Les coachs en sommeil pour bébé : une industrie en plein essor, mais à quel prix ?

Les coachs en sommeil, ou plutôt les charlatans, sont entrés dans une guerre pathétique sur les réseaux, c’est à mourir de rire. Une pleure en disant « ouin ouin on me critique, ouin ouin je vais faire appel à mon huissier pour faire des screenshots, ouin ouin elles sont vilaines celles qui veulent ne pas faire pleurer les bébés ».

Ses abonnées aussi débiles qu’elle vont lui envoyer leur soutien « tu es la meilleure fée bidule, ne doute pas de toi ». LOL.

Et dire que j’avais accepté d’accéder à ses modules gratuitement pour ensuite en parler sur mon blog. Alors j’avais pioché des astuces sympas, il est vrai comme les rideaux occultants pour optimiser les siestes, mais pour le reste : que du bullshit qui consiste à faire foirer l’allaitement (en sortant l’argument le plus con au monde « après 6 mois il ne faut plus allaiter la nuit ». LOOOL Ou encore « reste assis sur ta chaise à côté du lit de bébé mais n’interagis pas avec lui s’il t’appelle ». WHAT THE FUCK ce truc encore ? Et j’en ai d’autres des plus belles. Bref, je n’ai jamais appliqué les conseils qui me semblaient déjà à côté de la plaque.

Je vous en supplie, lisez ce qui suit, ce n’est pas tiré de mon chapeau, ce sont des études sérieuses qui le disent. Et fuyez les coachs sommeil pour enfant.

Le sommeil des bébés est un sujet qui inquiète de nombreux parents. Entre les nuits hachées, les pleurs nocturnes et la fatigue accumulée, beaucoup se tournent vers des coachs en sommeil pour trouver des solutions. Or, un nombre croissant de professionnels de la santé et de chercheurs en neurosciences tirent la sonnette d’alarme : bon nombre de ces coachs appliquent des méthodes non fondées scientifiquement, qui peuvent être délétères pour le bien-être des nourrissons.

Le compte Dormir comme un Bébé qui explique les erreurs écrites par une Fée bidule dans son livre (que j’ai lu et aussitôt revendu car vraiment nul).

Une approche commerciale plutôt que scientifique

L’industrie du coaching en sommeil pour bébé a explosé ces dernières années. Les réseaux sociaux regorgent de « spécialistes » autoproclamés qui proposent des programmes standards, souvent très chers, promettant aux parents des nuits complètes en quelques jours. Malheureusement, beaucoup de ces coachs ne disposent d’aucune formation sérieuse en neurosciences, en psychologie infantile ou en pédiatrie. Ils appliquent des techniques comportementalistes simplistes, basées sur le conditionnement, sans prendre en compte le développement neurophysiologique des bébés.

Le « laisser pleurer » : une approche controversée

L’une des méthodes les plus courantes prônées par ces coachs est celle du « laisser pleurer » (souvent appelée « extinction progressive »). L’idée est simple : ne pas répondre immédiatement aux pleurs de l’enfant pour qu’il « apprenne » à s’endormir seul. Or, les recherches en neurosciences ont montré que laisser un bébé pleurer sans réconfort peut entraîner une augmentation du cortisol, l’hormone du stress.

De plus, des études ont révélé que si l’enfant finit par ne plus pleurer, ce n’est pas parce qu’il a appris à s’apaiser seul, mais parce qu’il a compris que personne ne viendrait le réconforter. Cette réaction s’appelle la « détresse acquise » et peut avoir des conséquences sur la sécurité affective de l’enfant.

Le sommeil des bébés : une question de maturation

Contrairement à ce que prétendent certains coachs, le sommeil des nourrissons ne fonctionne pas comme celui des adultes. Leur horloge biologique est immature, et les cycles de sommeil évoluent progressivement au cours des premières années de vie. Il est donc normal qu’un bébé se réveille fréquemment, notamment pour se nourrir ou vérifier la présence de ses parents. Cela fait partie du processus naturel de développement.

Les neurosciences ont mis en avant l’importance du co-sleeping sécurisé, de la proximité parentale et de l’accompagnement progressif du sommeil, qui respectent le rythme biologique et affectif de l’enfant. Or, ces éléments sont trop souvent ignorés par les coachs en sommeil qui proposent des solutions « clé en main » et universelles.

Une responsabilisation abusive des parents

Un autre problème majeur est la culpabilisation des parents. Beaucoup de coachs insistent sur le fait que si un enfant ne dort pas « correctement », c’est parce que les parents ne savent pas s’y prendre. Ce discours, non seulement simpliste, est également dangereux, car il met une pression inutile sur des parents déjà épuisés. Or, chaque enfant est unique et a des besoins différents. Il n’existe pas de solution miracle qui fonctionnerait pour tous.

Vers une approche plus respectueuse du développement de l’enfant

Plutôt que de se tourner vers des coachs aux méthodes discutables, il est préférable de s’appuyer sur des ressources validées scientifiquement. De nombreux pédiatres, psychologues et spécialistes du développement infantile proposent des accompagnements respectueux du rythme naturel des bébés. Des comptes Instagram offrent des alternatives bienveillantes et basées sur les dernières recherches comme DORMIR COMME UN BEBE ou PETITE FRAMBOISE, ou RAYONS DE SOMMEIL, ou AMELIE PETIT MONDE, ou AUDREY HMB. Je vous les conseille fortement. Oubliez les autres 😉

En conclusion, si l’envie de retrouver des nuits paisibles est légitime, il est primordial de choisir des approches qui respectent le développement naturel de l’enfant. Plutôt que de suivre aveuglément les conseils de coachs peu qualifiés, il est préférable de s’informer, d’écouter son intuition parentale et de faire confiance à la science.