. Elles ont été prises à un autre endroit.
La nuit, il est beaucoup trop dangereux de randonner dans les rivières.
Vous pouvez voir ci-dessous quelques unes des photos de nuit que nous avons prises :
Ces photos ont été prises à l’endroit où le sentier rencontre la rivière 3, avec le Canon Powershot, le même appareil photo que possédait Lisanne Froon. Nous avons pris ces photos vers 19h30.
Sous de nombreux angles, nous avons pris des photos des rochers, des arbres et de la rivière elle-même. Nous écrirons un article séparé pour discuter de ces photos en détail, en faisant des comparaisons avec les photos de nuit qui ont été trouvées dans l’appareil photo de Lisanne.
Exp n°1 : Visite du paddock
Sur le versant nord de la montagne, nous arrivons à un espace ouvert communément appelé le Paddock.
Pendant que Chris traversait la rivière 3, Romain et Yann ont du temps pour visiter le Paddock. Au Paddock, la jungle s’ouvre sur un espace clair avec beaucoup moins d’arbres et de végétation.
Romain a pris des images du Paddock avec son drone :
Vue aérienne de la montagne avec plusieurs paddocks.
Bien que beaucoup de gens imaginent que le paddock est un pâturage ouvert et plat, il est en fait très montagneux, avec des pentes et des déclins abrupts. Le terrain, à l’intérieur et autour, du paddock n’est pas plat, comme la plupart des gens le supposent. Ce n’est pas une randonnée aussi facile que la randonnée initiale sur le sentier Pianista.
Il n’y a pas de maisons ou de cabanes visibles depuis l’entrée Paddock, ce qui laisse dire que Kris et Lisanne n’auraient pas décidé de se diriger dans cette direction à la recherche d’un refuge
Vue aérienne d’une zone se trouvant derrière le paddock. Un enclos peut être vu sur la partie gauche de l’image.
Le paddock est utilisé par les agriculteurs locaux pour le bétail et des clôtures sont présentes dans la zone. En outre, derrière le paddock se trouve une cabane en ruine qui n’est pas visible sur la photo ci-dessus. Les images du drone seront publiées à une date ultérieure.
C’était l’Expédition 1. Une fois nos objectifs atteints, nous sommes retournés au Mirador et avons continué sur le sentier pour retourner à Boquete.
Expédition n° 2 Aperçu
Durée de l’expédition : 3 jours, aller simple, retour en bus (Norteno, nord-est d’Alto Romero)
Date de début : 18 août 2021
Date de fin : 20 août 2021
Zone : Ponts de singe, Alto Romero, Ferme de Laureano
Équipe : Romain. Accompagné de Plinio et Laureano.
L’objectif de l’expédition 2 était de couvrir le sentier El Pianista dans son intégralité tout en visitant des endroits clés tels que les ponts de singe.
Exp n°2 : D’El Pianista au Paddock
La première chose que l’équipe a remarquée en parcourant le sentier El Pianista jusqu’au premier pont de singe, c’est qu’il n’y a qu’un seul sentier visible sur toute la distance. C’est le même sentier que les locaux utilisent et il n’y a pas d’autres sentiers qui mènent au pont des singes depuis le Mirador. De temps en temps, le sentier principal se divise brièvement, avec des sentiers plus petits qui se détachent du sentier principal sur environ 5 à 20 mètres, mais ils finissent toujours par se rejoindre.
Le niveau de difficulté de la marche sur le sentier varie grandement d’une section du sentier à l’autre. Par exemple, entre le Mirador et l’emplacement de la rivière 2, il est assez facile de marcher sur le sentier. Même si le chemin est souvent étroit et qu’il y a beaucoup de zones rocheuses à traverser, notre équipe a quand même réussi à marcher confortablement à un rythme modéré.
Après les rivières 1 et 2, le niveau de difficulté de la randonnée sur le sentier augmente.
Comme nous l’avons mentionné lors de l’expédition 1, lorsque nous nous sommes approchés de la montagne située entre les rivières 2 et 3, nous avons commencé à grimper à nouveau en altitude.
Exp n°2 : Le Paddock et le premier pont de singe
Lorsque nous avons dépassé le Paddock, soit environ 30 à 40 minutes après la rivière 2, le sentier est devenu encore plus boueux et difficile à passer. Non seulement l’équipe s’est fatiguée plus facilement, mais nous avons également dû faire face à un sentier glissant.
Ces conditions n’étaient pas dangereuses, mais elles nous ont pris beaucoup d’énergie et nous ont ainsi ralenti.
Comme nous l’avons mentionné plus haut lors de la première expédition, il n’y a pas beaucoup d’endroits le long du sentier où l’on peut tomber. Une chute dans la pente peut certainement entraîner des blessures, mais dans la plupart des cas, la végétation est suffisamment dense pour vous ralentir et vous aider à remonter sur le sentier.
Après avoir marché pendant un certain temps au-delà du Paddock, nous sommes arrivés au premier pont de singe.
Sur le côté nord du premier pont de singe, les vents sont beaucoup plus forts et il est très difficile de faire voler un drone en toute sécurité. Le vent présent est suffisamment puissant pour pousser le drone contre les arbres, et pour cette raison, nous avons failli perdre un drone en survolant le premier pont de singe.
Au nord du premier pont de singe, le vent est une menace suffisamment élevée pour que les pilotes d’hélicoptères évitent généralement de faire voler leurs appareils au-dessus des montagnes de cette région. Il y a un risque accru de crash dans ces conditions. Toutefois, les hélicoptères peuvent voler vers des zones situées au nord-est et au sud du premier pont de singe.
Drone poussé dans les arbres.
Exp n°2 : L’état actuel des ponts de singe
Au début du mois d’août 2021, le premier et le deuxième pont de singe ont été rénovés par Plinio et Laureano, qui ont eux-mêmes couvert les coûts de construction. Ces ponts sont toujours constitués de câbles, mais les nouvelles rénovations ont consisté à ajouter des planches de bois pour stabiliser les ponts et les rendre ainsi plus sûrs à traverser. En 2020, une mère et ses deux enfants ont fait une chute mortelle en traversant un pont de singe pendant une tempête.
Les troisième et quatrième ponts de singe sont toujours des ponts avec des câbles, mais il est prévu que ceux-ci seront rénovés. Ces ponts à câbles (les troisième et quatrième ponts de singe), même s’ils sont effrayants à traverser, ne sont pas difficiles à franchir. Ils peuvent supporter des charges assez lourdes, telles que deux personnes en même temps. Cependant, même avec la force des câbles, il est imprudent que deux personnes traversent ces ponts en même temps. Chaque personne doit faire très attention à son équilibre et à ses mouvements. À chaque pas qu’une personne fait, les câbles se balancent d’avant en arrière sous la pression. Tenter de traverser le pont avec une autre personne est plus difficile et par conséquent, plus dangereux.
Premier pont de singe – Rénové en août 2021.
Troisième pont de singe.
Exp °2 : Direction Alto Romero
Le sentier continue jusqu’à Alto Romero. En approchant d’Alto Romero, nous avons observé de loin quelques petites cabanes, ce qui laisse supposer qu’il existe de nombreux petits sentiers qui se détachent du sentier principal. Invisibles pour quiconque ne connaissant pas la région, ces petits sentiers sont connus des locaux mais sont généralement difficiles à repérer. Par ailleurs, Romain a reçu une carte de la zone pendant son séjour au Panama. Cette carte dessinée à la main en 2014, illustre l’emplacement de ces sentiers cachés et de certaines cabanes invisibles depuis le sentier ou sur les images satellites.
Il a fallu 2 jours (16 heures) à Romain pour atteindre la communauté d’Alto Romero. Cependant, un natif de la région peut faire le chemin en une seule journée et peut même atteindre la zone de la photo 508 en approximativement 5 heures.
Alto Romero.
Exp n°2 : Couverture téléphonique
Au Mirador, il est possible d’établir une connexion cellulaire en raison de l’altitude élevée et de la proximité avec Boquete qui compte de nombreuses tours téléphoniques. Le réseau téléphonique n’est pas disponible dans la zone située au-delà du Mirador, y compris dans la zone entourant les ponts de singe. Par conséquent, vous ne pourrez pas vous connecter aux services, que vous soyez ou non dans une zone ouverte. Comme chacun sait, si l’on se trouve au milieu de nulle part et entouré de collines et de végétation, il est évidemment encore moins probable d’obtenir une connexion.
À Alto Romero, vous pouvez passer des appels téléphoniques car la connexion est assez forte. Alto Romero est beaucoup plus proche des routes nationales et des villes développées, qui sont situées légèrement à l’est. À certains endroits en dehors d’Alto Romero, vous pouvez parfois capter un signal. Par exemple, à la ferme de Laureano, il est parfois possible d’envoyer un SMS si le signal est assez fort.
La zone montagneuse où Kris Kremers et Lisanne Froon ont disparu est à une distance considérable depuis Alto Romero. Cette zone montagneuse reste le plus souvent inhabitée car les conditions sont peu propices à de multiples égards. La montagne et le sentier servent aux habitants comme chemin pour faire des achats à Boquete, ou pour aller travailler dans leurs cabanes.
Prochains articles
Comme nous l’avons déjà mentionné, nous allons publier d’autres articles qui examineront plus en détail un grand nombre de ces résultats, avec davantage de données et d’analyses. Nous aborderons également la localisation de la Photo 508 dans un prochain article. Romain travaille avec la grande quantité de séquences vidéo que nous avons recueillies pour préparer quelques vidéos à publier. Une fois ces vidéos publiées, nous fournirons des liens vers ces vidéos sur le blog.
Nous sommes ravis d’avoir eu l’occasion de visiter le Panama et de recueillir toutes ces informations. L’organisation de toutes les photos, vidéos et données a été un énorme projet en soi et nous avons encore beaucoup de travail devant nous.
Merci à nos lecteurs et à nos soutiens !
Nous tenons à remercier tous nos lecteurs et contributeurs pour leur soutien et leur patience pendant que nous rassemblions et organisions toutes ces informations. Ce fut un voyage incroyable et nous n’avons pas encore terminé.
Merci encore.