CamilleG

Mais pourquoi les Français sont-ils nuls en anglais ?

« Parce que les profs sont nazes » reste la première réponse balancée à cette question. Peut-être. Peut-être pas. Personnellement, je ne m’estime pas être bilingue, j’arrive bien à m’exprimer à l’écrit, beaucoup moins à l’oral. Et je ne vous parle même pas de mon accent. Je me demande encore comment lors de mon dernier périple dans l’Ouest américain, ils avaient à interagir avec moi.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, attardons-nous sur les chiffres.

EF, Education First, a dévoilé les résultats de son dixième indice de compétence en anglais à travers le monde : EF EPI 2020. Et bien figurez-vous que, la France progresse et passe dans la catégorie « Compétence élevée ». Cette étude permet aussi de mettre en avant certaines villes du monde dont le niveau d’anglais est élevé. Paris et l’Ile-de-France y figurent en tête de liste.

Gros LOL ou info sérieuse ?

Il faut croire que ce n’est pas de l’intox. Depuis 5 ans, la France augmente petit à petit son niveau d’anglais. En 2O2O, nous avons intégré la catégorie supérieure et nous nous plaçons à la place vingt-huit alors qu’en 2019 nous étions classés à la position trente-et-une.

Les premiers de la classe restent les Pays-Bas conservent, suivi par le Danemark et la Finlande qui atteignent la deuxième position. En même temps, vu leur langue maternelle, les mecs avaient plutôt intérêt à s’ouvrir à l’anglais rapidement pour communiquer avec le Monde.

Mais comment font-ils dans ces autres pays ?

Pour commencer, il existe une différence dans l’apprentissage, donc oui, notre système éducatif pour les langues étrangères est franchement pathétique. Au Danemark, les cours d’anglais débutent à 9 ans. En Finlande, à 8 ans. Résultat : 77% des habitants parlent une langue étrangère. Et eux, ils favorisent la pratique de l’oral !

En France, nous apprenons les langues avec des méthodes académiques et théoriques, qui, avouons-le, ne sont pas motivantes. La France est un des seuls pays avec l’Espagne où les programmes télé sont doublés et pas diffusés en langue originale.

Il faudrait donc optimiser les chances des plus jeunes de s’en sortir mieux que nous. Par exemple, en dehors de l’école, les inscrire à des cours d’anglais en ligne enfant, histoire d’approfondir leur vocabulaire et de pratiquer autrement cet apprentissage.

Il faut que les enfants apprennent l’anglais en tant que langue maternelle, avec des enseignants natifs. Des classes de trente minutes suffisent pour que les enfants ne perdent pas leur concentration et acquièrent et retiennent les bases plus efficacement.

L’apprentissage précoce de l’anglais, hors collège, est récent en France. C’est seulement depuis 2016 qu’il est devenu obligatoire à partir du CP. Mais je trouve que le souci majeur réside dans la peur du ridicule que nous avons à l’oral. Dès qu’un mot est écorché, paf les petits collègues se moquent et l’enseignant en rajoute une couche. Le droit à l’erreur est rarement permis dans notre système éducatif.

J’ai également lu que les Français sont assez attachés à leur langue. La menace de la perte de l’identité culturelle explique par exemple l’absence d’épreuve d’anglais au brevet. Beaucoup de personnes, comme les profs par exemple, peuvent nous reprendre si nous utilisons des termes anglais dans nos devoirs. Même constat dans les entreprises vieille école où le PDG est anti-mots franglais.

Mon mari est quasiment bilingue. Comment a-t-il fait ? En jouant aux jeux vidéo en réseau, pas le choix ! Les jeux, souvent dans leur langue originale, obligent ceux qui les pratique à fournir des efforts de recherche de vocabulaire. Quotidiennement, échanger par écrit avec des gamers du monde entier, aide également à peaufiner son anglais. Il regarde toutes les séries en anglais, sous-titres anglais également. Il se force à lire des ouvrages en anglais. Au fil des années, ses efforts ont payé ! En revanche, il n’a que très peu pratiquer l’oral et galère avec son accent.

Et vous, do you speak English ?