CamilleG

Ouest Américain : Monument valley, cet endroit magique

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Pour admirer cette incroyable beauté naturelle, il faut le mériter, c’est tellement loin du point d’arrivée (San Francisco pour nous) ! Monument Valley est un site mythique et incontournable de l’Ouest américain, à cheval entre les états de l’Utah et de l’Arizona.

Concernant l'heure, c'est celle de l’Utah. Cela a de l’importance si vous arrivez du Grand Canyon ou de Page : quand il est 13h à Page, il est 14 h à Monument Valley.

Monument Valley est une réserve Navajo, l’entrée n’est donc pas comprise dans le pass America the Beautiful. L’entée, par voiture, s’élève à 20 dollars.

Les Indiens Navajo le nomme Tsé Bii’ Ndzisgaii ce qui signifie « la vallée des rocs ». Ils ont nommé certains rochers, dont la forme caractéristique représente un animal, une personne ou symbolise leur histoire. Ainsi on peut observer « le Grand Chef indien », « l’Aigle impérial », « l’œil qui pleure », « les Trois Sœurs » et « la Botte de cowboy ».

Monument Valley est principalement connu pour ses formations géo-morphologiques composées de mesas et de buttes. Le paysage s’est ainsi érodé, au fil des années à cause de la pluie et du vent. Il ne reste que quelques grosses roches en grès rouge, qui tiennent leur couleur de l’oxyde de fer et du manganèse.

Monument Valley se visite en voiture, et aussi à cheval, mais attention il s’agit d’un chemin caillouteux. Nous avions une Mustang, nous n’avons pas pris le risque de nous y aventurer en mode solo ! Nous en avons croisé une seule sur le parcours et elle avait l’air de bien galérer.

Il est préférable d’effectuer la visite de ce site avec un guide Navajo pour accéder à des zones interdites aux visiteurs non accompagnés.

Notre choix s’est donc tourné vers la visite en journée (à 13h plus précisément) avec un guide amérindien (un Navajo) chez TRIBAL TOURS (155,40 dollars pour deux). Nous avions réservé la veille pour le lendemain la visite en lisant les commentaires des gens qui expliquaient qu’une voiture de sport n’avait pas sa place là-bas. Par chance nous avons été surclassés, sans payer, et avons eu le tour en mode VIP car nous n’étions que tous les deux avec le guide dans le pick-up !

Mais qui sont les Navajos ?

Les Navajos sont un peuple amérindien d’Amérique du Nord de la famille linguistique athapascane et de la zone culturelle du Sud-Ouest. Ils vivent aux États-Unis, dans des réserves du nord-est de l’Arizona et des régions contiguës du Nouveau-Mexique et de l’Utah. Ce n’est pas le seul peuple amérindien existant.

Et d’où viennent-ils ?
Il y a des milliers d’années, ces peuples issus des peuples de l’Asie, ont traversé le détroit de Béring par l’Alaska. D’après les sources historiques, les Navajos se sont installés dans leur région actuelle au cours du XVe ou XVIe siècle. Ils vivaient d’élevage et de chasse principalement.

Au cours du XVIIIe siècle, avec l’arrivée des colons espagnols, de nombreux conflits ont éclaté.  Le contact avec les Espagnols furent limités mais importants ; ces derniers introduisirent les chevaux, les moutons et les chèvres, qui devinrent des éléments vitaux de l’économie navajo.

En 1846, les Navajos ont signé un premier traité avec le gouvernement des États-Unis. Mais finalement en 1849, de nouveau les hostilités ont recommencé jusqu’en 1863.

Cette année-là, les forces américaines, dirigées par Kit Carson, lancèrent une vaste campagne contre les Navajos : villages détruits. Les Navajos capturés furent envoyés à pied dans la réserve de Fort Sumner, au Nouveau-Mexique. Cette déportation est connue dans l’histoire navajo comme la « longue marche ». En une seule semaine de 1864, 126 moururent à Fort Canby, des maladies et des privations. En 1868, plus de 2 000 des quelque 10 000 captifs étaient déjà morts.

À la fin du XIXe siècle, tout allait mieux. La population navajo avait doublé, et des terres supplémentaires furent encore annexées à la réserve. Comme il s’agissait généralement de terres pauvres, les étrangers firent peu de tentatives pour envahir la réserve. De sérieux problèmes d’érosion du sol et de pâturage intensif dus au développement considérable du cheptel poussèrent le gouvernement américain à imposer aux Navajos un plan de réduction du bétail. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, bon nombre d’entre eux quittèrent la réserve pour servir dans l’armée ou pour travailler dans les villes à des activités liées à la guerre.

En 1868, après un exil forcé, les Navajos et le gouvernement des États-Unis ont signé un nouveau traité. Il autorisait les « survivants » à rejoindre une réserve aménagée sur leur ancien territoire en leur fournissant quelques bétails. En retour, ils acceptaient de vivre en paix avec les « envahisseurs » américains.

Depuis, la plupart des peuples amérindiens vivent sur ce territoire semi-autonome spécialement aménagé pour eux avec des règles propres aux indiens. (72 000 Km² de désert !)

Les Navajos se divisent en plus de cinquante groupes, et leur mode de filiation est transmis par les femmes. Ils ne doivent ni se marier ni même sortir avec un membre de leur propre clan.

Bien qu’il existe des logements modernes dans la réserve, de nombreux Navajos continuent à construire les hogans traditionnels (des sortes de huttes) et à y vivre. Il s’agit de maisons coniques faites d’une armature de bois et recouvertes de terre, pourvues d’un trou pour la fumée au sommet et d’un passage étroit et couvert servant d’entrée. Elles restent ainsi fraîches en été et chaudes en hiver. Les villages comportent aussi une ou plusieurs maisons de sudation.

les Navajos sont encore de petits fermiers qui mènent une vie dure, sans eau ni électricité, ni chauffage l’hiver. Dans ces étendues herbeuses, il n’y a pas d’hôpital à des kilomètres à la ronde,compliqué pour préserver la santé.

Les logements construits par l’État leur servent de « réserve ». Le statut de réserve du territoire où la plupart vivent rend le maintien de l’ordre particulier : contrairement au système américain des comtés élisant des shériffs, sur toute la réserve, c’est la police tribale navajo qui est chargée des infractions et délits, tandis que les crimes sont du ressort du gouvernement fédéral, via le FBI.

Avant de se rendre à Monument Valley

Le Forrest Gump Point

Un arrêt incontournable avant de se rendre dans la réserve. Comme son nom l’indique, c’est le lieu d’une scène mythique du film Forrest Gump.

Attention, il se situe à un peu plus de 20 km de l’entrée de Monument Valley sur la route 163 mais il est indiqué sur tous les GPS. Ouf. On peut se garer facilement. En revanche pour se prendre en photo en plein milieu de la route avec en arrière-plan ce somptueux payse, c’est chaud ! Les voitures ne vous font pas de cadeau, elles ne ralentissent pas et les touristes qui se mettent derrière vous alors que vous êtes en train de shooter… BREF. On a passé plus de 30 minutes sur place pour immortaliser nos têtes dans ce décor de rêve. Je vous conseille de vous arrêter un peu avant ce spot, vous y serez au calme et pas gêné.

Ne vous étonnez pas de croiser des chevaux sur le long de la route. Ils ne sont pas sauvages, ils appartiennent à des gens ! Mais ils semblent vraiment faire leur vie.

Goosenecks State Park 

Pour 5 dollars l’entrée, par voiture, cela vaut le coup. En plus il n’y pas un chat, vous serez tranquille. Goosenecks State Park est accessible par la route 316.

Les virages que prend la San Juan River sont improbables et spectaculaires. Ils ont dessiné des formes qui méritent le détour. Cela ne vous rappelle rien ? Le résultat a des airs, en moins impressionnant, de Horseshoe Bend. Si vous ne voyez pas de quoi je veux parler, direction mon article sur Page.

Le parc propose un camping (vous pouvez vraiment camper au bord du canyon) et un seul trail, Honaker.

A la découverte de Monument Valley, la valley drive

Nous avions rendez-vous à l’entrée principale. Notre guide, ponctuel, nous attendait. Un jeune homme avoisinant la trentaine nous souriait. Hyper chaleureux, il nous a fait visiter pendant 2h30 les lieux. Un vrai plaisir, surtout quand il s’est mis à jouer de la flûte de pan en plein milieu de nulle part. Les yeux fermés, posés sur un rocher, nous l’écoutions avec des frissons. C’était magique, incroyable, surréaliste, beau tout simplement.

Le tour se compose de 8 arrêts sur 27 km, dont 2 accessibles seulement aux personnes qui font appel aux guides Navajos (le seul bémol c’est qu’à un endroit tu te sens obliger d’acheter un truc touristique, chose que nous n’avons pas faite mais j’étais gênée). Tout au long de la visite, il nous a parlé de sa vie, de sa condition en tant que Navajo, de sa famille. C’était vraiment intéressant.

Premier arrêt : The Mittens et Merrick Butte

Deuxième arrêt : Three sisters

Troisième : John Ford’s Point

J’ai été choquée par ce spot. Un paysage magistral qui laisse place à des pièges à touristes et à de l’exploitation animale. Vous verrez sur les photos les panneaux qui proposent de poser sur un cheval pour 10 dollars, par exemple. Les chevaux sont utilisés ainsi en plein cagnard, quelle honte.

Quatre arrêts hors des sentiers battus

Visites des maisons traditionnelles, les huttes hogan


Thunderbird Mesa et Sleeping Dragon sont des arrêts de la boucle seulement ouverte aux tours guidés.

Nous avons observé des dessins ancestraux  par les navajos sur les roches. Impressionnant !


Attention malgré le vent ça cogne, j’ai terminé la journée rouge écrevisse…

Le Visitor Center est ouvert tous les jours de 6h à 20h, du 1er mai au 30 septembre. Et de 8h à 17h du 1er octobre au 30 avril. Il est fermé pour Thanksgiving, Noël et le 1er janvier.